J'ai pu agrandir mon nombre de livres à lire depuis une soirée chez une amie, ou j'ai découvert un sac pleins de livres qui faisait office de siège et qui contenait tous les livres qu'elle comptait vendre ou donner. J'ai tout retourné pour lui en piquer quelques uns, donc
J'ai lu
les Fruits d'Or de Nathalie Sarraute. C'est très étrange, j'aime beaucoup Sarraute. Je veux dire par là qu'elle arrive à m’intéresser à des petits riens, à des sujets a priori banals et minuscules qu'elle étends à l'infini. Ça m'avait déjà frappé dans Vous les entendez?. Là, la situation des Fruits d'Or repose sur une/plusieurs soirée(s) entre "intellectuels" qui discutent sur un livre très à la mode, puis qui tombe en désuétude. Elle multiplie les points de vue et les narrateurs, nous laissant en même temps toujours dans le flou vis à vis de celui-ci. J'ai trouvé ce livre très intéressant parce qu'il traite finalement d'une question que je me pose souvent, autour du goût et de la certitude. Elle nous présente une petite troupe persuadée de détenir la vérité, la réponse, le bon gout. C'est quelque chose qui m'interpelle toujours parce que je sais ce que j'aime, je sais pourquoi ça me plait, mais j'ai toujours beaucoup de mal à dire si une oeuvre me semble bonne ou non. De définir ce qui est brillant. Du coup, je suis assez fascinée par les critiques, parce qu'ils sont guidés en général par des certitudes qui me sont totalement étrangères. Je suis finalement toujours dans le questionnement, à tenter de comprendre pourquoi, comment, je suis et je reste dans les questions. En somme, je serais une très mauvaise critique
. Mais Sarraute met ici très bien en avant tout ce qu'il peut y avoir de bêtise, de suffisance et de versatilité lorsque l'on se complaît dans l'impression de "savoir".
J'ai aussi terminé
Un roi sans divertissement de Giono. Encore de nombreux narrateurs, pas toujours identifié. J'ai vraiment aimé me laisser balader en fait. Penser que le sujet du livre sera tel sujet, et puis en fait non, le voir régler au bout de trente pages, etc... J'ai adoré le personnage de Langlois et le dernier chapitre est juste fabuleux.
Sinon, j'avais aussi très envie de relire à nouveau du Henry Bauchau, donc j'ai repris
l'Enfant Bleu que j'avais commencé à peu près à cette époque l'année dernière et que j'avais abandonné. Je ne sais pas pourquoi, je n'y retrouvais pas ce que j'aimais dans d'autres de ses livres, notamment dans ses carnets. Je trouvais même l'écriture un peu... trop. Trop naïve, trop idéalisée. Et surtout je n'étais absolument pas en empathie avec le personnage d'Orion. Mais là, ça ne m'a plus du tout dérangé et je suis très bien rentrée dans le livre, tout le parcours d'Orion m'a vraiment passionné, d'une position très extérieur, je suis vraiment tombé en empathie avec ce garçon, même à comprendre ses crises et ça me donne vraiment envie de lire les cahiers de Bauchau sur l'écriture de ce roman. Surtout que j'ai un peu fouillé sur le net et que j'ai donc pu voir certaines des œuvres de l'inspiration d'Orion, un véritable patient de Bauchau pendant une dizaine d'années.
Mais en attendant, je vais enfin me mettre au recueil de nouvelles Léviathan 99 de Ray Bradbury que j'ai acheté depuis un petit moment et que je n'ai toujours pas ouvert