C'est super gentil les filles ça me réconforte vraiment ce que vous me dites.
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Sinon tu sais, les femmes qui rejettent le féminisme, c'est quand même assez peu souvent parce qu'elles aiment être des objets humiliés!
Il y a une troisième possibilité dans les raisons qui pousse une fille à adopter un discours sexiste : la survie. Dans un monde sexiste et discriminant qui écrase certaines catégories de personnes, il n'y a pas 36 solutions, soit tu fais profil bas en espérant qu'on ne te remarquera pas, soit tu te défends en espérant que tu arriveras à être plus forte que ceux qui t'oppressent, soit tu adoptes leurs codes en espérant qu'ils t'accepteront dans leur clan et t'épargneront.
Applaudir les hommes sexistes, reprocher aux femmes qui se plaignent du sexiste d'être des petites natures, c'est une manière de dire aux gens qui ont le pouvoir "regardez, je ne dérange pas, je suis de votre côté, je suis votre alliée, il n'y a pas de raison de me faire du mal!". Sans que ce soit vraiment clair comme ça dans leurs têtes, beaucoup de femmes se disent qu'accepter le sexisme est un moindre mal si on te laisse tranquille ou qu'on te valorise en échange.
D'ailleurs, tu remarqueras que souvent dans ces confrontations où une femme prend le parti d'un homme sexiste face à une autre femme discriminé, les hommes sexistes la complimentent, la valorisent et lui envoient toutes sortes de compliments : tu es intelligente, tu as tout compris, tu au moins tu vois la réalité, tu sais ce que c'est que d'être une femme, tu as un caractère qu'on adore, merci de montrer que les femmes bien existent toujours etc. Ces "compliments" donnent l'illusion que c'est bon, elle n'est plus rejetée, elle est acceptée parmi ceux qui ont le pouvoir et qu'elle pourra donc probablement en grapiller des miettes.
C'est le même mécanisme quand une femme trouve des blagues sexistes très drôles et reprochent à d'autres filles de ne pas avoir d'humour sur le sujet : si je ris avec l'oppresseur, il pensera peut-être que je suis l'un des siens et ne m'oppressera plus autant!
La revendication du sexisme et le rejet de ceux qui résistent au sexisme comme les féministes est une stratégie de survie. C'est pour ça que les femmes dans des milieux très masculinisés vont parfois intégrer le sexisme plus fortement que d'autres. Il y a eu des études faites sur les étudiantes en sport qui rejetent les "fifilles" parce qu'elles voulaient prouver qu'elles avaient leur place dans le milieu puisqu'elles adhéraient aux valeurs "masculines" (sexistes en fait). Et ce phénomène ressurgit donc naturellement sur les profs : les femmes profs de sport peuvent être plus implacables avec les filles que les hommes profs de sport parce que pour survivre à un milieu qui leur était hostile, elles ont tout fait pour se distancier d'une image féminine traitée très négativement.
Bref, dans un forum hyper-sexiste comme jeuxvideos.com ce n'est pas vraiment de la "survie" à proprement parler puisque ton amie pourrait simplement partir si elle le souhaitait. Mais c'est une stratégie d'intégration : elle sait que pour se faire accepter, elle n'a pas le choix et doit à tout prix prouver qu'elle accepte les règles des dominants et qu'elle ne va pas se rebeller. En te rejetant, elle montre sa "loyauté" aux dominants puisqu'elle exclut les fauteurs de trouble de l'ordre sexiste établi
Et si elle est sur MadmoiZelle, même si toutes les MadZ sont loin d'être féministes, je pense vraiment que ça confirme cette notion de stratégie de survie/intégration. Parce que je ne vois pas trop comment on peut fréquenter assidûment MadmoiZelle et croire sincèrement aux bienfaits du sexisme et aux méfaits du féminisme. au fond de soi. Si elle croyait ce genre de choses, elle aurait vite trouver le magazine et le forum insupportables
Je sors tout juste d'une conférence organisée par mon école de management sur le thème "La vie en rose - En découdre avec les stéréotypes" dans le cadre de la semaine de l'engagement de l'école.
Et je suis énervée, pour tout un tas de petites raisons, de petites phrases qui m'ont fait tiquer. Et je pense que ça m'énerve d'autant plus que ces phrases m'apparaissent comme insidieuses, englobées dans tout un discours orienté contre le sexisme - et que du tout, j'en suis à me demander "Tu n'exagérerais pas un peu ? globalement, ce qui a été dit est très bien, pourquoi chipoter ?"
L'invitée était Brigitte Grésy, qui venait présenter son dernier livre et se centrait sur le milieu professionnel.
Dans les grandes lignes, j'ai beaucoup aimé son intervention. Elle a bien expliqué comment l'éducation différenciée des filles et des garçons conduisait à l'existence de stéréotypes sexistes, de comportements différents et de discriminations dans la vie professionnelle. Elle a bien affirmé sans concession que les femmes souffrent plus d'inégalités que les hommes, a bien présenté ce qu'était le sexisme ordinaire, tous ces petits comportement subtils teintés de mépris que subissent les femmes en entreprise - par exemple, le fait de n'être pas écoutée en réunion et que le collègue qui présente la même idée juste après soit félicité -, le sexisme bienveillant qui limite les femmes, les discriminations et le fait récent consistant pour les hommes à dire des choses comme "tiens, je vais me montrer à l'écoute cette fois, je fais parler ma part de féminité" alors qu'il ne devrait pas y avoir des traits considérés comme plus masculins ou plus féminins. Je la suis sur tout ces points.
Elle a aussi parlé des formations qui étaient proposées aux femmes en entreprise pour qu'elles prennent de l'assurance et développent leur assertivité.
Là, un point m'a gêné, mais c'était peut-être dû à la formulation. Je pense qu'il est normal que des formations soient mises en place en priorité pour les femmes : c'est bien elles qui pâtissent d'une éducation qui les freinent, les enjoint à se faire toutes petites et à ne pas prendre trop de risques. Sans vouloir forcément se caler sur des qualités réputées masculines, apprendre à ne pas avoir peur de s'exprimer et de prendre de la place ne me semble pas une mauvaise chose : après tout, il s'agit d'ouvrir le champ des possibles aux femmes à qui on apprend à se restreindre.
Toutefois, il me semble étrange de commencer le discours en disant que des stéréotypes masculins existent aussi et que les hommes ont tendance à mépriser les femmes en entreprise - par exemple, le fait de ne pas faire de la danse classique ou de ne pas montrer ses émotions pour un homme, ou bien de faire des "compliments" déplacés à sa collègue et de lui couper sans cesse la parole - et de ne rien proposer pour que les choses changent aussi du côté des hommes.
Mais c'est surtout une phrase prononcée par une cadre de l'école chargée de la mise en place d'un plan égalité hommes-femmes dans l'établissement que j'ai trouvé à côté de la plaque.
Alors qu'étaient présenté les salaires à la sortie de l'école montrant l'écart de plus en plus important entre les salaires des hommes et des femmes, voilà qu'elle sort : "On va donc vous proposer des formations à la négociation, les filles ! Regardez l'écart de salaire : vous ne savez pas négocier !"
Alors, je suis d'accord : les filles et les garçons sont éduqués différemment et cette éducation conduit plutôt les hommes à oser demander et à avoir confiance en leur valeur, contrairement aux femmes. Mais de là à imputer tout cet écart à l'incapacité des femmes à négocier ! Les stéréotypes sur la femme aux dents longues, sur la femme qui rapportera moins à l'entreprise à cause de ses grossesses et de ses absences dues aux enfants, sur la femme qui n'a pas les capacités d'être une leader, etc. : à la trappe !
L'intervention de Brigitte Grésy m'a gênée sur quelques points aussi. Déjà, je l'ai trouvé très cis-centrée et hétéro-centrée. Pour elle, il y a des différences entre les hommes et les femmes qui sont biologiques et auxquelles on ne pourra rien changer ; il faut donc apprendre à la petite fille qu'elle est une petite fille et au petit garçon qu'il est un petit garçon, parce que c'est par cet apprentissage de l'altérité que les enfants pourront se développer.
J'ai trouvé ça très simplificateur, de la même manière que son passage sur les barèmes différents en sport pour les filles et les garçons : je comprends en partie cette différence et n'ai pas un avis tranché, mais une nuance sur le développement différent des capacités sportives due à l'éducation aurait été bienvenue (filles encouragées à ne pas se muscler, garçons encouragées à être actifs dès tout jeunes et à occuper l'espace, etc.). Elle a aussi dit que les jeux de séduction - et en général, tout ce qui est lié à la reproduction - et l'habillement différent entre hommes et femmes sont naturellement différents : ce sont des projections du corps, qui est lui-même différent.
Mais c'est encore une fois de l'équipe de l'ESSEC qui travaille sur l'égalité hommes-femmes dans l'établissement qui m'a le plus gênée.
D'après elles, les hommes et les femmes sont complémentaires et naturellement différents : on peut parler d'égalité mais pas d'identité.
Et surtout, il y a des différences physiques indiscutables qui ont conduit à la sexuation des métiers (par exemple, si la profession de vétérinaires étaient essentiellement masculines, c'est parce qu'il fallait porter des charges lourdes à la ferme) : on ne peut pas dire à une fille qu'elle pourra atteindre les mêmes performances sportives qu'un garçon, surtout à un niveau professionnel et on ne peut pas dire à une fille qu'elle pourra être maçonne si elle le veut. Et là encore, je trouve tout cela extrêmement simplificateur.
Et bien sûr, elles ont insisté sur le fait qu'il ne faut surtout pas stigmatiser les hommes, qui ne sont pas tous sexistes (ah bon ? quel scoop !), sur le fait qu'en France, on est quand même bien lotis à ne plus avoir à régler que les discriminations liées aux salaires, et sur la nécessité de ne pas se montrer agressive face à un comportement sexiste, mais de le relever dans le calme plus tard pour éviter les réactions à chaud. Sur le dernier point : je pense que c'est en effet plus efficace de s'expliquer en se confronter à la personne plus tard, mais je trouve qu'on demande un peu trop souvent aux femmes de ne surtout pas faire preuve d'agressivité face à de l'agressivité, sachant que la réaction la plus répandue est plutôt de se taire, et qu'on prend un peu trop comme postulat qu'après une bonne explication, l'interlocuteur sexiste comprendra sans problème qu'il doit changer son comportement et ne sera pas du tout de mauvaise foi.
Voilà, c'est un gros pavé et je ne sais pas si j'ai été très claire : ce sont mes impressions à chaud à la sortie de cette conférence d'en j'attendais plus que ça (enfin, on parle du sexisme dans cette école !). Et je suis super déçue (parce que j'en attendais trop ? parce que j'exagère ? parce que j'ai raison d'en demander plus ?) en sachant que c'est cette équipe qui va s'occuper de la mise en place du plan égalité hommes-femmes dans cette école.
Je voulais donc avoir vos avis là-dessus, savoir ce que vous en auriez pensé.
Ton exemple m'en rappelle un autre : "quand on est une femme, c'est beaucoup plus facile de trouver un mec avec qui coucher, alors que nous, non."
C'est vrai que les femmes veulent coucher avec le premier venu, c'est bien connu !
10. Le pouvoir de séduction. "Là encore, le politiquement correct voudrait qu’on ne mentionne pas cette vérité. Mais c’est un fait, faire sauter une contravention à grands coups de sourires et de battements de cils est plus facile que lorsqu’on s’appelle Robert Michu. Pourquoi se priver ?"
Mais oui, pourquoi se priver? Profitons-en. Allez les filles, vous avez lu, toutes en soutien-gorge et en petite culotte pour obtenir ce qu'on veut !!!
No Comment.