Je cite car finalement j'ai acheté ce le bouquin sur the Book Depository et je l'ai reçu il y a quelques jours
Je commente ce que j'ai lu pour l'instant car je suis pas une lectrice comme beaucoup d'entre vous, j'ai tendance à lire quand ça me chante (généralement avant de dormir mais pas tous les jours) et parfois je lis plein de livres en même temps, et si l'envie me passe, j'arrête de lire jusqu'à nouvel ordre (là ya au moins 5 livres que j'ai commencé il y a six mois que je considère "en cours" mais que je n'ai pas ouvert depuis 2-3 mois).
Donc le tout début de
Paris Dreaming c'était vraiment tout ce que je déteste dans la chick lit. Deux copines font du footing et elles se racontent leur life de manière PAS DU TOUT naturelle. Genre c'est ta meilleure pote que tu considères "presque comme ta soeur" et tu lui expliques en détail comme se sont finies tes relations amoureuses avec divers mecs, et elle te pose des questions comme si elle n'en avait jamais entendu parler avant? Je veux dire à la limite, si t'es pas du genre à t'épancher, je comprends que tu parles pas forcément de mecs avec tes copines mais visiblement, l'héroïne n'y voit pas d'inconvénient vu qu'elle raconte des détails hyper intimes... sauf que ça a l'air d'être la première fois qu'elle en parle à sa pote, ça fait vraiment pas crédible.
Ensuite pendant plusieurs pages, elles se retrouvent avec leurs deux autres copines dans divers bars à cocktails et resto branchés, ou à un festival, ou pour faire du jogging. En gros, les scènes s'enchainent en mode "Caro finit son cocktail, paya l'addition et nous quittâmes le restaurant. Toute la journée du lendemain, je pensais à ce dont on avait discuté. Le soir, je retrouvais les filles au bar à cocktail de St Kilda. Denise nous attendait avec mon cocktail préféré, un Bellini.". Donc en 10 pages, elle a dit au moins 2 ou 3 fois que le Bellini est son cocktail préféré.
Et que font-elles en bonnes héroïnes de chick-lit dans ces bars? Elles parlent de mecs! Et elles sont toutes sur-gentilles en mode "oh ma pauvre chérie, ça a l'air trop triste cette relation amoureuse dont tu nous avais jamais raconté les détails alors qu'on était déjà super copines quand ça s'est passé il y a 3 ans!"
En plus, deux des nanas sont casées et n'arrêtent pas de nous expliquer à quel point être en couple c'est génial, elles sont juste TROP NIAISES, elles répètent 10 fois les mêmes trucs du genre "oui mon mec c'est l'homme de ma vie, l'amour c'est trop beau" et elles harcèlent l'héroïne pour qu'elle se trouve un mec parce qu'elles pensent que ça la rendra plus heureuse. Du coup l'héroïne se sent un peu pressurisée mais au lieu de dire à ses copines qu'elles sont chiantes, elle fait un vieux couplet sur "les mecs ça sert à rien, je crois plus en l'amour blablabla".
Par contre, les moments où l'originalité de cette chick-lit ressortent, ça me donne envie de continuer. Du genre, l'héroïne se remémore deux de ses ex hors dialogues du coup c'est moins niais, et surtout comme l'héroïne est Aborigène, je trouve ça super sympa d'avoir un point de vue chick-lit différent. Un de ses ex est blanc, du coup elle raconte comment elle lui faisait découvrir sa culture, et un autre était aborigène, le beau gosse de la communauté, et du coup c'est plus original que d'habitude même si la trame de la relation pourrait se passer à New York.
L'autre truc que j'aime bien aussi c'est que
Paris Dreaming est la suite de
New York Dreaming où la meilleure amie de l'héroïne trouve son mec. Je n'ai pas lu le tome précédent mais je trouve ça beaucoup moins lourd quand elles font référence à l'autre bouquin que quand elles se remémorent artificiellement leur passé. La manière dont elle parle de New York est bizarrement beaucoup plus naturelle et on comprend tout sans qu'ils nous expliquent les détails, alors que j'imagine que l'auteur est partie du principe qu'on avait qu'à lire le bouquin.
Là où je trouve le bouquin assez réaliste c'est que l'héroïne a décidé de partir vivre à l'étranger mais elle sait pas où et ses réflexions sont totalement crédibles. Bon après, ce passage peut être ennuyeux pour quelqu'un qui n'est pas passé par là mais moi j'ai bien aimé.
Et donc là elle vient de décider d'aller découvrir la collection aborigène du Quai Branly et donc de partir à Paris. Du coup, j'attends de voir si ça va devenir plus intéressant! Je vous ferai savoir!
Je m'autocite car finalement j'ai pas mal avancé sur
Paris Dreaming et j'ai donc lu la moitié (oui je suis sûre que certaines d'entre vous auraient lu 3 ou 4 livres pendant ces 10 jours mais j'avais dit que j'ai un rythme de lecture chaotique

).
En fait, je suis contente de pas avoir laissé tomber après ce début chick-lit de bas étage (bon en même temps j'avais payé 25 euros donc je me suis dit qu'il fallait lui donner une seconde chance) parce que la suite correspond beaucoup plus à ce que j'attendais.
A partir du moment où l'héroïne décide de partir à Paris, ça devient beaucoup plus intéressant pour moi. En fait, elle travaille dans un grand musée d'arts aborigènes à Canberra et elle décide de monter un programme d'expo en partenariat avec le Quai Branly. Je travaille pas dans l'art ou la culture donc je sais pas à quel point ce qu'elle raconte est réaliste mais j'ai beaucoup aimé qu'elle raconte tous ses préparatifs liés à l'expo, ses recherches sur quels artistes exposés à Paris etc.
En fait, l'héroïne a l'air vachement fan du Quai Branly et je crois qu'Anita Heiss, l'auteur qui est elle-même Aborigène, l'est aussi. Du coup, j'étais un peu surprise parce que beaucoup de gens appelent ça "musée du colonialisme" alors que l'héroïne rêve de le visiter tout en étant une vraie militante aborigène (elle fait des marches et tout). Pour l'instant, elle ne dit qu'un seul truc négatif sur le musée lui-même, c'est quand elle arrive à Paris et qu'elle tombe sur une plaquette qui décrit ce qu'est l'anthropologie en mode à l'ancienne, ça la met super mal à l'aise (je crois que c'est formulé du genre "l'anthropologie c'est voir l'Autre avec le regard de l'Autre"). Mais pour tout le reste, elle semble conquise (peut-être qu'elle déchantera plus tard dans le roman mais l'auteur n'a pas l'air trop désabusée sur ce musée), elle dit même qu'en visitant la section des arts australiens, ça la fait penser à ses ancêtres.
Et ça m'a vachement donné envie d'aller voir les collections aborigènes de ce musée tout ça! Je savais pas du tout que le Quai Branly avait une des plus belles collections artistiques aborigènes hors d'Australie. Et j'avais jamais réalisé non plus que la façade avait été peinte par huit artistes aborigènes contemporains!
Sinon ce que j'apprécie beaucoup dans le roman c'est le fait qu'on sent que l'auteur est militante à la base, il y a plein de détails dans les remarques qu'on trouve pas souvent dans les chick-lit du genre l'héroïne qui pense "je venais à peine d'arriver et un homme blanc était déjà en train d'essayer de parler à ma place!".
Pour l'instant, la personne qui la prend en charge est une collègue guadeloupéenne noire donc ça permet d'aborder les questions de racisme de manière naturelle dans le roman, sans que ça soit non plus le sujet principale. L'héroïne est comprise et soutenue par sa collègue sans que sa collègue ait besoin d'être particulièrement politisée et je trouve ça assez habile pour une chick-lit!
Le personnage de son collègue français raciste et sexiste est un peu caricatural (du genre il la connait à peine et il lui explique en détail qu'il est pour l'interdiction de la burqa, contre les Roms, que les musulmans vont nous envahir etc.) mais en même temps j'adore parce qu'il ressemble tellement à du déjà-vu, ça défoule pas mal d'avoir ce genre de personnage négatif dans une chick-lit je trouve!
Après, quand elle décrit Paris je trouve ça réussi, je m'y retrouve mais certains détails m'ont fait hurler

Ils montrent bien que l'auteur a juste visité Paris mais sans y passer beaucoup de temps

Je crois que le truc qui m'a le plus choquée c'est quand l'héroïne commande fièrement un
croissant au chocolat dans une boulangerie (elle ne parle pas français, elle a juste appris des phrases par coeur). Je pensais que la scène montrerait qu'elle se plantait et que le boulanger français s'indignerait sur le concept de croissant au chocolat mais non, ils se mettent à discuter du fait que c'est déjà bien qu'elle sache commander un croissant au chocolat, que c'est essentiel pour survivre à Paris. J'étais trop choquée par ce passage

Pour celles qui n'ont jamais trop voyagé, les croissants au chocolat c'est un grand classique dans certains pays et beaucoup d'étrangers sont PERSUADES que c'est très français, notamment pas mal d'anglo-saxons. Alors qu'on est d'accord que pour trouver une boulangerie qui fait des croissants au chocolat à Paris, faut savoir où chercher
L'autre truc qui m'a fait tiquer c'est l'héroïne qui fait une bise à son proprio et il lui répond "En
France, c'est deux bises". Alors bon, on peut imaginer qu'une personne simplifierait en disant "En France" plutôt que "à Paris" mais pour moi, ce passage montre bien que l'auteur est bien allée à Paris... mais qu'elle n'est pas restée suffisamment en France pour comprendre que la bise, c'est plus compliquée que ça, que si elle va en Bretagne, dans le Sud ou même dans plusieurs départements de banlieue parisienne, ce sera pas deux bises
Bref, finalement le seul truc que je trouve ennuyeux dans le bouquin c'est qu'elle écrit des mails à ses copines restées en Australie à la fin de chaque chapitre et c'est vraiment niais. En fait, le côté "girl power" que l'auteur a voulu faire tombe vraiment à plat je trouve. Une de ses copines a l'air cool, elle bosse au musée avec elle, mais elle est tellement obsedée par son mec qu'elle en devient insupportable.
Et pour l'instant, l'héroïne n'a toujours pas rencontré le mec avec qui elle va finir et j'avoue que ça ne me manque pas du tout, ce qui est peut-être ennuyeux pour une chick-lit
