Près de 3 ans après l'avoir entamé, marqué une pause et tout repris depuis le début il y a quelques mois, j'ai enfin terminé
Le deuxième sexe de Simone de Beauvoir, mais que la première partie (n’exagérons pas).
J'ai mis énormément de temps à le lire, non pas parce qu'il était ennuyeux, au contraire je l'ai trouvé merveilleusement bien écrit (en même temps, c'est Simone
) (Simone, mon cœur bat pour toi, sache le
), très clair, bien documenté et plutôt facile d'accès, mis à part les histoires de batraciens et certains paragraphes qui utilisent beaucoup de termes philosophiques que je ne comprends pas, n'ayant pas vraiment suivi les cours de philo au lycée haha
. J'ai mis beaucoup de temps à le lire parce que j'étais obligée de faire des pauses toutes les deux pages, tellement c'était débordant d'informations ; il y en a tellement que si je ne prenais pas le temps de digérer tout ce que je lisais, je sentais que j'aurais été très vite dépassée par les évènements. Je crois que c'est la première fois qu'un livre me fait ça, m'oblige à devoir souffler entre chaque nouvelle info, histoire de bien tout comprendre, ruminer, cogiter, m'interroger. C'était presque interactif. Mais du coup je commençais à vraiment m'impatienter de le finir un jour, je butais parfois des jours sur le même chapitre, alors j'ai expédié les vingt dernières pages, histoire de me lancer dans le second tome
J'ai surligné un bon tiers du livre, d'ailleurs je ne pouvais pas envisager mes séances de lectures sans mon précieux feutre jaune, ça devenait obsessif au bout d'un moment de repasser chaque phrase, chaque argument percutant. Du coup je me suis constitué une bonne base de références pour mes prochaines discussions houleuses sur le féminisme
J'ai aussi lu
Bye bye Blondie, de Virginie Despentes. Décidément, cette auteure me fait beaucoup d'effet : j'aime sa façon de ne pas mâcher ses mots, d'être violente, agressive sans tomber dans la vulgarité facile. Elle a les mots justes, elle a ce truc extraordinaire mais rare, qui est qu'elle
comprend. Par exemple quand elle décrit l'adolescence de Gloria, l’héroïne, ça ressemble de loin au cliché rabâché de l'ado rebelle, mais à y regarder de près, on sent que c'est vrai
, authentique (enfin c'est ce que j'ai ressenti en tout cas), L'histoire m'a un peu retournée, je déprimais pendant ma lecture, parce que tout ce qu'elle dit trouve écho dans ce que je vois, ce que je vis aussi un peu, cet énervement latent qui nous recouvre, cette lassitude en tant que femme, en tant qu'humain même. Parfois ça me rendait nerveuse aussi, toute cette colère contenue et déversée par l’héroïne, ça me donnait aussi envie de cogner contre les mur contre tout et n'importe qui, c'est comme si Despentes savait frapper là où ça fait mal, sans pour autant être dans la provocation. Comme quoi, cette auteure est vraiment douée pour faire passer les émotions à travers le papier.
Puis j'ai recommencé
La déclaration de Gemma Malley, que j'avais lu quand j'étais plus petite. Je me suis dit qu'après mes deux derniers livres ça me ferait du bien quelque chose de léger à dévorer sous l'oreiller comme une enfant, et en effet c'est très plaisant de se replonger dans ce livre