Anecdote du jour : je suis allée dîner avec une amie (appelons-la A) et une amie à elle (B), qu'elle connaît depuis plus longtemps. On est toutes les trois en Erasmus dans la même ville. À un moment, B a lancé à A, pour la taquiner un peu : "ça te manque de pas pouvoir coucher avec ton copain, hein ? Ça va être long d'attendre la fin de ton Erasmus avant de le revoir" (elle disait ça parce A le lui avait déjà dit avant, là ça a l'air un peu bizarre hors contexte mais en vrai ça passait). A a acquiescé, et ça m'a rappelé une nouvelle fois que oui, les zsexuel·le·s sont réellement comme ça. Autant je sais très bien qu'iels ont du désir et tout ça, autant le fait de ressentir du manque, j'ai encore du mal à le concevoir. (D'autant plus que là c'était une fille. On a plus tendance à représenter le désir sexuel masculin que féminin.) Mais du coup ça m'a confirmée dans mon asexualité. Parce que même si des fois il m'arrive d'avoir envie de certaines choses (je m'identifie comme grey), ça ne me manque pas. Et si là, pendant mon Erasmus, mon copain me manque, c'est surtout pour sa présence, ses câlins, les discussions avec lui et tous les trucs cools qu'on peut faire ensemble (à un moment vous parliez d'après-midi à jouer à Mario kart en amoureux sur un canapé : je vous rejoins là-dessus !), pas pour son sexe.
Je me rends compte que ça fait un bout de temps que je n'ai pas posté ici, mais je continue à vous lire très régulièrement même si je n'ai pas toujours le temps de répondre. Du coup je rattrape mon retard :
- bienvenue aux nouve·aux·lles ! Gâteaux et chatons sur vous.
- la question des méchants aro/ace, qui a été abordée à un moment, est intéressante. (C'était
@Enimo qui en parlait je crois) Pour moi on peut dire que certains le sont, mais ça s'inscrit dans une dynamique d'opposition au personnage principal qui est lui en quête d'amour. Du coup ça a un côté assez amatonormé en fait. Genre l'héroïne est une princesse jeune et jolie et gentille, elle "mérite" l'amour, la méchante est vieille et moche et méchante, elle ne mérite pas que le prince tombe amoureux d'elle. Des fois on a des méchantes (surtout des femmes, parce qu'on sait bien que les hommes gardent leur charme toute leur vie, n'est-ce pas) qui sont jalouses de l'héroïne et voudraient elles aussi être belles, donc sous-entendu séduire, enfin c'est comme ça que je l'interprète. Par exemple, la sorcière dans Blanche-Neige ou la mère adoptive de Raiponce (dans le Disney). Il y a deux très bons articles sur les méchants sur le site Le cinéma est politique (
https://www.lecinemaestpolitique.fr/mechants-et-mechantes-chez-disney-1-femmes-fortes/ et
https://www.lecinemaestpolitique.fr/mechants-et-mechantes-chez-disney-2-hommes-faibles) mais je ne les ai pas relus récemment. Enfin bref ce que je voulais dire c'est que faire des méchants aro/ace est pour moi problématique parce que ça renforce l'idée que l'amour et le sexe sont indispensables à la vie sinon on devient des gens tristes et sans coeur.
- sur l'asexualité et le polyamour, je pense que les deux ne sont pas incompatibles. Je crois que dans mon couple ce ne serait pas possible, mais c'est plus lié à la façon dont on conçoit les relations amoureuses tous les deux qu'à mon asexualité. (Mais honnêtement, si mon copain me disait qu'il veut aller voir ailleurs pour du sexe, je sais pas du tout comment je réagirais...)