Veille Permanente Sexisme

30 Janvier 2014
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Puisqu'on parle des règles, le premier jour où je les ai eu, c'était au petit matin et ma mère voit du sang sur le lit
"Tu as encore saigné du nez ?!" (Oui bon, je me suis prise une porte dans le nez jeune et c'était fragilisé. Au moindre coup de chaud hop, ça saignait. Ca va mieux maintenant ^^)
"Non maman, je crois que j'ai mes règles ..."
"Mais c'est merveilleux !"
On l'annonce à la famille, aux amies "Félicitation" etc, mais heureusement, cela n'a duré que trois jours et c'était très soft. Après, ma mère m'a donné direct des livres expliquant la sexualité comment ça marche les garçons, comment ça marche les filles, comment les deux marchent :XD: , les maladies, les preservatifs etc. Bon pas en détail, mais au moins, je le savais et il y avait pleins de schéma ^^

Les règles c'était pas tabou mais on en parlait pas trop à table. Il y eut un moment où j'avais honte quand la serviette ou le tampon sortaient du sac (comme par magie, le petit voyou) mais maintenant (regain de confiance et parce que les règles c'est naturel et pas dégoutant comme on voudrait nous le faire croire) je ramasse tranquillou ou quand je dois me changer et qu'on m'attends, j'annonce "Je vais changer mon suppo(sitoire) et ma couche Pampers et j'arrive !"
J'avoue que j'aime particulièrement embêtée mon père sur ce sujet-là.( Non mais si tu veux que je t'explique comment ça marche, tu n'hésites pas hein ? Non non, ça va :rire:  )

Bref, c'est passé crème. J'avoue que le coup des livres, c'était très utile et je pense que je donnerais les mêmes plus tard . Comme ça, si tu as pas envie d'expliquer ou que ton enfant n'a pas envie de poser des questions, tu lui fournis la documentation sur le nez . Je me rappelle m'être arrêté qu'au page qui m'intéressait d'abord puis de lire plus en détail ^^
 
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Bordeaux
Ces conversations sur les règles me font penser que je me souviens très mal du premier jour où j'ai eu mes règles :dunno: En fait, je crois que j'avais tellement en tête l'idée que avoir ses règles = devenir une feeeeemme que je me suis fait un blocage toute seule et que j'ai volontairement oublié ce passage de ma vie, vu que petite, devenir "une femme" me faisait très peur :goth:

Dans ma famille, les règles sont aussi un sujet assez tabou. Ma mère a horreur que je dise que je les ai, elle me dit tout le temps que c'est "personnel" et que je dois pas étaler au grand jour quand je suis en période de règles. Du coup, ça la choque quand ma soeur et moi, on dit qu'avec nos amies, on se dit mutuellement quand on a nos règles :lol: D'ailleurs ma mère déteste que je dise "j'ai mes règles", elle préfère que je dise "je suis indisposée" :drama: Et bien, elle ne supporte pas quand on voit des serviettes dépasser d'une poche de mon sac (alors que moi maintenant je m'en fiche de plus en plus, si je dois aller aux toilettes changer ma serviette, je la prends devant tous mes amis, mec ou fille, après tout ils savent bien comment marche en temps normal un corps possédant un utérus et des ovaires fonctionnels :lol:)
 
18 Janvier 2014
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En y repensant j'en avais un peu parlé avec ma mère des règles et tout ça mais sans plus. Ça s'est bien présenté le jour où j'ai trouvé dans la boite aux lettres une pub d'une célèbre marque de serviettes hygiénique avec une serviette en échantillon, bon à l'époque j'avais pas des masses l'utilité de la chose mais ça a donné l'occasion d'aborder la question frontalement avec l'auteure de mes jours :d comme quoi pour une fois  je plébiscite le coup marketing d'une marque ! Enfin on n'avait déjà abordé le sujet vu que j'approchais de l'âge fatidique mais d'une façon soft genre à quoi ça sert les serviettes ? Ça dure combien de jours ? etc... ma mère quoi qu'elle en dise est un peu gêné sur ça :rolleyes: alors elle avait trouvé une solution pour s'éviter les questions les plus gênantes... m'acheter des livres (romans, dico etc...) elle savait que j'aimais lire et que je prendrais plus de plaisir à piocher certaines infos délicates dedans que de les lui demander directement. Mais bon après franchement grâce à ce que je savais j'avais bien compris que les hormones étaient en train de faire leur office et ça ne m'a pas franchement choqué le jour où elles se sont ENFIN pointés. Pas comme une amie qui parce qu'elle les a eu tôt est littéralement tombé des nues la première fois que c'est arrivé, je crois que c'est après qu'elle m'ai expliqué ça que j'ai cherché en à savoir plus, je voulais pas être effrayé comme elle a pu l'être.

Pareil @Mary.Grey :) c'est pas compliqué je les ai eu un Mardi (au collège) et le Dimanche suivant en plein repas dominical avec mes grands-parents mon père balance la nouvelle pendant le dessert. J'avais beau être zen sur la question et que ça me tardais plus ou moins de le dire j'aurai préféré qu'on me demande mon avis et mieux que je puisse le faire moi même par exemple en tête à tête tranquillou dans l'après midi plutôt que là entre le gâteau et le café et d'une voix si forte que même les voisins ont dû être au courant de la nouvelle :facepalm:
 
26 Septembre 2012
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shinypony;4842498 a dit :
Je sais que moi j'avais pas osé le dire à mes parents, parce que je voulais pas avoir la discussion. Alors pendant un an je m'improvisais des serviettes en PQ [spoiler: Ce n'est pas très efficace, du coup le lavais mes culottes en cachette aussi :facepalm: ]

OMG, j'ai eu une putain de réminiscence en lisant ton message,j'ai fait PAREIL, je m'en rappelle :goth:

Pour ma part, je pense qu'avoir ses règles était trop lié dans ma tête à devenir une femme, devenir adulte, etc et ça me faisait monstrueusement peur, comme si ça allait me faire passer d'un coup de la catégorie "enfant" à celle de "femme" :goth: surtout que petite, ma famille m'a vachement fait chier parce que j'aimais pas "des trucs de fille" (genre le shopping, le maquillage, les histoires de coeur .. :stare:) et j'avais très peur d'acquérir une "caractéristique de vraaaie femme" :lol:

Tain, quand j'y repense, c'est vraiment affreux d'avoir ce genre d'angoisses, ça fait longtemps que j'y avais pas pensé mais plein de choses liées (à tort ou à raison d'ailleurs) au fait "d'être une femme" m'angoissait énormément quand j'étais plus jeune... :goth:
 
27 Juin 2014
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Nantes
@_Sappho
je dois bien avouer, que si aujourd'hui c'est plus de l'angoisse, je suis vachement en colère quand on me dit "t'es pas très féminine".

Et alors ? gniiiih, ça m'énerve très très fort d'être obligée d'aimer le shopping, les manucures, l'épilation et les gommages... ou de porter des jupes aussi... ou des robes... (je parle de truc dont mon entourage parle, pour moi être féminine c'est... se sentir femme avant tout. Et ça, bah c'est intérieur, ça nous regarde nous et pour le coup, selon ma définition, j'suis féminine !)

Et quand je me féminise un peu par envie (bon c'est lég', je passe de t-shirt pourris à tunique + changement de coupe de ch'veux), ce qui m'énerve encore plus c'est les réflexion "ah bah voilà, tu ressembles à une femme"...

Mais ça veut dire quoi ? Purée mon mec me dit jamais que je ressemble à un mec/yéti/chien/renard/bouledepoil/etc même si ça fait au moins deux mois que j'ai la flemme de me raser... Il s'en fout, et si lui s'en fout pourquoi les autres s'en foutent pas aussi ?

Alors ouai, les nanas qui angoissent à cause de leur règle, je les comprends. Ca veut rien dire "devenir adulte/femme". Mon père est devenu adulte à 55 ans, quand il a failli mourir deux fois. Avant c'était pas un adulte. Y'a des gens qui deviennet jamais adulte... avoir ses règles ça veut rien dire (sinon qu'on a une emmerde de plus à gérer, comme tout le monde un jour dans sa vie)...

J'aime pas le shopping (sauf sur internet au téléphone avec ma mère, on s'amuse bien), je préfère me faire une partie de jeu vidéo... Ca fait pas de moi une moins femme qu'une autre...

(mais je prèche des converties... :d)
 
18 Janvier 2014
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lapsychologe.wordpress.com
Je te rejoins tout à fait @Gwen Paine :fleur: mis à part les robes et jupes que je kiffe bien je ne suis pas fan des objets "féminins" pour moi aussi c'est dans la tête que ça se passe, je me sens fille quoi que je fasse.

je ne maquille pas, ma conception de la coiffure est simpliste, je déteste le shopping sous toute ses formes, je ne porte quasi jamais des talons et je suis pas une maniaque de l'épilation et alors ? Je ne crois pas encore avoir entendu dire que je suis un garçon manqué même si je sais que ça démange la langue de certains à commencer par certains de ma famille. Mais ils pourront le dire je m'en fiche, tout ce que je n'aime pas faire j'ai essayer de le faire. j'ai eu ma période "je me maquille," "je fais les magasins" etc.... ça n'a jamais pris et c'est là ou j'ai pigé. C'est pas moi tout simplement, je sais faire semblant mais ça ne dure jamais parce que ce n'est pas moi point à la ligne. Alors tant pis pour ceux qui aiment pas comment je suis je ne changerais certainement pas pour eux !

Pour les règles comme je l'ai dit ça ne m'a pas rendu adulte-femme pour autant, peut être que certaines le deviennent à cette occasion mais pas moi. Je n'ai même pas mûri pour dire ! :d De toute façon à l'heure où j'écris ces lignes je doute être adulte alors... :P par contre ce qui m'a un peu causé problème c'est que certains du moment que ça y est "tu les as" partent du principe que t'es une femme et tout en gros comme si t'avais plus le droit de te comporter en gamine :sad: ça m'a un peu gêné parce que perso j'avais envie de le rester gamine, bon finalement je suis passé au dessus de ça m'enfin pas terrible quoi.
 
26 Septembre 2012
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@Gwen Paine  @Alnilam

Je vous rejoins totalement sur la définition d'être "une femme" et sur l'expression de la féminité.

Par contre, j'ai eu une histoire très différente vis-à-vis des "trucs de filles". Quand j'étais petite, je ne m'intéressais pas du tout au maquillage, aux fringues et autres trucs considérés comme propres aux filles (ce que j'ai toujours trouvé "normal" dans le sens où les enfants s'intéressent souvent davantage à jouer, à imaginer des choses et tout) sauf que déjà, ma famille me disait qu'ilfallait que je fasse plus attention à moi, que je porte des trucs plus féminins, etc .... C'était très gênant, surtout au début de ma puberté, où j'étais très mal dans ma peau et où mes parents m'ont encore plus poussée à devoir devenir une ""vraie fille"". D'ailleurs, une phrase de mon père m'a particulièrement marquée, un soir où j'ai refusé de porter des bijoux pour aller manger chez des amis. Il m'a dit "tu pourrais quand même faire des efforts pour ressembler à une fille". Ca m'a tellement fait mal que finalement, 'y étais même pas aller à cette soirée, et j'ai pleuré pendant des heures :goth: Pour moi, j'étais une vraie fille parce que c'est comme ça que je me sentais dans ma tête et mes fringues ou quoi n'y changeaient rien, et c'est franchement dur de se manger une réflexion comme ça quand t'as à peine 13 ou 14 ans.

Le truc, c'est que ma vision des choses féminines a évolué en grandissant, parce qu'au fond de moi, j'ai toujours été attirée par les choses très féminines (enfin, surtout les vêtements en fait). Les looks très très féminins m'attiraient énormément mais cet attrait a provoqué une sorte de conflit intérieur en moi :lol: en fait, pour moi, si j'aimais ce genre de look, c'st pas parce que "je suis une fille" mais juste parce que de manière totalement personnelle, ce sont des esthétismes qui me plaisent, indépendamment de mon sexe et de mon genre mais j'avais extrèmement peur de montrer mon attirance pour ces vêtements parce que j'avais pas envie qu'on pense que je voulais les porter "pour faire fille" et j'appréhendais déjà les réflexions du style "ah ben t'es enfin féminine, c'est pas trop tôt" :goth: D'ailleurs avec du recul, ce "conflit interne" a fait que vers mes 15-16 ans, je faisais pas mal de réflexions de slut-shaming, parce qu'en fait j'enviais les filles qui avaient des look très féminins :erf: C'est vraiment stupide quand j'y pense...

Finalement, j'ai adopté un look plus féminin le jour ù je me suis vraiment dit "si tu veux porter ça, tu ne le fais pas pour les autres, pour la société ou pour qui que ce soit, mais juste pour toi". Bien sur, j'ai eu droit aux réflexions émerveillées du style "ooooh, tu es devenue une femme maintenant, bravo :drama: " (:facepalm:) mais je me dis que ouais, je suis peut-être "devenue une femme", mais pas parce que j'ai décidé de porter des talons, juste parce que j'ai décidé de porter ce que je veux et de devenir qui je veux vraiment être.

(et d'ailleurs maintenant ma mère en a marre que je porte quasiment que des jupes/des robes/des chaussures à talons et elle me harcèle pour que j'achète des pantalons ... :facepalm: comme quoi, quoiqu'on fasse, les gens seront jamais contents :facepalm:)
 
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_sappho;4842511 a dit :
shinypony;4842498 a dit :
Je sais que moi j'avais pas osé le dire à mes parents, parce que je voulais pas avoir la discussion. Alors pendant un an je m'improvisais des serviettes en PQ [spoiler: Ce n'est pas très efficace, du coup le lavais mes culottes en cachette aussi :facepalm: ]
Tain, quand j'y repense, c'est vraiment affreux d'avoir ce genre d'angoisses, ça fait longtemps que j'y avais pas pensé mais plein de choses liées (à tort ou à raison d'ailleurs) au fait "d'être une femme" m'angoissait énormément quand j'étais plus jeune... :goth:

C'est normal quelque part parce que la vision de la vie d'adulte qu'on vend aux fillettes sous l'étiquette "femme" c'est purement liée à la sexualisation et à la reproduction. C'est pour ça qu'on fait tout un flan des règles alors qu'on ne va pas faire un check à son fils quand il a ses premières éjaculations :cretin:
Toi, ma fille qui a ses règles, c'est super, tu as enfin atteint ta vraie utilité de fille : être capable de procréer. Et puisque tu es capable de procréer, tu as atteint ta deuxième utilité : avoir une vie sexuelle au profit des hommes.
Je ne pense pas du tout que les parents qui sacralisent les règles le voient comme ça aujourd'hui mais la vérité c'est que ça s'est transmis de génération en génération comme une étape clé à cause de ça. Parce que ça y est, la gamine va pouvoir être refourguée à un mari et ça fera une dot et une bouche de moins à nourrir ou d'autres avantages socio-politico-économique.

Donc dans notre contexte social, ce n'est plus du tout le rôle des règles, on ne pense pas qu'une gamine de 13 ans qui a ses règles est mature sexuellement.
Mais n'empêche que l'image de "tu deviens une femme" qu'on vend aux petites filles, c'est 100% naturaliste et c'est un héritage de tout ça, qu'on le veuille ou non.

Quand j'étais gamine, j'avais très peur de devenir adulte aussi. J'ai longtemps cru que j'avais fait un "complexe de Peter Pan" au moment de la pré-adolescence. C'est avec la polémique sur le Dico des Filles que ça m'est revenu en pleine figure et que j'ai compris pourquoi la puberté me paniquait au point que je ne pouvais pas entendre le mot sans me mettre à pleurer.
Quand j'avais 11 ans, ma mère m'avait offert un livre similaire au Dico sur les conseils d'une amie. Elle ne l'avait pas lu et pensait que ça serait un bon moyen de m'instruire sur tous les trucs de l'adolescence sans me mettre mal à l'aise. Plantage total... J'ai piqué une crise de nerfs après avoir lu quelques chapitres et ma mère n'a rien compris. Elle a cru, comme tout le monde le disait, que j'avais juste peur "de grandir".

Mais avec la polémique du Dico des Filles, j'ai relu ce bouquin parce que ça me semblait drôlement similaire et j'ai compris ce que j'avais détesté là-dedans.
Ce bouquin m'expliquait ce que voulait "devenir une femme" : tu vas attirer l'attention des garçons, tu dois être jolie, tu dois te comporter comme ceci pour rester élégante, tu ne dois pas faire ça car ce n'est pas féminin etc. Et ça ne parlait que de règles, de seins qui poussent, de "formes", de régime, d'acné pas jolie, bref de corps féminin et de sentiments amoureux. Pas de chapitres sur le monde pro, sur la réussite scolaire, sur les relations sociales avec les amis et la famille (sauf un chapitre comme dans le Dico pour dire que des fois on croit qu'on est amoureuse de ses copines filles mais non, hein, on n'y connait juste rien à l'adolescence et un jour un homme plus important que les copines viendra), sur les activités extra-scolaires, sur la politique (sauf quelques portraits types de "filles" très clichés du genre 'l'artiste', 'l'amoureuse' et où celle qui est censée représenter l'engagement politique est juste une reloue de service qui distribue des tracts pour les animaux).
Bref, on me disait en gros que les années unisexe où on avait le droit de courir en salopette dans les champs avec les garçons c'était FINI. Maintenant, on entrait dans un nouveau monde, le monde de la sexualisation et des différences hommes/femmes.
Tu parles que ça vend du rêve. Et vu que l'arrivée des règles est la preuve qu'on a quitté la zone confortable de la supposée neutralité genrée, c'est horrible quand on est une fillette qui n'a pas envie de ça de réaliser que ce changement de notre corps va nous soumettre entièrement aux inégalités et au sexisme social... et qu'en plus on devait accueillir gracieusement ce moment et s'en réjouir!

Surtout quand on sait que l'utilisation de l'expression"Devenir un homme" a une signification très différente, pleines de responsabilités qui veut souvent dire à peu près "devenir un être humain merveilleux qui prend ses responsabilités, a un tempérament de leader et sur qui on peut compter". "Devenir une femme" à côté c'est être séduisante, attirer les regards et changer de corps.
En gros, tu comprends à 10 ans que l'âge adulte et ce que ça va changer pour toi n'a pas le même sens si tu es une fille ou un garçon.

Une "jolie" illustration c'est le poème de Kipling "Tu seras un homme mon fils".


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Bref, pour Kipling un garçon qui devient un homme, c'est un mec pondéré, plein de sang-froid, intelligent, leader, charismatique, indépendant, courageux etc.
Un peu l'idéal de pas mal de gens.
Et en version filles, on a Michel Sardou qui a imité Kipling. Autre ton...


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Hé bah là Sardou nous explique qu'une fille ça se définit par rapport aux hommes et d'ailleurs c'est là pour les hommes, pour l'amour, la dévotion et l'enfantement.

Bref, forcément, avec tout ça, avoir ses règles alors qu'avant on n'avait pas à se prendre la tête avec toutes ces injonctions violentes sur la féminité, ça n'envoie pas du rêve.
 
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mamie-caro.tumblr.com
L'autre jour, ma mère m'a encore fait une remarque sur mes pompes (je porte encore des vieilles Docs que ma soeur s'était achetées un week-end en famille à Londres, et que j'ai retrouvée des années plus tard au grenier, encore en très bon état... et mes pieds ayant grandi, elles m'allaient ! Donc non seulement elles sont cools et confortables, mais en plus elles ont une valeur sentimentale pour moi.) Et donc elle me disait qu'avec cette chaleur, je devrais mettre des ballerines, je lui ai dit "mais tu crois pas que, si j'étais vraiment plus à l'aise dans des ballerines, je mettrais des ballerines ?" Bref, je sentais bien que le problème, c'était pas la chaleur, donc j'ai insisté en la regardant tourner autour du pot pendant 10 minutes jusqu'à ce qu'elle finisse par m'avouer : "j'ai l'impression que tu rejettes ta féminité".

J'ai décidé de lui écrire un long texte, que je publierai surement sur mon tumblr quand j'aurais le temps, mais long story short : petite maman chérie, la féminité que tu aimerais voir adopter n'a jamais été MA féminité. Elle ne m'a jamais appartenu, elle ne m'a jamais correspondu. Ce n'est pas que je rejette quelque chose qui est en moi, c'est que je ne m'impose pas quelque chose qui n'est pas en moi.
 
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_sappho;4841714 a dit :
morganegirly;4841328 a dit :
Le clip disait "You know what to do with this big fat butt" et pas "boy" (Tu sais quoi faire avec ce gros cul bien gras), ce qui référait donc aux fesses "sexys" d'une femme totalement assujettie au regard masculin.

Tu viens de me faire réellement comprendre les paroles de cette chanson, moi aussi je pensais que c'était "fat boy", je  :goth:

Double post mais merci :XD: je suis contente de pas être la seule à avoir connu ce moment de solitude en réalisant les vraies paroles après avoir gigoté joyeusement dessus :cretin:
 
S

serpillere

Guest
_sappho;4842701 a dit :
Le truc, c'est que ma vision des choses féminines a évolué en grandissant, parce qu'au fond de moi, j'ai toujours été attirée par les choses très féminines (enfin, surtout les vêtements en fait). Les looks très très féminins m'attiraient énormément mais cet attrait a provoqué une sorte de conflit intérieur en moi :lol: en fait, pour moi, si j'aimais ce genre de look, c'st pas parce que "je suis une fille" mais juste parce que de manière totalement personnelle, ce sont des esthétismes qui me plaisent, indépendamment de mon sexe et de mon genre mais j'avais extrèmement peur de montrer mon attirance pour ces vêtements parce que j'avais pas envie qu'on pense que je voulais les porter "pour faire fille" et j'appréhendais déjà les réflexions du style "ah ben t'es enfin féminine, c'est pas trop tôt" :goth: D'ailleurs avec du recul, ce "conflit interne" a fait que vers mes 15-16 ans, je faisais pas mal de réflexions de slut-shaming, parce qu'en fait j'enviais les filles qui avaient des look très féminins :erf: C'est vraiment stupide quand j'y pense...

Je me reconnais tellement, tellement dans ce passage! J'ai été très longtemps tiraillée entre le refus violent de suivre les injonctions de ma mère, qui a toujours été obsédée par mon apparence et me répétait sans arrêt qu'il fallait que je devienne féminine, et mes envies d'imprimés à fleurs et de ballerines vernies. Ce n'est que lorsque j'ai commencé mes études supérieures et que j'ai choisi d'étudier dans une autre ville (donc loin de la tyrannie fashionesque de ma mère) que mon dilemme a tout doucement commencé à se débloquer. Actuellement j'étudie carrément dans un autre pays et sur ce point-là ça me fait un bien fou, j'ose enfin acheter ce qui me plaît sans crainte des remarques style "oooh ben voilà, enfin, vas-y tourne pour que je voie le dos, bravo ma fille, tu es enfin belle, snif" (que ma mère trouve quand même moyen de me faire sur skype :rire: on ne se refait pas!).

Mais ça m'a rendue réellement malheureuse pendant des années, alors que je n'aurais sans doute jamais développé ce complexe si on m'avait tout simplement laissée grandir à mon rythme, sans me bombarder d'injonctions dès l'enfance... au lieu de ça on m'a foutu la pression et ça a fait des dégâts. Et visiblement c'est le cas pour beaucoup de personnes, si c'est pas triste ça :erf:
 
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Bonjour tout le monde, je sors de mon sous-marin (soit dit en passant merci à vous de participer à ce topic, je le lis régulièrement et il contribue beaucoup à mon éducation au féminisme :))

Je viens poster ici parce que je suis tombée sur ça http://www.metronews.fr/info/il-note-la-frequence-ou-pas-de-leurs-rapports-sexuels-dans-un-tableau-excel/mngv!liSC1N2WtqAzE/ et ça me désole au plus haut point et ça peut paraître con, mais au vu des commentaires de l'article je voudrais être rassurée et savoir que je ne suis pas la seule...

Voilà, je ne sais pas si j'ai les mots pour analyser ça correctement, mais ça fait partie de cette idée comme quoi quand tu es mariée/en couple (hétérosexuel) tu as obligation de satisfaire ton homme et tes excuses sont forcément bidons :facepalm:

Et que dire de la journaliste qui balance "Forcément, si c'est "5 minutes douche comprise", on peut comprendre que sa compagne ne souhaite pas réitérer l’opération plus souvent." Je vois ça comme une autre forme d'"excuse" comme quoi "si elle a pas envie c'est forcément qu'il s'y prend mal" alors qu'on peut ne pas avoir envie pour plein d'autres raisons...

Bref voilà c'était mon coup de gueule de la soirée, et désolée de vous poster encore de la "matière à déprimer" mais là ça m'a fait bondir :annoyed:
 

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