Veille Permanente Sexisme

24 Mai 2014
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:hugs:

Sinon tu sais, les femmes qui rejettent le féminisme, c'est quand même assez peu souvent parce qu'elles aiment être des objets humiliés!
Il y a une troisième possibilité dans les raisons qui pousse une fille à adopter un discours sexiste : la survie. Dans un monde sexiste et discriminant qui écrase certaines catégories de personnes, il n'y a pas 36 solutions, soit tu fais profil bas en espérant qu'on ne te remarquera pas, soit tu te défends en espérant que tu arriveras à être plus forte que ceux qui t'oppressent, soit tu adoptes leurs codes en espérant qu'ils t'accepteront dans leur clan et t'épargneront.
Applaudir les hommes sexistes, reprocher aux femmes qui se plaignent du sexiste d'être des petites natures, c'est une manière de dire aux gens qui ont le pouvoir "regardez, je ne dérange pas, je suis de votre côté, je suis votre alliée, il n'y a pas de raison de me faire du mal!". Sans que ce soit vraiment clair comme ça dans leurs têtes, beaucoup de femmes se disent qu'accepter le sexisme est un moindre mal si on te laisse tranquille ou qu'on te valorise en échange.

D'ailleurs, tu remarqueras que souvent dans ces confrontations où une femme prend le parti d'un homme sexiste face à une autre femme discriminé, les hommes sexistes la complimentent, la valorisent et lui envoient toutes sortes de compliments : tu es intelligente, tu as tout compris, tu au moins tu vois la réalité, tu sais ce que c'est que d'être une femme, tu as un caractère qu'on adore, merci de montrer que les femmes bien existent toujours etc. Ces "compliments" donnent l'illusion que c'est bon, elle n'est plus rejetée, elle est acceptée parmi ceux qui ont le pouvoir et qu'elle pourra donc probablement en grapiller des miettes.
C'est le même mécanisme quand une femme trouve des blagues sexistes très drôles et reprochent à d'autres filles de ne pas avoir d'humour sur le sujet : si je ris avec l'oppresseur, il pensera peut-être que je suis l'un des siens et ne m'oppressera plus autant!

La revendication du sexisme et le rejet de ceux qui résistent au sexisme comme les féministes est une stratégie de survie. C'est pour ça que les femmes dans des milieux très masculinisés vont parfois intégrer le sexisme plus fortement que d'autres. Il y a eu des études faites sur les étudiantes en sport qui rejetent les "fifilles" parce qu'elles voulaient prouver qu'elles avaient leur place dans le milieu puisqu'elles adhéraient aux valeurs "masculines" (sexistes en fait). Et ce phénomène ressurgit donc naturellement sur les profs : les femmes profs de sport peuvent être plus implacables avec les filles que les hommes profs de sport parce que pour survivre à un milieu qui leur était hostile, elles ont tout fait pour se distancier d'une image féminine traitée très négativement.

Bref, dans un forum hyper-sexiste comme jeuxvideos.com ce n'est pas vraiment de la "survie" à proprement parler puisque ton amie pourrait simplement partir si elle le souhaitait. Mais c'est une stratégie d'intégration : elle sait que pour se faire accepter, elle n'a pas le choix et doit à tout prix prouver qu'elle accepte les règles des dominants et qu'elle ne va pas se rebeller. En te rejetant, elle montre sa "loyauté" aux dominants puisqu'elle exclut les fauteurs de trouble de l'ordre sexiste établi ;)

Et si elle est sur MadmoiZelle, même si toutes les MadZ sont loin d'être féministes, je pense vraiment que ça confirme cette notion de stratégie de survie/intégration. Parce que je ne vois pas trop comment on peut fréquenter assidûment MadmoiZelle et croire sincèrement aux bienfaits du sexisme et aux méfaits du féminisme. au fond de soi. Si elle croyait ce genre de choses, elle aurait vite trouver le magazine et le forum insupportables :shifty:

J'avoue ne pas avoir songé assez consciemment à cette hypothèse là, que tu expliques très bien, car je dois rejeter inconsciemment ce comportement de "je rejette la minorité pour plaire à l’oppresseur et pas me faire embêter". Mais on retrouve ça partout. À l'école/collège quand toutes les filles/toute la bande suivent/suit aveuglément un chef et rejettent/rejette celle/celui qui demande un vote au lieu d'une décision partiale ou demande à ses comparses de ne pas insulter machin parce qu'il a des lunettes (par exemple), etc. Le prix de l'appartenance à un groupe.
Maintenant que tu le dis, c'est vrai que ça colle avec le comportement. Tandis que d'autres "rebelles" prennent le risque de se faire rejeter pour des idées, et d'être exclus. C'est triste un peu :sad:
Merci pour ta réponse très claire et construite en tout cas :)
 
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Réactions : Kyubey et LovelyLexy
14 Septembre 2012
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https://www.infokiosques.net/lire.php?id_article=387 <3

"Je suis une lesbienne de Couleur dont les enfants mangent régulièrement à leur faim parce que je travaille à l’université. Si leurs ventres pleins me font oublier mes points communs avec une femme de Couleur dont les enfants n’ont rien à manger parce qu’elle ne peut pas trouver de travail, ou qui n’a pas d’enfant parce que les avortements clandestins et la stérilisation ont bousillé ses organes génitaux ; si j’oublie la lesbienne qui choisit de ne pas avoir d’enfant, la femme qui reste dans le placard parce que sa communauté homophobe est son seul point d’ancrage, la femme qui choisit le silence plutôt qu’une autre forme de mort, la femme qui est terrifiée que ma colère ne déclenche la sienne ; si je manque de reconnaître toutes ces femmes comme d’autres facettes de moi-même, non seulement je participe à l’oppression de chacune d’entre elles, mais je participe aussi à la mienne ; et la colère qui se dresse entre nous doit être utilisée pour nous éclairer et nous renforcer mutuellement, et non pour fuir sous couvert de culpabilité ou pour creuser d’autres fossés. Je ne suis pas libre tant qu’une femme reste prisonnière, même si ses chaînes sont différentes des miennes. Et aussi longtemps qu’une personne de Couleur restera enchaînée, je ne serai pas libre. Ni aucune d’entre vous."

___________________________________________________



@I-Love-You ça me fait penser au fait qu'avant hier je parlais avec un mec qui me disait que "on a quand même plus de facilités dans la vie quand on est une femme, il suffit de se mettre en mini-jupe pour trouver un job."
J'étais : :facepalm: , mais j'ai pas trouvé quoi lui répondre pour réussir à lui faire comprendre que ce n'est pas un avantage que de devoir exposer son corps (si tenté qu'il soit considéré par la société comme beau déjà, sinon on peut pas) pour pouvoir trouver un job.
J'ai essayé de lui faire comprendre que c'est pas un avantage pour les femmes que d'être objectivées, mais j'avoue qu'on me l'avait encore jamais faite celle là et que je m'y attendais pas : "Les femmes ont le pouvoir parce qu'elles ont les mini-jupes :flappie:." :facepalm: alors j'étais un peu au bout de mon argumentation et au fond du désespoir. J'espère qu'il ne s'est pas dit : "ah elle dit plus rien parce que j'ai raison."
Non je disais plus rien parce que là vraiment, je savais plus quoi dire.
 
Dernière édition :
3 Septembre 2011
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Paris
Je sors tout juste d'une conférence organisée par mon école de management sur le thème "La vie en rose - En découdre avec les stéréotypes" dans le cadre de la semaine de l'engagement de l'école.
Et je suis énervée, pour tout un tas de petites raisons, de petites phrases qui m'ont fait tiquer. Et je pense que ça m'énerve d'autant plus que ces phrases m'apparaissent comme insidieuses, englobées dans tout un discours orienté contre le sexisme - et que du coup, j'en suis à me demander "Tu n'exagérerais pas un peu ? globalement, ce qui a été dit est très bien, pourquoi chipoter ?" :hesite:

L'invitée était Brigitte Grésy, qui venait présenter son dernier livre et se centrait sur le milieu professionnel.
Dans les grandes lignes, j'ai beaucoup aimé son intervention. Elle a bien expliqué comment l'éducation différenciée des filles et des garçons conduisait à l'existence de stéréotypes sexistes, de comportements différents et de discriminations dans la vie professionnelle. Elle a bien affirmé sans concession que les femmes souffrent plus d'inégalités que les hommes, a bien présenté ce qu'était le sexisme ordinaire, tous ces petits comportement subtils teintés de mépris que subissent les femmes en entreprise - par exemple, le fait de n'être pas écoutée en réunion et que le collègue qui présente la même idée juste après soit félicité -, le sexisme bienveillant qui limite les femmes, les discriminations et le fait récent consistant pour les hommes à dire des choses comme "tiens, je vais me montrer à l'écoute cette fois, je fais parler ma part de féminité" alors qu'il ne devrait pas y avoir des traits considérés comme plus masculins ou plus féminins. Je la suis sur tout ces points.
Elle a aussi parlé des formations qui étaient proposées aux femmes en entreprise pour qu'elles prennent de l'assurance et développent leur assertivité.
Là, un point m'a gêné, mais c'était peut-être dû à la formulation. Je pense qu'il est normal que des formations soient mises en place en priorité pour les femmes : c'est bien elles qui pâtissent d'une éducation qui les freinent, les enjoint à se faire toutes petites et à ne pas prendre trop de risques. Sans vouloir forcément se caler sur des qualités réputées masculines, apprendre à ne pas avoir peur de s'exprimer et de prendre de la place ne me semble pas une mauvaise chose : après tout, il s'agit d'ouvrir le champ des possibles aux femmes à qui on apprend à se restreindre.
Toutefois, il me semble étrange de commencer le discours en disant que des stéréotypes masculins existent aussi et que les hommes ont tendance à mépriser les femmes en entreprise - par exemple, le fait de ne pas faire de la danse classique ou de ne pas montrer ses émotions pour un homme, ou bien de faire des "compliments" déplacés à sa collègue et de lui couper sans cesse la parole - et de ne rien proposer pour que les choses changent aussi du côté des hommes. :dunno:

Mais c'est surtout une phrase prononcée par une cadre de l'école chargée de la mise en place d'un plan égalité hommes-femmes dans l'établissement que j'ai trouvé à côté de la plaque.
Alors qu'étaient présenté les salaires à la sortie de l'école montrant l'écart de plus en plus important entre les salaires des hommes et des femmes, voilà qu'elle sort : "On va donc vous proposer des formations à la négociation, les filles ! Regardez l'écart de salaire : vous ne savez pas négocier !" :facepalm:
Alors, je suis d'accord : les filles et les garçons sont éduqués différemment et cette éducation conduit plutôt les hommes à oser demander et à avoir confiance en leur valeur, contrairement aux femmes. Mais de là à imputer tout cet écart à l'incapacité des femmes à négocier ! Les stéréotypes sur la femme aux dents longues, sur la femme qui rapportera moins à l'entreprise à cause de ses grossesses et de ses absences dues aux enfants, sur la femme qui n'a pas les capacités d'être une leader, etc. : à la trappe !

L'intervention de Brigitte Grésy m'a gênée sur quelques points aussi. Déjà, je l'ai trouvé très cis-centrée et hétéro-centrée. Pour elle, il y a des différences entre les hommes et les femmes qui sont biologiques et auxquelles on ne pourra rien changer ; il faut donc apprendre à la petite fille qu'elle est une petite fille et au petit garçon qu'il est un petit garçon, parce que c'est par cet apprentissage de l'altérité que les enfants pourront se développer.
J'ai trouvé ça très simplificateur, de la même manière que son passage sur les barèmes différents en sport pour les filles et les garçons : je comprends en partie cette différence et n'ai pas un avis tranché, mais une nuance sur le développement différent des capacités sportives due à l'éducation aurait été bienvenue (filles encouragées à ne pas se muscler, garçons encouragées à être actifs dès tout jeunes et à occuper l'espace, etc.). Elle a aussi dit que les jeux de séduction - et en général, tout ce qui est lié à la reproduction - et l'habillement différent entre hommes et femmes sont naturellement différents : ce sont des projections du corps, qui est lui-même différent.

Mais c'est encore une fois de l'équipe de l'ESSEC qui travaille sur l'égalité hommes-femmes dans l'établissement qui m'a le plus gênée.
D'après elles, les hommes et les femmes sont complémentaires et naturellement différents : on peut parler d'égalité mais pas d'identité.:facepalm:
Et surtout, il y a des différences physiques indiscutables qui ont conduit à la sexuation des métiers (par exemple, si la profession de vétérinaires étaient essentiellement masculines, c'est parce qu'il fallait porter des charges lourdes à la ferme) : on ne peut pas dire à une fille qu'elle pourra atteindre les mêmes performances sportives qu'un garçon, surtout à un niveau professionnel et on ne peut pas dire à une fille qu'elle pourra être maçonne si elle le veut. Et là encore, je trouve tout cela extrêmement simplificateur.
Et bien sûr, elles ont insisté sur le fait qu'il ne faut surtout pas stigmatiser les hommes, qui ne sont pas tous sexistes (ah bon ? quel scoop !), sur le fait qu'en France, on est quand même bien lotis à ne plus avoir à régler que les discriminations liées aux salaires, :ko: et sur la nécessité de ne pas se montrer agressive face à un comportement sexiste, mais de le relever dans le calme plus tard pour éviter les réactions à chaud. Sur le dernier point : je pense que c'est en effet plus efficace de s'expliquer en se confronter à la personne plus tard, mais je trouve qu'on demande un peu trop souvent aux femmes de ne surtout pas faire preuve d'agressivité face à de l'agressivité, sachant que la réaction la plus répandue est plutôt de se taire, et qu'on prend un peu trop comme postulat qu'après une bonne explication, l'interlocuteur sexiste comprendra sans problème qu'il doit changer son comportement et ne sera pas du tout de mauvaise foi.


Voilà, c'est un gros pavé et je ne sais pas si j'ai été très claire : ce sont mes impressions à chaud à la sortie de cette conférence d'en j'attendais plus que ça (enfin, on parle du sexisme dans cette école !). Et je suis super déçue (parce que j'en attendais trop ? parce que j'exagère ? parce que j'ai raison d'en demander plus ?) en sachant que c'est cette équipe qui va s'occuper de la mise en place du plan égalité hommes-femmes dans cette école.:sad:
Je voulais donc avoir vos avis là-dessus, savoir ce que vous en auriez pensé.:)
 
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Je sors tout juste d'une conférence organisée par mon école de management sur le thème "La vie en rose - En découdre avec les stéréotypes" dans le cadre de la semaine de l'engagement de l'école.
Et je suis énervée, pour tout un tas de petites raisons, de petites phrases qui m'ont fait tiquer. Et je pense que ça m'énerve d'autant plus que ces phrases m'apparaissent comme insidieuses, englobées dans tout un discours orienté contre le sexisme - et que du tout, j'en suis à me demander "Tu n'exagérerais pas un peu ? globalement, ce qui a été dit est très bien, pourquoi chipoter ?" :hesite:

L'invitée était Brigitte Grésy, qui venait présenter son dernier livre et se centrait sur le milieu professionnel.
Dans les grandes lignes, j'ai beaucoup aimé son intervention. Elle a bien expliqué comment l'éducation différenciée des filles et des garçons conduisait à l'existence de stéréotypes sexistes, de comportements différents et de discriminations dans la vie professionnelle. Elle a bien affirmé sans concession que les femmes souffrent plus d'inégalités que les hommes, a bien présenté ce qu'était le sexisme ordinaire, tous ces petits comportement subtils teintés de mépris que subissent les femmes en entreprise - par exemple, le fait de n'être pas écoutée en réunion et que le collègue qui présente la même idée juste après soit félicité -, le sexisme bienveillant qui limite les femmes, les discriminations et le fait récent consistant pour les hommes à dire des choses comme "tiens, je vais me montrer à l'écoute cette fois, je fais parler ma part de féminité" alors qu'il ne devrait pas y avoir des traits considérés comme plus masculins ou plus féminins. Je la suis sur tout ces points.
Elle a aussi parlé des formations qui étaient proposées aux femmes en entreprise pour qu'elles prennent de l'assurance et développent leur assertivité.
Là, un point m'a gêné, mais c'était peut-être dû à la formulation. Je pense qu'il est normal que des formations soient mises en place en priorité pour les femmes : c'est bien elles qui pâtissent d'une éducation qui les freinent, les enjoint à se faire toutes petites et à ne pas prendre trop de risques. Sans vouloir forcément se caler sur des qualités réputées masculines, apprendre à ne pas avoir peur de s'exprimer et de prendre de la place ne me semble pas une mauvaise chose : après tout, il s'agit d'ouvrir le champ des possibles aux femmes à qui on apprend à se restreindre.
Toutefois, il me semble étrange de commencer le discours en disant que des stéréotypes masculins existent aussi et que les hommes ont tendance à mépriser les femmes en entreprise - par exemple, le fait de ne pas faire de la danse classique ou de ne pas montrer ses émotions pour un homme, ou bien de faire des "compliments" déplacés à sa collègue et de lui couper sans cesse la parole - et de ne rien proposer pour que les choses changent aussi du côté des hommes. :dunno:

Mais c'est surtout une phrase prononcée par une cadre de l'école chargée de la mise en place d'un plan égalité hommes-femmes dans l'établissement que j'ai trouvé à côté de la plaque.
Alors qu'étaient présenté les salaires à la sortie de l'école montrant l'écart de plus en plus important entre les salaires des hommes et des femmes, voilà qu'elle sort : "On va donc vous proposer des formations à la négociation, les filles ! Regardez l'écart de salaire : vous ne savez pas négocier !" :facepalm:
Alors, je suis d'accord : les filles et les garçons sont éduqués différemment et cette éducation conduit plutôt les hommes à oser demander et à avoir confiance en leur valeur, contrairement aux femmes. Mais de là à imputer tout cet écart à l'incapacité des femmes à négocier ! Les stéréotypes sur la femme aux dents longues, sur la femme qui rapportera moins à l'entreprise à cause de ses grossesses et de ses absences dues aux enfants, sur la femme qui n'a pas les capacités d'être une leader, etc. : à la trappe !

L'intervention de Brigitte Grésy m'a gênée sur quelques points aussi. Déjà, je l'ai trouvé très cis-centrée et hétéro-centrée. Pour elle, il y a des différences entre les hommes et les femmes qui sont biologiques et auxquelles on ne pourra rien changer ; il faut donc apprendre à la petite fille qu'elle est une petite fille et au petit garçon qu'il est un petit garçon, parce que c'est par cet apprentissage de l'altérité que les enfants pourront se développer.
J'ai trouvé ça très simplificateur, de la même manière que son passage sur les barèmes différents en sport pour les filles et les garçons : je comprends en partie cette différence et n'ai pas un avis tranché, mais une nuance sur le développement différent des capacités sportives due à l'éducation aurait été bienvenue (filles encouragées à ne pas se muscler, garçons encouragées à être actifs dès tout jeunes et à occuper l'espace, etc.). Elle a aussi dit que les jeux de séduction - et en général, tout ce qui est lié à la reproduction - et l'habillement différent entre hommes et femmes sont naturellement différents : ce sont des projections du corps, qui est lui-même différent.

Mais c'est encore une fois de l'équipe de l'ESSEC qui travaille sur l'égalité hommes-femmes dans l'établissement qui m'a le plus gênée.
D'après elles, les hommes et les femmes sont complémentaires et naturellement différents : on peut parler d'égalité mais pas d'identité.:facepalm:
Et surtout, il y a des différences physiques indiscutables qui ont conduit à la sexuation des métiers (par exemple, si la profession de vétérinaires étaient essentiellement masculines, c'est parce qu'il fallait porter des charges lourdes à la ferme) : on ne peut pas dire à une fille qu'elle pourra atteindre les mêmes performances sportives qu'un garçon, surtout à un niveau professionnel et on ne peut pas dire à une fille qu'elle pourra être maçonne si elle le veut. Et là encore, je trouve tout cela extrêmement simplificateur.
Et bien sûr, elles ont insisté sur le fait qu'il ne faut surtout pas stigmatiser les hommes, qui ne sont pas tous sexistes (ah bon ? quel scoop !), sur le fait qu'en France, on est quand même bien lotis à ne plus avoir à régler que les discriminations liées aux salaires, :ko: et sur la nécessité de ne pas se montrer agressive face à un comportement sexiste, mais de le relever dans le calme plus tard pour éviter les réactions à chaud. Sur le dernier point : je pense que c'est en effet plus efficace de s'expliquer en se confronter à la personne plus tard, mais je trouve qu'on demande un peu trop souvent aux femmes de ne surtout pas faire preuve d'agressivité face à de l'agressivité, sachant que la réaction la plus répandue est plutôt de se taire, et qu'on prend un peu trop comme postulat qu'après une bonne explication, l'interlocuteur sexiste comprendra sans problème qu'il doit changer son comportement et ne sera pas du tout de mauvaise foi.


Voilà, c'est un gros pavé et je ne sais pas si j'ai été très claire : ce sont mes impressions à chaud à la sortie de cette conférence d'en j'attendais plus que ça (enfin, on parle du sexisme dans cette école !). Et je suis super déçue (parce que j'en attendais trop ? parce que j'exagère ? parce que j'ai raison d'en demander plus ?) en sachant que c'est cette équipe qui va s'occuper de la mise en place du plan égalité hommes-femmes dans cette école.:sad:
Je voulais donc avoir vos avis là-dessus, savoir ce que vous en auriez pensé.:)

Généralement je suis aussi souvent déçue du contenu de ce genre de conférences parce que j'ai l'impression qu'elles ne vont pas assez loin, qu'elles se contentent de vulgariser les choses à l'extrême et qu'on y perd l'essentiel.
Par exemple c'est le ressenti que j'ai par rapport à la mesure de l'ABCD de l'égalité et plus globalement aux interventions de NVB au sujet du genre. C'est trop modéré, c'est pas avec ça qu'on va changer le monde. Ni avec le discours d'Emma Watson d'ailleurs (même si c'est bien quand même).
C'est pas avec des discours de demi-mesure qui ne veulent pas trop heurter l'opinion qu'on va aller loin, parce que finalement ça n'apporte que trop peu par rapport à ce qui est déjà là.
Je trouve aussi que tous ces discours sont trop hétérocentrés, alors que pour moi le sexisme est intrinsèquement lié au fait qu'on soit dans un système de pensée "straight".
C'est bien de pointer du doigt les stéréotypes, de montrer que nos comportements sont le résultat d'une éducation genrée etc, mais à quoi est-ce que ça sert si on ne cherche pas à faire comprendre pourquoi cette éducation continue de se faire de cette manière. Je pense qu'éduquer les gens avec ce genre de conférences ne suffit pas si à côté rien ne change dans la société d'un point de vue politique et représentatif. Et pour que ce changement se fasse il va falloir dire les choses, et pas les ignorer en faisant du féminisme commercial gentil. Je sais pas trop si ce que j'écris est compréhensible...
En fait pour moi, si on aborde le féminisme sans en même temps expliquer que le genre n'est pas binaire, qu'il n'y a pas que deux sexes, que le genre est une construction sociale, et que globalement qu'il n'y a pas qu'une seule bonne façon de vivre, qu'il n'y a pas qu'une seule bonne façon d'aimer, qu'il n'y a pas qu'une seule "bonne" sexualité, si on aborde pas non plus le racisme, ben on ne peux pas vraiment faire du féminisme.
Pourtant ce serait facile de parler de tout ça de façon accessible à tous.
Je ne comprends pas pourquoi ils/elles ne le font pas, est-ce que c'est parce qu'ils ont peur que les gens ne comprennent pas, ou par peur de choquer, ou parce qu'eux/elles mêmes trouvent que c'est "pousser le bouchon un peu trop loin" ?
Pourtant je pense que les gens comprennent, et je pense aussi qu'une grande partie d'entre eux sont prêts pour comprendre tout ça.
Enfin pour moi c'est pas avec de genre d'interventions superficielles qu'on va : "en découdre avec les stéréotypes".

Edit : par rapport à la répartition des hommes et des femmes dans les différentes branches professionnelles en fonction de leur force physique, il y a cette conférence qui est intéressante : (j'espère que c'est bien celle là et que je me trompe pas)
http://webtv.u-psud.fr/video/71ASR4...E-GENRE-DANS-LES-SCIENCES-ET-LES-TECHNOLOGIES

Plusieurs thèmes sont abordés dans la vidéo mais il me semble que cette chercheuse à eu un prix pour son travail d'anthropologie sur l'alimentation qui montre que si les hommes sont physiquement plus costauds et grands c'est qu'on les bourre de viande et de protéines depuis la nuit des temps, alors que les femmes mangent différemment et que ça influe sur la construction physique de chacun. Donc en fait même ce critère différentiel là serait culturel.
Je sais plus à quel moment de la vidéo elle en parle et j'ai un peu la flemme de chercher mais elle en parle normalement. Les autres sujets n'ont rien à voir mais c'est intéressant quand même, faut juste s'accrocher un peu au début parce que c'est pas un prime de TF1 niveau attractivité visuelle et sonore :lunette:
Je crois qu'il y avait aussi eu un docu sur arte au sujet de ses recherches.
 
Dernière édition :
8 Février 2013
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awwpetitchou.tumblr.com
J'ai vu le film Gone Girl de David Fyncher. Suis-je la seule à penser que c'est un film misogyne ? D'accord les acteurs sont excellents, le film est très bien réalisé mais le message du film est....horrible.
 
L

Loo-kat

Guest

"les femmes possédant plus de connexions entre l’hémisphère droit et le gauche, favorisant l’intuition et la logique. Des données très controversées et jamais vérifiées avec certitude, d’accord, mais des données quand même."
Mais c'est moi où ce passage est complètement stupide ? :oo::yawn:
Dans sa globalité, l'article est affligeant (et le point sur la galanterie...merci mais non merci)

Sinon, j'ai lu ce matin (dans Le Monde je crois), l'interview d'un gameuse qui, en substance, nous raconte qu'elle (non madame) n'est pas une féministe extrémiste comme toutes ces folles, là. Je vous ai gardé une petite citation, pour le plaisir (non) :
« Les hommes préfèrent les jeux avec un héros masculin et des femmes sexy. Serait-ce parce que ce sont des… hommes ? », ironise par exemple Christina Hoff Sommers, devenue aux yeux des joueurs « la féministe qui soutient le GamerGate ».

Voilà. Elle serait la féministe du GamerGate. Et comme à chaque jour ne suffit pas une peine, je suis allée voir les commentaires.:sick:

EDIT : j'avais lu cet article sur mon téléphone (donc sans images et tout) mais je viens de retrouver une vidéo de ladite féministe, qui a apparemment fait une série de vidéos appelée "FactualFeminist" :
 
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Bordeaux
Ton exemple m'en rappelle un autre : "quand on est une femme, c'est beaucoup plus facile de trouver un mec avec qui coucher, alors que nous, non."

C'est vrai que les femmes veulent coucher avec le premier venu, c'est bien connu !


En plus c'est complètement faux, j'ai jamais eut des milliers d'hommes se jetant à mes pieds pour que je couche avec eux. Par contre des mecs glauques qui ont trois fois mon âges ou qui essaient de me violer quand je suis bourrée ça oui. On dirait que selon eux une fille ne peut pas galérer pour avoir une vie sexuelle (suis-je bête j'avais oublié que les femmes qui veulent une vie sexuelle sont des salopes).
 
3 Mai 2013
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Bordeaux
10. Le pouvoir de séduction. "Là encore, le politiquement correct voudrait qu’on ne mentionne pas cette vérité. Mais c’est un fait, faire sauter une contravention à grands coups de sourires et de battements de cils est plus facile que lorsqu’on s’appelle Robert Michu. Pourquoi se priver ?"
Mais oui, pourquoi se priver? Profitons-en. Allez les filles, vous avez lu, toutes en soutien-gorge et en petite culotte pour obtenir ce qu'on veut !!!

No Comment.

Je n'avais pas cliqué sur le lien pour m'éviter des envies de meurtre. Mais sérieusement qui a déjà réussi à faire sauter une contravention avec un sourire ? Ca me rappelle que j'entend souvent dire que les femmes policières sont les pires, qu'elles sont plus teigneuses, qu'on ne peut pas les amadouer avec un sourire...
 

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