Veille Permanente Sexisme

2 Juin 2013
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Bon, je sais pas trop quoi faire.

En fait, je me considère comme féministe que depuis quelques mois. (ça fait un an que je m'y intéresse) Avant, j'étais le stéréotype de la fille qui enfonce sans arrêt les féministes, les traitant d'hystériques, etc, bref, je vais pas vous faire un dessin, vous voyez ce que je veux dire :facepalm:

En fait, j'ai fait la démarche de me renseigner moi-même sur le féminisme (je connaissais déjà le site de Madmoizelle, mais j'étais pas arrivée à une période où il y avait autant d'actualités sur le sujet) grâce aux Femen. (sur lesquelles j'ai un avis trèèèès mitigé) Du coup, j'ai voulu me renseigner sur ce que faisaient vraiment les autres féministes. (y en a d'autres qui devraient faire la même démarche que moi, ça leur ferait pas de mal :stare:, mais c'est dur de faire bouger les mentalités) Bref, grâce à Madmoizelle et d'autres sites/blogs, j'ai réalisé pas mal de choses (en particulier sur le slut-shaming, je me suis rendue compte que je le faisais moi-même et j'ai pu ainsi adapter mon comportement et relativiser certaines choses :) )

Mais voilà, maintenant, j'ai envie de sensibiliser les gens autour de moi (sans passer par une assoc', je n'aurais jamais le temps) et en particulier mes proches. Mais voilà, je me confronte à un MUR, et c'est assez déstabilisant. Quand ton copain et ta meilleure amie ont un avis négatif sur la question et que tu sens que tu ne peux pas en discuter avec eux sans te prendre de sales réflexions, c'est assez blessant. Déjà, hier, je me trouvais chez ma meilleure amie et mon copain lui a appris que j'étais devenue féministe. Je n'ai pas loupé le regard plein de sous-entendus qu'ils se sont échangés... Les mêmes arguments contre les féministes reviennent : elles en font trop, elles ont pas d'humour, elles reprochent des trucs pour rien, "les Femen, ces hystériques", et puis bon, "elles nous ont bien fait chier pour enlever le mademoiselle des feuilles administratives mais c'était juste une formule de politesse, faut pas déconner non plus" :facepalm:

Et on ne me laisse pas aligner tous mes arguments et ça me saoule :goth: :mur:

Parfois, je me dis que je devrais juste abandonner, mais c'est quand même les personnes dont je suis le plus proche et le fait qu'ils ne comprennent pas mes convictions et qu'ils me voient déjà comme une extrémiste me fait beaucoup de peine :erf: (j'ai perdu espoir pour beaucoup d'autres :stare:)

Et je sais que j'aurais beau leur envoyer tous les liens très instructifs sur le combat des féministes, ils ne prendraient pas la peine de les lire ou réagiraient avec mauvaise foi...

Bref, on va sûrement me dire que je fais face à des personnes bornées et qu'il faudrait que j'attende qu'ils fassent leur démarche de recherche eux-mêmes un jour, mais c'est peine perdue, j'y crois plus vraiment.

Donc voilà, je me demandais comment ça se passait avec votre entourage proche/moins proche quand vous abordez le sujet ? Est-ce que vous êtes entourées de gens assez ouverts sur la question ou plutôt l'inverse ? Le débat est-il toujours possible ou vous vous retrouvez dans le même cas que moi ? Sinon, vous vous y prenez comment ?

Voilà, je suis curieuse de vos réponses :happy:
 
3 Février 2011
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Je vous lis très très régulièrement, et je trouve toutes vos discussions super intéressantes et pertinentes, alors voilà, je sors de mon sous-marin :ninja:


@Anera Je compatis sincèrement, je suis un peu dans le même cas que toi, surtout avec mon copain. Enfin, il comprend l'idée "d'égalité homme-femme", mais il trouve souvent que j'exagère quand on a une discussion sur le féminisme, le sexisme, ou autre domaines du genre. Et comme tu dis, j'ai souvent aussi affaire à un peu de mauvaise foi de sa part, du genre si on parle du viol, il va me dire, en substance : "D'accord, mais vous les féministes, vous ne voyez que votre nombril. Y a des hommes aussi qui se font violer, et y a des hommes battus aussi", alors que ça ne change rien à mon propos, par exemple.
On a régulièrement des discussions un peu animées à ce sujet, du coup je comprends sincèrement ta réaction.
Je n'ai pas toujours l'occasion d'en parler à mon entourage, donc je ne peux pas vraiment t'en dire davantage, en revanche je sais que ma mère est assez ouverte. C'est-à-dire que quand je lui fais remarquer qu'un truc est sexiste, j'ai vraiment l'impression que ça la frappe aussi, et qu'elle s'en rend compte à son tour, et ça fait "plaisir". Au moins on n'a pas l'impression d'être folle ou parano, quoi...

Tenez, sinon tout à l'heure je me faisais une réflexion en regardant la télé. Si les femmes ont droit à des pubs pour les protections féminines qui sont toutes plus fantastiques les unes que les autres, qui te font comprendre que si tu as tes règles, tu es sale, sens mauvais et n'es pas fréquentable, les hommes eux ont droit aux pubs contre l'éjaculation précoce et l'impuissance. Et finalement je me disais qu'on voyait jamais une pub pour vous dire "le vaginisme existe, parlez en à votre médecin", ou encore contre la secheresse vaginale par exemple. Alors je sais pas ce que vous en pensez, mais finalement je me dis que cet état de fait, c'est vraiment très représentatif de la façon dont on considère la sexualité masculine et féminine dans notre société. Si tu es un mec : tu DOIS être performant. Donc si tu as un problème, tu consultes, parce que je te rappelle, tu es un MEC, donc tu dois assurer. Si tu es un femme en revanche : une sexualité ? Quelle sexualité ?

Ah, et tant que j'y suis, niveau télé, je sais pas si vous avez jamais fait attention, mais si vous voulez bien, lisez les quelques titres de séries policières qui suivent : Une femme d'honneur, Diane femme flic, Alice Nevers : le juge est une femme, Femmes de loi.
Comissaire Moulin, Maigret, Colombo, Navarro.
Y a pas quelque chose qui vous choque ? :stare:
 
23 Décembre 2012
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phalene;4360619 a dit :
Tenez, sinon tout à l'heure je me faisais une réflexion en regardant la télé. Si les femmes ont droit à des pubs pour les protections féminines qui sont toutes plus fantastiques les unes que les autres, qui te font comprendre que si tu as tes règles, tu es sale, sens mauvais et n'es pas fréquentable, les hommes eux ont droit aux pubs contre l'éjaculation précoce et l'impuissance. Et finalement je me disais qu'on voyait jamais une pub pour vous dire "le vaginisme existe, parlez en à votre médecin", ou encore contre la secheresse vaginale par exemple. Alors je sais pas ce que vous en pensez, mais finalement je me dis que cet état de fait, c'est vraiment très représentatif de la façon dont on considère la sexualité masculine et féminine dans notre société. Si tu es un mec : tu DOIS être performant. Donc si tu as un problème, tu consultes, parce que je te rappelle, tu es un MEC, donc tu dois assurer. Si tu es un femme en revanche : une sexualité ? Quelle sexualité ?
Petite rectification pour ma part, perso je ne vois pas vraiment beaucoup de pubs sur la performance masculine mais j'en ai vu beaucoup sur la sécheresse vaginale...
Sur le vaginisme non mais à ma connaissance, il n'y a pas de produits à vendre censé résoudre le problème, d'où le peu d'intérêt de la pub pour ça. Et ce n'est pas non plus un problème identifié comme enjeu de santé publique ou au coeur des activités d'une association (ceux qui sont susceptibles de faire passer des pubs là-dessus), contrairement au SIDA par exemple.

Quant aux pubs pour les serviettes, c'est vrai que beaucoup surfent sur le marketing de la honte, mais celles qui sont plus neutres banalisent aussi l'idée des règles dans l'espace public, et ça c'est positif. C'est-à-dire que parler de règles, ce n'est plus un sujet tabou qu'on murmure le rouge aux joues.
Les pubs les plus neutres en font un sujet léger tout-à-fait compatibles avec une femme glamour, comme le shampoing par exemple. Quant aux hommes, par le biais de ces pubs ils sont obligés d'entendre parler du sujet, et d'admettre le fait que c'est un thème normal de la vie des femmes qui les entourent.

Donc je suis d'accord sur ce que tu as dit à la fin mais on n'a ptete pas la même exposition à l'espace publicitaire puisque je ne suis pas témoin des mêmes choses ;)
La sexualité des hommes et des femmes, je la vois plus représentée dans les pubs qui ont d'autres sujets que la sexualité justement : par exemple, les pubs pour le déodorant, le parfum, le shampoing, les boissons, les rasoirs, la lessive etc.

anera;4360439 a dit :
Donc voilà, je me demandais comment ça se passait avec votre entourage proche/moins proche quand vous abordez le sujet ? Est-ce que vous êtes entourées de gens assez ouverts sur la question ou plutôt l'inverse ? Le débat est-il toujours possible ou vous vous retrouvez dans le même cas que moi ? Sinon, vous vous y prenez comment ?

Voilà, je suis curieuse de vos réponses :happy:

Bon moi je suis dans une situation très différente de la tienne puisque j'ai des réflexes féministes depuis toute petite donc même ceux qui ne sont pas intéressés par le sujet dans mon entourage ont "l'habitude" de mes réactions et les comprennent plus ou moins.
Sinon, j'ai aussi de la famille et des amis qui partagent la plupart de mes idées ou au moins s'y intéressent fortement.

Maintenant, quand je rencontre des gens qui ne me connaissent pas et expriment des idées sexistes, je réagis souvent et selon les situations (par exemple, si c'est un mec qui me tape sur les nerfs en soirée ou une collègue de travail sympathique), je réagis de manière plus ou moins diplomate.
La seule chose c'est comme j'ai eu le temps d'affiner ma pensée féministe, j'ai souvent des arguments plus construits que mes contradicteurs dans 70% des cas, ben ça les déstabilise un peu pour me décrédibiliser.
En fait, je pense que la manière dont tu gères ton discours féministe va dépendre de ton "audience".
Pas la peine de rentrer dans une explication complexe et intello du sujet si tu as en face de toi des gens que les débats gonflent au plus haut point. Parfois, avec eux un simple "ah non mais moi je vois pas du tout les choses comme ça, pour moi c'est plutôt blablabla" dit avec le sourire va peut-être leur donner envie d'en savoir plus, peut-être pas, mais en tout cas ça va leur montrer de manière assez nette qu'il y a d'autres opinions et donc une remise en cause possible. A l'inverse, ceux qui passent des heures à discuter politique et à lire des articles poussés, pourquoi pas leur exposer tes arguments précis?

En règle générale, je trouve que certains "trucs" marchent plus ou moins bien en fonction du public :
- Affirmer ta position avec assurance et le sourire aux lèvres, sans forcément développer. Les gens contredisent moins facilement ceux qui ont l'air de n'avoir aucun doute par rapport à ce qu'il croit.
- Demander "gentiment" aux gens qui critiquent (ex: cette fille n'est pas une fille fréquentable, c'est une salope) "c'est quoi le problème pour toi, en fait?" et relancer dans ce sens tant que leur réponse n'est pas très claire. Souvent, les stéréotypes qui apparaissent comme des idées universelles sont difficiles à justifier quand on essaye de le faire et ça peut ouvrir les yeux.
- Quand quelqu'un affirme quelque chose qui te parait faux, demander des exemples précis d'un ton curieux. Exemple : "les féministes veulent castrer les hommes". Réponse "Ah oui, t'as entendu ça? Tu peux me dire où?" et demander des précisions ("à la télé? mais qui l'a dit exactement?") tant que c'est un peu flou. Si tu t'y connais, y opposer ce que tu as entendu toi "ah marrant que tu aies entendu ça de telle personne parce que justement, moi j'ai lu son bouquin et elle disait l'inverse".
- Revendiquer des comportements, même si c'est pas vraiment les tiens. Par exemple, tes copines : "pff elle s'habille comme une pute". Toi : "ah mais moi j'adore sa tenue, j'ai la même jupe d'ailleurs". Quand des gens critiquent quelque chose en s'attendant à l'adhésion de leur entourage, ça peut les déstabiliser les faire réfléchir de voir qu'en fait, tout le monde n'est pas d'accord.
- Toujours assumer ses idées, même si on essaye de te faire honte. Exemple : "ah ouais, tu penses que les hommes et les femmes, c'est pareil? tu pourrais coucher avec une autre femme alors?", réponse "même si ça n'a pas vraiment de rapport, pourquoi pas? pas toi?" sans hésiter.
- Devancer les arguments des autres : exemple: "je comprends ce que tu dis, souvent les gens pensent que si les femmes font ça blablabla alors qu'en fait blablabla". Cela permet de leur envoyer à la figure que leur argument est loin d'être novateur et rebelle comme certains le croient puisque c'est un "lieu-commun" et aussi, puisque c'est toi qui le développe à leur place, ça te permet de le présenter sous un angle différent et de le contredire sans attendre.

Il faut aussi se dire que les gens changent parfois en quelques mois, mais d'autres fois, ça vient par petites touches, sujet par sujet : par exemple ça va d'abord être d'accepter qu'une femme puisse faire un sport "d'hommes" sans que ça soit "contre-nature" puis d'arrêter le slut-shaming etc.
Donc au lieu d'aborder le féminisme comme un bloc avec des gens réticents, tu peux les travailler sur des sujets qui te paraissent "porteurs" pour commencer à faire bouger leur mentalité.
Et c'est frustrant de voir que des gens qu'on adore sont rigides face à ces sujets, mais il faut prendre son mal en patience avec certains et en attendant se consoler avec les autres (dans ton cas, la Veille Permanente, ta maman etc.).

Personnellement, j'évite aussi d'utiliser le mot "féminisme" avec des gens qui ne savent pas vraiment ce que c'est, sauf s'ils me demandent si je suis féministe (je vais pas nier!).
Déjà parce que les gens qui n'ont aucun a priori peuvent être refroidis si je leur présente mes pensées comme appartenant à ce qui sonne comme un "mouvement" (parce qu'on se méfie toujours un peu des mouvements politiques, religieux ou autre en se disant que c'est trop orienté) et ceux qui ont des préjugés sur le féminisme vont tout de suite comprendre mes arguments comme du militantisme de base agaçant. Si je dis simplement "moi je pense que", ils sont souvent plus "ouverts" à entendre mon opinion.
Si on parle du féminisme en général, bien sûr que j'emploie le mot. Mais si on parle par exemple des caractères des hommes et des femmes, je vais le présenter comme ma vision du monde, pas comme mon opinion "de féministe".
 
3 Février 2011
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@MorganeGirly : C'est vrai que je ne voyais pas forcément les choses comme toi, bon, à savoir que je ne suis pas tombée sur les pubs contre la secheresse vaginale, mais au final, c'est pas ce qui importe.
Je n'avais pas du tout pensé à l'aspect commercial de la chose, pour le vaginisme par exemple, avec le fait qu'il n'y ait pas de produit à vendre, ni d'association derrière.. Mais du coup, y en a-t-il pour l'éjaculation précoce par exemple ? (Enfin de toutes façons, d'après tous les témoignages que j'ai pu lire, y a pas mal de gynécos qui reconnaissent même pas, ou alors du bout des lèvres l'existence du vaginisme, donc bon, en parler à la télé...)

Et tu vois finalement, c'est bien de confronter nos avis parce que c'est là que je me dis finalement qu'il faut pas non plus voir le mal partout :shifty:
 
2 Juin 2013
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Merci pour vos réponses :)

@Phalène   Oui, effectivement, on est dans le même cas, le mien non plus n'est pas contre le féminisme, mais il trouve qu'on abuse pour pas mal de choses. Et cette réflexion pour le viol, je la connais par coeur aussi :stare: "Vous êtes pas les seules victimes, hein, faut arrêter" Il pense qu'on se victimise sans arrêt et les rares fois où j'arrive à toucher sur un point, il me répond avec mauvaise foi. Et même s'il est d'accord avec moi, il va chercher LE truc qui va me contredire. Comme si en accusant la société patriarcale, je l'agressais lui aussi... J'aimerais qu'il soit capable d'avoir un peu plus de recul :erf: Je ne m'appesantirai pas sur mon amie, c'est encore pire, elle ne me laisse pratiquement pas la parole et profite du fait que j'ai toujours été très mal à l'aise à l'oral pour me faire clouer le bec. :goth:
Et idem pour ma mère, elle ne s'intéresserait pas d'elle-même au féminisme mais quand je l'interpelle sur certains sujets, elle comprend assez bien et j'ai même réussi à lui faire avoir une révélation :cretin:. Oui, en gros, ma mère est plus cool. (et pourtant, j'étais pas partie pour le croire moi-même :yawn:)

Merci pour ton témoignage :fleur:

@MorganeGirly   T'as de la chance d'avoir un entourage plus ouvert :happy:

Merci beaucoup pour tes conseils, ça me servira sûrement pour d'autres personnes. Quant à ceux que j'ai cité, mon copain n'aime pas trop les débats et les prises de tête. C'est peut-être pour ça que je le saoule, on s'est encore disputé parce qu'il pense que je me prends trop la tête sur le sujet :lol:... (mais je suis encore en pleine phase où je m'insurge facilement aussi, laissez-moi en paix :lunette:) Mais ma meilleure amie aurait plutôt tendance à aimer trop ça au point d'avoir une très grosse confiance en elle et d'être sûre à 100% de ses arguments. (elle déteste qu'on la contredise) Et comme c'est une oratrice pas trop mal (et moi une grosse merde sur ce plan-là), j'arrive pas à avancer tous mes arguments :ko:, je suis hyper maladroite. En fait, c'est mieux quand j'argumente à l'écrit, j'arrive à tout structurer correctement et je fais rarement des oublis. (à l'écrit, ça n'aurait pas fait un pli :lunette:)

Faudrait peut-être que je me contente d'Internet alors :cretin:

Mais tes conseils sont très biens, encore merci :fleur: Je lis souvent le topic en sous-marin parce que je n'ai pas grand-chose à apporter, mais j'aime beaucoup ce topic + les liens de sites/blogs que je consulte régulièrement, je me sens moins seule. Concernant les sujets "porteurs" à aborder, je vais éviter de commencer par le slut-shaming parce que c'est vraiment la chose qui va être la plus compliquée à comprendre pour les gens que je connais, ils font ça régulièrement tout en ayant un soutien de leur "auditoire" et là, je sais que je vais me retrouver seule contre tous :erf: J'ai bien retenu ton conseil sur la question d'ailleurs, c'est vrai que j'aurais plutôt tendance à aborder le sujet frontalement alors que c'est pas toujours la bonne stratégie. Mais même sans ça, sur d'autres sujets, les gens le prennent mal, donc ça dépend à qui je m'adresse. :shifty:

C'est quand même dingue d'en venir à ne pas pouvoir aborder le mot "féminisme" sans avoir des réactions négatives. C'est malheureux, mais tu n'as pas tort : les gens se sentent sûrement moins agressés quand on donne juste son opinion sans la couverture "féminisme" à côté.

(ne pas citer) 

_________________________

Ah et sinon, comment expliquer la différence entre l'égalitarisme et le féminisme ? Parce que c'est souvent l'argument qui revient pour dire que le féminisme ne sert à rien (et que c'est pour instaurer la suprématie des femmes :facepalm:)
 
23 Décembre 2012
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phalene;4360936 a dit :
@MorganeGirly : C'est vrai que je ne voyais pas forcément les choses comme toi, bon, à savoir que je ne suis pas tombée sur les pubs contre la secheresse vaginale, mais au final, c'est pas ce qui importe.
Je n'avais pas du tout pensé à l'aspect commercial de la chose, pour le vaginisme par exemple, avec le fait qu'il n'y ait pas de produit à vendre, ni d'association derrière.. Mais du coup, y en a-t-il pour l'éjaculation précoce par exemple ? (Enfin de toutes façons, d'après tous les témoignages que j'ai pu lire, y a pas mal de gynécos qui reconnaissent même pas, ou alors du bout des lèvres l'existence du vaginisme, donc bon, en parler à la télé...)

Et tu vois finalement, c'est bien de confronter nos avis parce que c'est là que je me dis finalement qu'il faut pas non plus voir le mal partout :shifty:
Non mais en tant que féministes, faut pas hésiter à tout remettre en cause (ce que tu appelles "voir le mal partout" ;)) je pense. D'autant plus que ta réflexion était tout-à-fait pertinente : le choix des "produits" ou "phénomène" mis en lumière dans les médias n'est jamais anodin. Je ne voulais pas nier l'importance de ta réflexion.

Je n'ai personnellement jamais vu de pubs pour l'éjaculation précoce (contrairement aux fuites urinaires ou aux problèmes d'érection - ou alors sous forme de blagues comme les pubs Axe). Si tu as déjà vu de telles pubs, il faut regarder qui a décidé de faire campagne là-dessus : une marque d'un produit pharmaceutique? une association et si oui laquelle? autre?
La personne qui publie ça nous donnera déjà des infos sur le point de vue exprimé à travers ces pubs ("la science veut améliorer la sexualité des hommes" ou encore "il y a des groupes associatifs qui veulent changer ça").
Parce que un peu comme tu dis, le fait que les groupes pharmaceutiques choisissent de développer tel produit plutôt que tel autre est révélateur de ce qui est jugé comme un marché "porteur". Par exemple, le fait qu'on lance le Viagra avec enthousiasme pour le désir masculin mais qu'il y ait de grosses réticences pour un équivalent sur le désir féminin : les scientifiques préfèrent investir dans la sexualité masculine que la sexualité féminine. Donc l'absence d'une solution ou même d'une ébauche de solution à un problème médical montre quelque part qu'il n'y a pas eu d'intérêt financier ou public ni de curiosité des chercheurs à dépenser dans la recherche sur le sujet. La question est donc pourquoi?

Quant à la sécheresse vaginale, ce n'était pas directement "la sécheresse vaginale ça existe" qui s'exprimait dans ces pubs mais plutôt pour vendre un produit réglant le problème. Cela créé indirectement une prise de conscience sur le sujet mais ce n'est pas le but : le but c'est la vente d'un produit.

@anera
Effectivement, je pense que pour l'instant, ton copain n'est pas la bonne personne à qui faire des comptes-rendus de conférence sur le féminisme ;) Pour lui, ça passera plutôt par le reprendre sur certains sujets ou lui faire part de ta position, naturellement, sans volonté marquée de le "convaincre" quand le thème est abordé dans la conversation. Et si tu penses qu'un sujet te touche particulièrement, tu pourras utiliser ça pour développer un peu plus tes arguments. Auprès d'une personne proche, mélanger arguments émotionnels "je vis très mal cette situation de discrimination" et arguments rationnels/statistiques "et c'est très courant que les femmes réagissent comme ça comme le montrent les études parce qu'elles subissent une pression etc.", peut être une bonne manière de les faire écouter puisque ça personnalise la situation tout en l'appuyant sur des faits plus généraux.

Pour ta meilleure amie, je connais ce genre de gens et effectivement, c'est assez pénible pour les conversations, surtout s'ils se trouvent un interlocuteur moins à l'aise. En général, ils n'hésitent pas à employer des arguments de mauvaise foi et du coup, il ne faut pas hésiter à leur sortir des chiffres (perso je suis coupable de parfois balancer des chiffres au hasard :cretin:) et autres choses qui citations d'autorité. Comment tu veulent qu'ils contredisent les chiffres du gouvernement par exemple à moins de se lancer dans une théorie du complot assez bancale? En général, c'est plutôt toi la féministe qui va pouvoir contredire des chiffres en expliquant comment les données sont collectées (exemple du viol où les femmes ne parlent pas et sont donc invisibles dans les chiffres officiels), pas la personne "de mauvaise foi" qui généralement te dit des choses assez vagues comme "j'ai lu ça dans un article" ou "c'est un expert qui le dit" ou encore "tout le monde sait ça, c'est très connu".

Sinon je comprends que ce soit très difficile d'exprimer des arguments à l'oral, surtout face à des gens sûr d'eux.
Mais quand tu dis "je vais me contenter d'Internet", c'est justement un très bon début pour développer ton assurance et ta pensée.
C'est une chose de lire des arguments, de les comprendre et d'y adhérer mais c'est complètement différent de devoir les ré-expliquer parce que ça implique que tu te les réappropries. C'est pour ça que pour une personne pas très à l'aise à l'oral (ou même pour des gens à l'aise!), c'est facile d'être confus quand on essaye de répéter une théorie, d'oublier des parties essentielles ou de ne pas savoir quoi répondre à des contre-arguments. Surtout si tu es dans une conversation un peu vive ou tu dois être capable de répondre du tac au tac!
C'est en ça que s'exprimer sur Internet est un très bon exercice. En écrivant sur un sujet à bâtons rompus, tu prends le temps de te réapproprier les idées féministes en les expliquant avec tes mots, en y mêlant tes réfléxions personnelles, des références à ce que tu as vécu aux premières loges, tu parles de ce qui est sensible pour toi en ayant la liberté de prendre du recul sur ces propos.
En ayant déjà formulé ces idées à ta manière encore et encore à l'écrit, tu seras beaucoup plus à l'aise pour les expliquer à l'oral parce que tout sera plus clair dans ta tête, que les mots justes te viendront donc plus facilement.
C'est pourquoi j'invite toutes les filles qui lisent en sous-marin la Veille Permanente parce qu'elles ne se sentent pas forcément légitimes pour parler sur le sujet à ne pas hésiter à venir exprimer leurs réflexions du moment ici ou ailleurs.
C'est un très bon exercice car ici, les filles sont toutes déjà sympathisantes à vos idées. On n'est peut-être pas toujours 100% d'accord entre nous mais c'est aussi intéressant parce que ça nous permet de préciser les idées un peu moins claires, de confronter nos arguments à des gens qui en ont déjà entendu d'autres, de poser des questions sur des choses qu'on maitrise mal... En bref d'avoir un premier retour qui ne sera jamais ni agressif ni frustrant mais permettra de progresser.
 
Dernière édition :
2 Juin 2013
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2 084
@MorganeGirly Merci beaucoup pour ta réponse détaillée et complète :fleur:

Oui, je pense que je vais pour l'instant me contenter de construire mon argumentaire à travers Internet, ça ira tout seul après (ou presque). Je sais pas si j'interviendrai souvent sur ce topic non plus, mais si je trouve des choses intéressantes, je n'hésiterai pas à vous le faire partager :)
 
22 Janvier 2013
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foxey;4357920 a dit :
t-rex-jimmy;4357866 a dit :
Le féminisme qui se fait remarquer, et qui fait connaître le mouvement (biaisé), c'est le féminisme agressif qui demande la supériorité sur les hommes (alors que le "vrai" féminisme est celui qui demande juste l'égalité, arrêtez-moi si je me trompe)

Dans ce cas, est-ce que tu peux citer des asso, des actions... n'importe quoi de féminisme qui veut la supériorité sur les hommes ? (ce n'est pas une attaque, mais une vraie question hein ;))
Personnellement, rien ne me vient.

Les femen avaient pas eu une ou deux sorties allant dans ce sens?
Or, comme il n'y a quasiment qu'elles qui passent à la télé parce que c'est trop bien, on voit leurs seins...
 
10 Mai 2008
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Au sujet des problèmes d'érection vs problèmes féminins. Je trouve que ce n'est que depuis récemment qu'on voit une pub pour les mycoses vaginales à la TV, par contre les problèmes liés à l'impuissance me paraissent bien plus "populaires" vu que tout le monde connait plus ou moins le viagra.
Il y a d'ailleurs beaucoup de malentendus et de méconnaissances sur la façon dont le vagin fonctionne (vente de déodorants et de savons intimes alors qu'ils peuvent totalement dérégler la flore et provoquer des infections).

Je pense au contraire que le vaginisme ou la dyspraeunie (douleurs à la pénétration sans forcément être aussi "impénétrable" que dans le cas du vaginisme) sont assez fréquents. J'en ai eu au début de ma sexualité (beaucoup de pression, partenaires peu compréhensifs et ne sachant pas qu'il faut prendre son temps pour la pénétration, que c'est pas comme dans les films, le mec bande et hop on peut y aller). J'en ai parlé à plusieurs gynécos (ça a duré un moment) et ils avaient tous l'air de dire que c'était très fréquent.
Pourtant on m'a donné toute sortes de conseils farfelus, dont certains vraiment très cons comme le fait que c'était une fatalité et que c'était "pareil pour tout le monde". Une gynéco (du planning familial) m'a prescrit une sorte de crème hydratante "pour après" et m'a conseillé d'utiliser du lubrifiant en me disant "le sexe c'est pas comme à la TV" (mais dans le genre "mais ma pauvre conne à quoi tu t'attendais"), comme si c'était normal d'avoir mal. Une autre fois un gynéco (plutôt le mec qui a de la bouteille cette fois) m'a conseillé… de mettre des tampons. Avec le recul je pense que c'est le conseil le plus con qu'on m'ai jamais donné à propos de mon vagin. Comme si c'était de la terre ou de la pâte à modeler, il fallait en gros que je force le passage pour que ça marche.
Je pense que les professionnels savent que ça existent mais très peu savent vraiment faire avec. Ce qui est un peu grave car ça signifie que c'est "médicalement" accepté que les femmes n'auraient pas de désir ou souffriraient au lit.

D'ailleurs, quand on parle de pilule masculine, on en revient toujours au fait qu'elle n'est toujours pas commercialisée parce qu'on se soucie du fait que les hommes voient leur libido entravée par le médicamment… alors que nous les femmes on la prend depuis 40 ans en acceptant qu'elle baisse (beaucoup de femmes changent de moyen de contraception après le premier enfant pour cette raison, après qu'elles aient redécouvert leur libido pendant ce laps de temps sans moyen de contraception).
Je pense aussi que la conséquence de tout ça c'est que les femmes en parlent peut-être un peu moins. Déjà c'est moins "visible" comme impuissance, et puis tout le monde s'accorde à dire que les hommes ils ont des besoins, alors que les femmes non. D'ailleurs il paraitrait que c'est "normal" que la première fois ça fasse mal...

On a déjà souvent parlé ici de la différence de traitement homme/femme face à l'impuissance. Un homme on va l'envoyer vers un médecin et lui prescrire du viagra, alors qu'une femme on va plutôt l'envoyer chez un psy ou un sexologue. Combien de fois on a essayé de me convaincre que mes problèmes sexuels étaient "naturels". Naturellement la femme ne prendrait pas spécialement de plaisir, et n'aurait pas de libido. Alors qu'avec de meilleurs amants, et surtout, depuis que j'ai arrêté la pilule j'ai une sexualité normale voire carrément active. Je ne veux pas faire de mon cas une généralité, mais je pointe du doigt le fait que tous les médecins que j'ai rencontrés (oui tous car j'ai arrêté la pilule de mon propre chef) ont plus essayé de me dire que c'était normal que 1) j'ai mal 2) je n'ai pas de désir 3) le problème était psychologique, au lieu d'analyser quoi que ce soit à la situation (pourtant ma pilule étaiit de toute évidence beaucoup trop dosée).
Pour moi c'est assez grave car quelque part, ça montre une certaine résignation face à la situation des femmes au niveau de leur sexualité et ça banalise le viol conjugal. La femme n'a pas de désir, elle fait forcément ça pour son homme, en conséquence si elle a mal c'est juste un effet collatéral de la situation.
 
Dernière édition :
22 Janvier 2013
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destynova;4361852 a dit :
Déjà c'est moins "visible" comme impuissance, et puis tout le monde s'accorde à dire que les hommes ils ont des besoins, alors que les femmes non. D'ailleurs il paraitrait que c'est "normal" que la première fois ça fasse mal...
Non seulement la femme n'est pas censée avoir de désir, mais en plus, pourquoi qualifier ça d'impuissance alors que dans l'imaginaire de beaucoup d'hommes, elle n'a qu'à écarter les jambes et se laisser faire? Après tout, c'est tout l'homme qui fait dans un rapport sexuel non? La femme ne "fait" même pas ça pour son homme, elle le laisse faire...
(là aussi, c'est du vécu par rapport à des réflexions à la con des mecs que j'ai connus... :stare:)

Sinon, l'ensemble de ton post est extrêment juste, et un big up ne suffisait pas pour dire à quel point je suis d'accord :fleur:
 

Mymy Haegel

Ex-Rédac chef de madmoiZelle
1 Février 2012
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Au sujet de votre discussion sur la façon dont on traite les problèmes sexuels masculins et féminins : je pense que le lubrifiant est un bon exemple.

Je sais que mon éducation sexuelle s'est faite sur le tas, parce qu'en dehors des basiques capote-confiance-discrétion, mes parents étaient bien trop gênés pour en parler, et qu'au collège c'était tellement nul que c'était même pas la peine d'en parler. Malgré tout je pense qu'entre mes ami-e-s, et Internet, j'ai été assez bien informée assez rapidement (sur la protection/contraception mais pas seulement).

Et pourtant je pense avoir découvert y a genre... deux ou trois ans que le lubrifiant pouvait aussi servir en cas de lubrification vaginale peu importante ou inexistante. Pour moi, lubrifiant voulait dire sodomie, et je n'avais jamais entendu personne le mentionner utilisé sur le vagin (et pourtant on cause pas mal avec mes amies :cretin: ).

C'est vrai que je n'ai jamais eu de gros problème de sécheresse vaginale, sinon je m'y serais très probablement penchée plus tôt. Mais j'ai eu des fois où je me forçais un peu, où c'était un peu douloureux, et ni mes mecs de l'époque, ni moi n'avons pensé à utiliser du lubrifiant. Pourtant il me semble que c'est même risqué, au niveau santé, de forcer la pénétration quand on n'est pas assez lubrifiée (ça peut causer irritations et coupures).

Après peut-être que c'est que moi et que j'ai raté un épisode. C'est possible :cretin:
 
29 Mars 2011
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Hello les madz,

auriez-vous par hasard un bon bouquin pour démentir des arguments tels que "c'est mieux si c'est la femme qui garde l'enfant car il y a un fort lien psychologique entre eux et après tout c'est elle qui donne le lait, donc c'est elle qui doit rester à la maison plutôt que l'homme", ça risquerait de me servir :cretin:

Ah et aussi un bon livre sur l'histoire du féminisme, si vous avez ça pourrait bien m'intéresser aussi ! :d
 

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