Y a-t-il trop de « putaclic » sur madmoiZelle ?

[Chat-au-Chocolat]

Je ne lis pas Madmoizelle depuis longtemps (2-3 ans ?), mais en remontant dans les archives j'ai trouvé plein de super articles "intelligents" et relativement fouillés, notamment sur des sujets de société et/ou sur le féminisme.
Aujourd'hui, à part quelques articles un peu plus fouillés que d'autres (je pense notamment à ceux de Clémence ou de Mymy), j'ai l'impression que c'est surtout de la pub ou des articles pour "faire du clic". Et effectivement, la plupart du temps le titre est alléchant, on s'attend à lire un truc qui pourra nous apprendre des choses, ou du moins proposer une certaine réflexion, et en fait… Il y a juste 20 lignes, accompagnées de l'habituel placement de produit. (je dis ça mais j'ai totalement conscience qu'il faut que vous viviez, hein !)

Du coup, je me demande dans quelle mesure les réseaux sociaux, et le fait que les gens lisent globalement moins (de contenu de qualité, en tout cas ) ont impacté Madmoizelle. Parce que si on compare le magazine actuel à celui d'il y a quelques années, on voit clairement un infléchissement dans la qualité des contenus proposés. Est-ce que la rédac s'est adaptée aux changements induits par les réseaux sociaux, et a donc dû en conséquence "brader" la qualité du magazine pour maintenir le taux de fréquentation/de clics ?
Ou est-ce qu'il n'y a aucune corrélation entre les deux ?
Parce que je comprends totalement le fait que Madmoizelle soit soumise à des exigences de rentabilité, mais c'est quand même dommage que l'avènement des réseaux sociaux ait pu modifier à ce point le contenu d'un magazine en ligne… Je trouve ça triste en fait, ça ne rend pas optimiste pour l'avenir des médias (et de l'information de qualité).

 

[Denis]

@Chloe_B

Merci

 

[-Soualo-]

tu me dirais de me blinder ? Ou tu dirais que ma hiérarchie devrait mieux me protéger de ce public ?

Je commencerai par te dire que les gens qui remettent en question ton intelligence sur la seule base de ton travail ou qui t'insultent sont des sacrés cons. Je dirai aussi que ceux qui disent "je n'ai que moyennement apprécié ton service pour telles ou telles raisons" n'ont pas toujours raison, mais qu'il peut parfois être bon de tenir compte de leur avis, et qu'il ne sont pas à placer à égalité avec les premiers.

Je dirai ensuite que bien entendu, ta hiérarchie doit te protéger. Mais de la même façon qu'elle ne peut pas poursuivre tous les clients mal intentionnés, elle ne peut pas construire un mur entre toi et les clients. Ou alors si, elle le peut, mais les clients qui n'ont rien demandé vont en patir, et je pense que toi aussi (même si tu es la mieux placée pour le savoir).

Plus simplement, je dirai juste que si le magazine n'échange plus avec le lectorat, il perdra clairement de son intérêt. Je pense que toute personne de bonne foi est plus ou moins d'accord avec ça. Ca deviendra, comme ça a été dit, un média parmi d'autres qui ne fait des articles et ne travaille que pour lui-même.

Tout ca pour dire que ce n'est vraiment pas possible de se blinder. Même distancer ne l'est pas (un simple 'je m'en fiche" a dans cette configuration en conséquence la pensée opératoire, la dépression, le suicide...)

Ben, si Bien sûr on ne se blinde jamais complètement (on est humains) mais je suis bien plus blindée dans mon cadre pro que perso, et heureusement. Sinon je ne ferai pas grand chose.
Quel est donc le travail qui n'implique aucune pression par autrui, justifiée ou non?

Il y a des solutions comme la force du collectif (l'équipe soudée qui fait corps), la reconnaissance hiérarchique (heureusement que @Fab comprend et garde de l'humain dans sa gestion. C'est pas si évident que ça),...

C'est bien vrai, mais il semble aujourd'hui que ce ne soit plus suffisant, si j'en crois les retours réguliers de l'équipe. Du coup si la seule solution est la clôture des espaces d'échange, ben ainsi soit-il. Je souligne juste que Mad perdra (je pense) une grande partie de son lectorat, et (mais là c'est un avis purement subjectif) de son intérêt.

 

[Talabat-]

Je lis madmoizelle depuis cent ans (le forum, surtout, plutôt comme je lis le courrier des lecteurs), je participais beaucoup et j'ai beaucoup critiqué (voir insulté) et puis maintenant je suis vieille et je tombe sur cet article.

En fait, je crois qu'il faut comprendre qu'Internet a changé, les médias ont changé et que les objectifs de Fab ont changé. Madmoizelle est gratuit pour ses lecteurs dont ne peut pas être indépendant et produire uniquement du contenu 100% de qualité. Parce qu'il faut payer les employés et tout ce beau monde. Le lectorat de madmoizelle s'étoffe de plus en plus et ceux qui participent au forum ne sont pas ceux qui lisent. Et ceux qui participent au forum ne sont pas ceux qui ramènent du clics.

Par exemple, je ne lis que le forum, parce que c'est rare de trouver sur Internet un forum avec des membres assez ouverts d'esprit. Je pense sincèrement que la plupart des gens qui participent au forum ne lisent pas le mag.
Je me questionne sur plein de choses mais, très honnêtement, le forum n'est pas représentatif de la vraie vie. Le magasine l'est. Le magasine ne m'intéresse pas parce que, eh bien, je peux trouver les articles ailleurs, avec un ton qui me plait plus. (En vrai, je suis maintenant trop vieille) Pour que le magasine corresponde à peu près aux envies des participant.e.s du forum, il faudrait revenir au modèle du début : demander aux participantes du forum d'écrire les articles bénévolement. Mais voilà, on en est plus là.

Madmoizelle est une entreprise et doit payer ses employé.e.s. D'une manière ou d'une autre il faut trouver des sous. Les lecteurs ne payent pas, les gens qui participent au forum non plus... Il faut faire du clic et si aujourd'hui les articles qui fonctionnent commencent par "Comment ..." ou "Pourquoi ..." ou "6 choses pour ...." eh bien, Madmoizelle est obligé de s'aligner. Le trend est dans le Podcast ? Pluie de Podcast sur madmoizelle ! Les vlogs ? "Venez découvrir les coulisses de madmoizelle !" Mais c'est normal, c'est le business !

 

[Portnawak]

Les titres sont faits pour inciter à ouvrir l'article, normal dans un sens que ça ne dévoile pas le contenu. J'ai appris à faire abstraction de ceux qui ne me plaisent pas.

Ce qui me gêne c'est de faire un article "droit de réponse" où en gros on dit à ceux qui ont ralé que 1) ils n'y connaissent rien et 2) c'est comme ça et pi c'est tout. Ca sert juste à ouvrir un post à polémiques, tout le monde le sait, alors pourquoi tomber dans le piège ?

 

[Cleos]

La question reste : on fait quoi, maintenant ? On continue à vous expliquer comment marche notre métier ou bien on fait comme l'immense majorité de la presse : on coupe les commentaires, on ferme ce forum, on bannit à tour de bras dès que ça critique sur FB et on se fout VRAIMENT de ce que vous nous dites ? C'est une vraie question que je me pose actuellement

En lisant les commentaires je me pose la même question, et surtout je me demande... est-ce que vous lisez d'autres magazines en ligne?
Parce que moi oui, pleins, je cite en vrac Slate, Buzzfeed, Konbini, ... et les titres d'articles sont composés EXACTEMENT pareil. Pourtant leurs commentaires sont pas truffés de "ohlala encore du clickbait, ah vous me décevez tant madmoizelle!". Je me demande sincèrement pourquoi Madmoizelle s'en prend autant plein la tronche alors que le magazine se comporte exactement comme les autres?
Et puis en plus là on ne parle que du lectorat du magazine, parce que dans le reste du monde on a Twitter qui trouve que c'est un masasine de féministes blanches bourgeoises oppressives et Youtube qui trouve que c'est un magazine de feminazi, donc je pense qu'au niveau critiques ils ont déjà de quoi faire.

Oui en effet ça serait bien de pas avoir à penser le titre de son article en se demandant si ça va attirer suffisamment les lecteurs, mais bon quand ta page est noyée parmis 30 autres pages et que tu sais que si le lecteur clique pas tout de suite, ton article va se perdre dans son feed et il le verra plus jamais baaah oui tu adaptes quoi.

Et en plus ce que fait Madmoizelle à l'inverse d'autres magazines, c'est qu'ils ont un forum, où ils participent, répondent aux sollicitations, et en font même des articles quand il y a des thèmes récurrents. Et on vient quand même leur reprocher de pas être à l'écoute de leur lectorat. Eh bah les gars je sais pas ce que vous voulez...

Par ailleurs et comme l'ont rappelé d'autres, derrière le magasine il y a des vrais gens dont l'écriture d'article est le métier, et qui lisent ce qu'on dit sur eux, ça serait bien de garder ça en tête quand on poste...

 

[Marjowine]

Vous partez tous très loin quand même
Je ne sais pas a quelles critiques répond l'article a la base, ils étaient peut être violent... Mais sinon le point c'était juste de dire que les titres sont putaclics. Et ils le sont. Ça gêne une partie des gens et quand on voit le nombre de youtubeurs qui doivent régulièrement répondre aux mêmes critiques, ce n'est pas juste mad. Moi ce que je vois dans le cas de ces youtubeurs et dans le cas de Mad, c'est un lectorat un peu plus... Comment formuler ça... J'ai envie de dire intelligent mais c'est clairement pas le bon terme. J'espère que vous voyez ce que je veux dire sans penser que je hiérarchise les intelligences parce que ce n'est pas le cas, je ne trouve juste pas le bon vocabulaire. Bref, votre lectorat est plus comme ça et demande simplement à avoir des titres a la hauteur des articles, voilà. Déjà, vous devriez être fiers de réussir a réunir un lectorat plus ouvert et avertis que la moyenne, c'est quand même une jolie prouesse. Et ensuite, reconnaître que vous le faite mais que c'est important dans notre époque pour être lus, et puis bah si vraiment ça fait une différence et que c'est une bonne chose pour vous, bah Amen et voilà. Vraiment la ça part super loin juste pour une histoire de titre... Car quand bien même les titres seraient moisi, on vient là pour lire des articles, pas des titres.
(Et voyez toutes les pincettes que je prends pour écrire, votre lectorat et ouvert, avisé ET exigent )

 

[Chat-au-Chocolat]

@Roppongi Oui c'est vrai j'ai oublié de mentionner @Esther, qui a fait un boulot admirable
Et effectivement j'apprécie la plume de toutes les rédactrices (notamment @Kalindi que je trouve très drôle).
Mais voilà, il n'en reste pas moins que sur la qualité des articles en elle-même (longueur, références, sujets abordés…) je trouve que c'est moins bien qu'avant.
Je ne blâme pas Madmoizelle pour cela, j'ai bien conscience que la rédac doit se plier aux "règles" du marché si elle veut faire vivre le magazine. Comme je le disais dans mon précédent commentaire, je trouve simplement triste que les réseaux sociaux aient "abîmé" à ce point la qualité des contenus proposés en ligne, en les soumettant à des exigences ridicules (titres clickbait, multiplication des articles promotionnels, etc).

 

[-Soualo-]

@Cépamoi Ben à contrario, je pense que les personnes bien intentionnées sont prête à entendre qu'il y a une souffrance vécue par la rédac. Effectivement on est personne pour dire si elle est réelle ou non, légitime ou pas. Je pense que chacun à un niveau de tolérance différent, et mes post précédents sont peut-être à expliquer parce que j'ai l'habitude de travailler dans un climat compliqué.

Mais maintenant que cette souffrance est entendue, qu'est-ce qu'on peut faire nous? Parce que dans la mesure où les commentaires violents mettent déjà l'équipe à mal, je me vois pas bien arriver en disant "coucou je vous le dis gentiment mais j'aime pas cet article parce que..."
J'ai le sentiment qu'à force d'être prise à parti, l'équipe à du mal à dissocier les commentaires réellement violents, des commentaires critiques mais bienveillants. Ou même des critiques plus virulentes mais justifiées (notamment par rapport à la modération de la transphobie sur le forum, par exemple).

Comme ça a été dit, je pense qu'il est très important que chacun se questionne sur son rapport à la critique derrière un écran, sur la façon qu'on a de délivrer un message pour qu'il soit entendu sans que cela n'affecte personnellement son interlocuteur.
Au delà de ça, j'espère aussi que l'équipe remet en question sa façon de s'adresser à son lectorat. J'ai toujours l'impression qu'au lieu de s'adresser à l'ensemble des lecteurs.lectrices, je lis une "réponse aux rageux".
Alors oui, la tension est réelle, j'espère juste qu'à l'avenir elle ne prendra pas toute la place.

 

[leaaatchoum]

Avant de vraiment commencer ma réflexion, et parce que c'est aussi important, je trouve que le boulot de Mad et de toute la rédac est génial ! Il s'adresse a un public relativement jeune, en construction, et je trouve ça tellement important d'avoir un média qui s'adapte à sa consommation de l'info et à ses codes pour aborder des sujets importants comme le féminisme, la sexualité, l'ouverture d'esprit en général.

Pour rebondir sur les remarques "la qualité des articles a baissé", oui il y a sur Mad des articles sur des sujets considérés plus "superficiels", la beauté, la mode, les articles "lol/culture internet" etc, mais ces sujets 1) intéressent du monde, 2) permettent peut être d'attirer le public sur le site, et donc de tomber sur des articles plus "formateurs". Et j'ai la sensation que ces remarques sur la qualité viennent en parti du fait que sur la grande quantité d'articles publiés chaque jour (big up pour le boulot !), beaucoup sont de cette catégorie et pas du type "article de fond sur la société", et qui sont je pense des articles plus long à rédiger (et plus cher aussi, bienvenu en entreprise...). Et puis surtout, ce ne sont pas les plus lus... mais Mad continue d'en écrire, même si ce n'est pas les plus rentables, parce qu'ils sont importants. Et ça, c'est déjà un gage de la qualité du magazine à mon sens.

Pour ce qui est des titres, si certains semblent "putaclic", je crois surtout qu'ils jouent sur les codes de ce qui attirent les plus jeunes. Je trouve, personnellement, que c'est un peu dommage car beaucoup de plus jeunes (et de moins jeunes aussi) prennent cette habitude de consommer de l'info sur les réseaux sociaux, sans vraiment lire les articles, en swippant, comme on choisit un produit. C'est triste, et parfois je me dis que c'est con de jouer le jeu, mais je comprends aussi le besoin d'avoir un modèle qui marche. Je préfère apprendre à déchiffrer les titres madmoizelle pour dénicher ceux qui me plaisent vraiment et savoir ce magazine pérenne que d'avoir des titres "informatifs" et voir le magazine prendre des pigistes et disparaître demain.

Spoiler: Parallèle presse papier

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Et sinon pour rebondir sur le message de Fab, il y a un passage qui m'a fait tiquer :

La question reste : on fait quoi, maintenant ? On continue à vous expliquer comment marche notre métier ou bien on fait comme l'immense majorité de la presse [...] ?

J'ai tout de suite fait un parallèle avec les soignants et le sujet des violences gynéco, avec tous ces docs lassés d'entendre les même reproches alors "qu'ils font leur travail, et que c'est pas les patientes qui vont leur expliquer leur métier". C'est vrai, ils font leur travail, il y en a même beaucoup qui sont très bons gynéco, bons dans leur job et empathique, attentifs aux violences institutionnalisées, comme Mad l'est comparé au reste de la presse. Mais est-ce que faire mieux que les autres, rendre une majorité de ses lectrices contentes, c'est une raison suffisante pour dire aux quelques heurtées qu'on ne les écoutera plus ? J'ai trouvé le débat entre @Denis et @-Soualo- hyper intéressant et je n'ai pas de réponse toute faite, d'ailleurs mon parallèle est sans doute un peu grossier... Mais si je comprends que les critiques, nombreuses et certaines virulentes envers l'équipe soient dures à encaisser, je me dit que la réponse "c'est nous les pros, on sait ce qu'on fait" n'est pas celle qui calme le plus les esprits. Bon après on parle d'un média et pas d'un médecin qui a une vraie influence sur notre construction perso, si on est vraiment pas d'accord avec Mad on arrête de lire le mag et voilà, si c'est une minorité du lectorat qui est dérangée par certains points elle peut "changer de médecin", mais ça reste dommage de ne pas oser exprimer ce qu'on voudrait voir de différent dans quelque chose qu'on aime bien parce qu'on sait que ça va blesser les personnes en face.
(Dernière partie un peu bancale je m'en rends compte, mais j'ai réfléchi en écrivant )

 

[Membre supprimé 155015]

Madmoizelle c'est pas ta meilleure pote, c'est un magazine.

Tu m'enlèves les mots de la bouche.
J'ai aussi un grand âge, et je suis Madmoizelle depuis ses débuts. Je me rappelle encore de ma pote me filant le lien "tu vas voir c'est sympa". Et j'ai énormément appris grâce à ce magazine, sur le féminisme notamment, qui pour moi n'était qu'une vague idée. J'ai pu découvrir des tas de choses aussi, et je lis aujourd'hui toujours avec attention les articles de Clémence que je trouve vraiment pertinents et bien écrits.
Le reste, je survole, parfois je me dis que je suis vraiment trop vieille pour ces conneries, parfois je pouffe bêtement. Une chose est sûre: la force de ce magazine c'est sa communauté. MAIS c'est un magazine, qui doit vivre, et pour vivre, ben parfois il faut faire du (un peu) racoleur, et survoler. Moi, ancienne, ça ne m'intéresse pas forcément, mais ça ne me dérange pas non plus. Le magazine est gratuit, et essaye, je pense, de composer entre ses valeurs et son ADN et les réalités économiques.
Pour moi la rédac a le cul entre deux chaises: c'est pas tout à fait des copains, mais ce n'est pas tout à fait un étranger.

 

[Mircea Austen]

"la qualité des articles a baissé"

Dix ans que je lis Madz, dix ans que je lis ça.
Alors soit Madz a commencé en rédigeant du Proust pour finir par faire des Tweet et j'ai raté un train, soit y'a un truc que je pige pas.......

Madz ça a jamais été "Le monde diplomatie - édition spéciale genre et éthique en milieu urbain" hein... Fouillez un peu les archives du tout début, je critiques pas du tout, mais la mode, le maquillage... c'était bien plus présent au tout début, on parle quand même d'un magazine dont les streetstyle (très cool entendons nous) était un des grands faits d'arme de l'époque.... Donc, la mode à l'origine, bien plus que l'édito Proustien.

Et franchement.... franchement... J'ai été rédactrice sur Madz, j'ai fais des articles de 5 pages word pour parler de philosophie, des podcasts de Science Po, j'ai adoré les faire, et vous vous rendez compte du caractère EXCEPTIONNEL que ça peut avoir de filer à une nana de 22 ans à l'époque la liberté d'écrire philo dans des articles bien long en plus face à une telle audience ? Sauf que j'avais quoi ? 50 lecture et 4 commentaires quand mon article sur "Roberto de Un Dos Tres va faire danse avec les stars" pétait les stats.... L'un m'avait pris 5 heures à écrire, l'autre 10 minutes. Et économiquement, .... tiens, preuve, le podcast en science po le lien est dans ma signature, c'est 10 fois 20 minutes je crois de vulgarisation en science po, je vous laisse voir le désert des commentaires ça fait encore l'objet de blague quand je croise Fab.

Je comprends tout à fait Mymy dont au passage j'adore l'humour des titres (mais c'est peut être un biais de quand on la connait) : on écrit pour être lu. Par le plus de monde possible. Pas pour un public de niche ARTE. Sur madmoizelle on écrit pour faire rire, on provoquer une réaction positive, un haussement du sourcil interrogateur. Faire réfléchir, informer, ça vient après que tu ais capté la bienveillance de ton lectorat, mis en condition d'écoute.

A l'époque je me souviens de quelques personnes mal polies qui pensait me complimenter en disant en commentaire "J'adore les articles philo/longs de Mircea Austen, alors que ceux de XXX c'est pas très sérieux !". Déjà, bravo la politesse, et puis c'est super pour l'ambiance en open space merci, mais en plus, sans le travail de XXX, plus "mainstream", jamais je n'aurais eu 3 lecteurs, parce que XXX c'était le fun/l'humour/le côté un peu sentimental aussi, et de fait c'était là qu'était le lectorat qui ensuite s'encanaillait sur mes articles plus """""intellos"""""".

Donc y'a une symbiose à assumer, un équilibre à trouver, et contrairement à beaucoup je ne trouve pas que cet équilibre soit en perte de vitesse, au contraire à vrai dire ces derniers temps.