Et pour répondre aux autres personnes sur la présomption d’innocence et Angèle.
Je rappelle tout de même qu’elle a parlé de « violeur » en parlant de Darmanin.
Je suis loin d’être une fan de Darmanin mais actuellement la justice n’a pas tranché. Donc oui ii y a un non respect de la présomption d’innocence
La présomption d'innocence est un concept JURIDIQUE. Il s'applique aux acteurs en lien avec l'application de la loi : les juges, les policiers, les administrations, etc. Ce concept doit permettre à chaque accusé de bénéficier d'un procès équitable. Il signifie simplement qu'il revient à l'accusation d'apporter la charge de la preuve en cas de démarches juridiques. Elle signifie également que la presse ne peut pas légalement dire "le coupable" en parlant d'un accusé ou publier des images de cette personne avec des menottes. En revanche, la présomption d'innocence n'est pas un outil de censure de la parole de Monsieur et Madame tout le monde.
Si j'ai envie de dire que Darmanin est un violeur, la loi ne me l'interdit pas au nom de la présemption d'innocence car ce n'est pas pour moi que le concept de présomption d'innocence existe. Par contre, si je suis le juge d'instruction de l'affaire Darmanin et que je dis "c'est un violeur", là je bafoue le principe de préseomption d'innocence. Idem si je suis un policier qui enquête sur son cas, ou un journaliste qui publie ça dans un journal, etc. Mais si je suis Emmanuel Macron, le concept de présomption d'innocence ne m'interdit pas de le changer de poste ou de la suspendre le temps de l'affaire. Il n'interdit pas à Angèle non plus de penser et dire que c'est un violeur.
Je crois que c'est très important de souligner ça car j'ai l'impression qu'il y a une grosse confusion dans ce genre de débat sur ce qu'est la notion de présomption d'innocence. C'est à la fois une notion juridique qui s'impose à certaines parties prenantes d'un procès et une notion morale à laquelle les personnes extérieures au procès peuvent choisir ou non d'adhérer.
Par contre, Gérard Darmanin a parfaitement le droit de porter plainte contre MorganeGirly ou Angèle pour diffamation/calomnie si elles ont dit qu'il était un violeur et qu'il estime que c'est faux. Seulement, il devra prouver aux tribunaux que ce qu'elle affirme est faux (puisque que la charge de la preuve revient au plaignant), et on se rappelle comment le procès intenté par Denis Baupin pour diffamation contre des femmes qui l'accuait d'agression s'est retourné contre lui. Donc beaucoup d'hommes dans cette situation ne font rien car l'accusatrice ne peut rien prouver, mais ils ne peuvent pas non plus démontrer qu'elles inventent ça de toutes pièces.
Pour autant, je ne suis pas forcément convaincue qu'il faille toujours considérer toute personne accusée par une femme comme un véritable violeur. Je suis sensible au concept
moral de présomption d'innocence et j'estime qu'on ne peut s'ériger en tribunal populaire, c'est pourquoi je préfère généralement rester assez mesurée et attendre un minimum de preuves (des témoignages croisés et concordants par exemple) avant de me faire un avis relativement ferme.
Mais c'est très important de réaliser que les féministes qui appellent à "toujours croire la femme qui accuse" ne cherchent PAS à prendre la place des juges. Elles se posent en "comité de soutien" ou "avocate", pas en législateur qui va supprimer le concept de présomption d'innocence.
Et si vous lisez un peu les plaidoyers d'avocats, vous verrez bien que pour le coup, personne ne leur demande de respecter le concept de présomption d'innocence ou d'éviter de calomnier untel ou untel. Les femmes qui portent plainte pour viol se font encore régulièrement décrire OKLM comme des grosses traînées psychotiques et nymphones par les avocats de la partie adverse, avec moults détails sur leur vie privée, sexuelle, leurs tenues, etc.
Alors bon, quand des groupuscules féministes décident de jouer un rôle de comité de soutien/avocat informel des victimes présumées, je ne vois pas trop pourquoi on leur demanderait d'être absolument neutres quand elles savent que la victime ne bénéficiera pas elle-même de cette neutralité une fois au tribunal.