Non, tu n'es pas la seule: plein de gens me connaissent comme Jenny un peu partout, et je n'ai plus de portable "pour le moment". Le problème c'est que tu peux envoyer paître le gros lourd occasionnel, mais celui que tu croises régulièrement ( comme, pour moi, les vigiles de la Fnac) tu dois négocier autrement. Et dans le dialogue que tu rapportes (Ahaha!
Je sais, je me la joue déterreuse de message (...bon, moins d'une semaine ça reste valable?) mais ça fait tellement écho à ce que j'ai vécu il y a 3-4 jours!
Je rentre chez moi, sac de sport sous le bras, gueule de déterrée-après 2H de natation adieu fraîcheur et pimpance-quand un type d'une vingtaine d'années sur le trottoir d'en face allant dans le sens opposé à ma direction me regarde fixement, traverse et m'aborde par le côté arrière (tel le perfide voleur, bouh!).
_Mademoiselle vous êtes nouvelle dans la ville?
_Pas du tout, mais par contre je n'ai pas vraiment envie de discuter
_Mais pourquoi?
_Parce que je ne vous connais pas, et que je suis fatiguée
_Mais moi aussi je suis fatigué, et puis on pourrait faire connaissance, tiens, comment tu t'appelles?
_Non j'ai vraiment pas envie je...
_Non mais n'ai pas peur je suis pas un emmerdeur t'inquiètes
...
Devinez qui a changé son itinéraire et qui est partie à l'arrêt de bus plutôt que de rentrer directement chez elle et de faire comprendre au mec où elle habitait? =D bingo!
Je dois avoir environ 7 prénoms différents pour une dizaine de relous. Pour lui je suis Roxanne (j'adore), pour un autre gars dans un bar je suis Amélie (et le prochain ce sera Ruby Tuesday, bien sûr).
Est-ce que je suis la seule à m'inventer des personnages, des nouveaux lieux d'habitation, pour me sentir en sécurité? Ou je suis juste complètement paranoïaque?
au fait) je remarque à nouveau le passage du vouvoiement au tutoiement, ce qui n'est pas anodins: pour ces mecs, une fois que le contact est établi un lien l'est également et ils se voient déjà comme nos proches, ils pensent instaurer une familiarité; d'où leur sincère stupeur ( "Mais pourquoi?") quand on refuse.



Non j'habite pas ici, un trottoir c'est pas confortable. Où je vais là tout de suite ? tout droit, ensuite je tourne à gauche. Oui je viens de tourner à droite alors que j'avais dit gauche, je sais. Tiens t'es encore là. Comment je m'appelle ? Je ne sais plus. Quel âge j'ai ? J'ai oublié. Mon numéro de téléphone ? C'est quoi un téléphone ?



mais malgré cette poétique diatribe, il faut croire qu'il a compris qu'on voulait être seules puisqu'il s'est barré juste après.


