@Neverland90 ,
@marion-perso
Bonsoir, je suis nouvelle sur la VPS, mais je me permets d'intervenir sur le sujet de la prostitution.
Je dois avouer avoir un avis assez mitigé. L'idée de la prostitution comme processus d'empowerment me laisse une impression amère. Je comprends la logique qui veut que je fasse ce que je veux de mon corps et si je compte le marchander ça me regarde, mais cette réflexion me semble passer à coté de toute une partie du problème.
Marchander un corps humain contre ou de son propre gré et franchement sujet a caution d’un point de vue morale. En effet, dès lors qu’on met de l’argent en jeu : on part dans un principe de client /prestataire et donc dans une logique de rapport de force, le client étant du coté fort de la balance. J’ai du mal à voir l’empowerment lorsqu’on on se retrouve à nouveau dans une situation qui nous réduit à un statut de « consommable », et nous met d’office en position de faiblesse. Il faut quand même garder à l’esprit que la plupart du temps on est bien loin d’être dans une relation d’égal à égal entre le/la client-e et le/la prostitué-e. D’autant que notre société part du principe que dés lors qu’on à l’argent pour payer une prestation celle-ci nous est dû qu’elle que soit la forme que l’on réclame. On se retrouve donc avec des situations comme celles décrites durant le procès de DSK avec des prostitués qui donne un non significatif et un client qui fait quand même ce qu’il à décider partant du principe qu’il a payé et donc qu’il à la droit ou qu’au pire il payera plus à la fin de la « prestation » et ce quel que soit l’avis de la prostituée. Bref, tout ça pour dire que la libération sexuelle ici reste à mes yeux toute relative puisqu’il s’agit d’assouvir les désirs d’un-e cient-e sans prendre, ou très peu, en compte les siens de désir ( ce qui me semble pourtant la base d’un libération sexuelle).
Maintenant pour ce qui est d’interdire la prostitution est bien je ne suis pas sûre que ce soit la meilleurs solution.
@Neverland90 tu dis que même encadré la prostitution engendre des problèmes, et je te crois sur parole, mais j’ai envie de dire comme tout type de profession. Chaque corps de métiers engendre son lot de dérives. Le vrai problème, à mes yeux, c’est que si l’on prend le cas des prostitué-e-s forcé-e-s, interdire leurs profession les mettrais dans une situation encore plus précaire. La plupart d’entre ielles sont déjà dans une situation a risque certain-e-s, sont immigré-e-s voire sans papiers, si leur travail est interdit ielles n’ont aucun recours pour se protéger et soyons honnêtes ça ne supprimeras pas le problème de la prostitution pas plus que l’interdiction de la drogue n’a supprimé son trafic. Pour moi l’interdiction de la prostitution va simplement mener à une situation où l’on aura des clients et des macs qui auront encore plus les moyens de profiter des prostitué-e-s et de faire pressions sur elleux pour les dominé-e-s. Des prostitué-e-s qui ne pourront toujours pas se protéger des abus de leurs clients et de leurs macs et qui se trouveront pris-e-s en sandwich entre deux facteurs d’oppression et de mise en danger : le police et leurs sources de revenus.
Dans tout les cas ce sont les prostitué-e-s qui sont perdant alors que, clairement, dans tout ça c’est elleux qui ont besoin d’être aider. Alors oui, la légalisation ne peut pas régler le problème non plus puisque cela vas simplement entériné la situation avec une réglementation qui pourra vaguement protéger un peu les travailleurs du sexes mais qui conservera un système de dominant/dominé qui, dans le cadre d’un rapport au corps, reste relativement malsain car non parfaitement consentit (je ne parviens pas à envisager l’argent comme un facteur de consentement).
Bref, je n’ai pas de solution à proposer au vue de la complexité de la situation, mais ce débat d’abolition/légalisation de la prostitution me semble aller bien au-delà des simples concepts d’empowerment, ou de moralité du métier (qu’on le considère ou non comme tel) pour les principaux concernés.