@Ewina
Merci pour cet éclairage sur cet aspect très pratique! J'ai fait toute ma scolarité en ville donc je n'avais pas du tout vu les choses sous cet angle-là. Mais on prenait quand même un car pour aller à la piscine, et ça nous prenait bien 30 minutes pour y aller (+30 minutes retour).
Après, de mon expérience perso, on n'a pas fait de natation non plus en primaire alors qu'on aurait pu (peut-être une histoire d'âge, de risque et de responsabilité?). Et au collège on a eu piscine chaque année...
Concernant le programme national : je ne crois pas que tous les établissements proposent exactement les mêmes sports de toute façon. Le lycée où j'ai fait ma prépa proposait des séances d'équitation (!) à ses lycéens. Je ne pense pas que ce soit proposé partout, et encore moins que ce soit au programme (ils avaient du avoir un financement particulier cette année-là...).
Donc nouvelle proposition : ok pour la piscine au collège, pour ceux qui ne savent pas nager (ça peut paraître un peu stigmatisant, mais de toute façon c'est déjà le cas puisque pour les cours de natation on sépare bien ceux qui ne savent pas nager des autres). Et après 1 trimestre, fini! Ça pourrait résoudre la question de la sécurité, en limitant les dégâts sur l'estime de soi...
(Je peux paraître un peu virulente mais je trouve qu'on ne prend vraiment pas assez en compte ce genre de problème, qu'on relègue en coulisse en disant que c'est mineur, que ceux qui se moquent sont juste des jeunes cons qu'il faut ignorer, que c'est normal, que ça passera, etc. Alors qu'au final ça nous impacte énormément, en tout cas pour certaines personnes.)
Complément : Je viens de regarder le programme d'EPS du collège :
http://cache.media.education.gouv.fr/file/special_6/21/6/programme_EPS_general_33216.pdf
- en page 2 "l
e lien avec l'enseignement de l'histoire des arts". L'acrogym... tout s'explique...
Par contre je ne me souviens pas qu'on m’ait fait une mise en perspective historique...
- en page 2 aussi "
Le développement des ressources doit faire l’objet d’une attention particulière au moment où l’élève, fille ou garçon, subit des transformations morphologiques,physiologiques et psychologiques importantes. Toutes les activités physiques du programme permettent le développement et la mobilisation des aptitudes et ressources de chaque élève, éléments déterminants de sa réussite, de son aisance et de l’estime qu’il a de lui-même" Alors là, je suis très heureuse de voir qu'on écrit qu'il y a des transformations, mais malheureusement c'est surtout pour dire que le programme répond parfaitement à cet enjeu, donc circulez il n'y a rien à voir...
- en page 4, on précise les compétences attendues pour la natation. Je ne vois pas "apprendre à nager". On est déjà dans une performance...
- par contre page 6-7 on voit que le "savoir-nager" est indispensable, avec en plus des éléments précis . Donc ok je m'incline, les collèges ne peuvent pas faire autrement. Mais seul le premier degré d'acquisition "
doit être vérifié OU acquis au collège". Donc bon, 4 année de suite, franchement...
Enfin bref, j'aurais bien aimé faire des courses d'orientation, des arts du cirque (et pas cette acrogym stupide où il fallait absolument faire des figures où on était obligé de tripoter et de se faire tripoter...), de la boxe ou de la lutte. Mais curieusement ces activités sont au programme et je ne les ai jamais vu passer ni au collège ni au lycée, alors que la piscine pas de problème... (j'ajouterai par souci d'honnêteté que je connais une prof de sport qui faisait chaque année des courses d'orientation, en lycée privé...).
Désolée pour ce quasi HS pour la veille, mais ça partait quand même d'une sujet très VPS...
Edit
@Isilae
Je n'avais pas vu ton message, en écrivant le mien.
Tu as parfaitement raison, il faudrait éviter les moqueries, et elles sont malheureusement présentes dans les autres sports aussi.
Mais je trouve que la natation peut entraîner des moqueries (ou des complexes) sur les capacités ET AUSSI sur le physique, puisqu'on est obligé de se mettre en sous-vêtements devant tout le monde. Et que même sans moqueries, elle "force" en quelque sorte à se conformer à des images de corps standardisés (même si on est bien d'accord que l'idéal serait de ne pas se sentir obligé-e de s'y conformer).
C'est bien cette spécificité par rapport aux autres sports que je pointais dans mon premier message, en réaction aux discussions sur la pression autour des poils. (par exemple, ce n'est clairement pas avant les séances de foot que je piquais en douce le rasoir de mon père pour raser tant bien que mal les 3 poils qui dépassaient de ma culotte, ni avant les séances de ping-pong que je paniquais à l'idée que mes 30 camarades voient mes bourrelets)
Et sur l'aspect "sport doux", c'est vrai que c'est un sport très intéressant. Mais malgré les atouts de la natation, je continue à penser qu'à cet âge-là, on ne devrait pas être obligé de se dévêtir devant sa classe.
. On touche clairement à l'enseignement du sport, qui est souvent problématique au niveau du sexisme, notamment au collège. Je ne suis pas prof d'EPS, je me doute que c'est compliqué à enseigner et qu'on est encore plus confronté.e aux problèmes de l'enseignement genré dans cette matière, donc je ne voudrais pas dire trop de bêtises, ni accabler les profs d'EPS.
(plus que les autres sports, vraisemblablement ).
