Ça me perturbe...

[Rhapsody]

Une variation du thème de l'Histoire dans le futur de @sur-le-fil :
Parfois, je me demande comment dans deux siècles ou dans un millénaire, on racontera l'Histoire du début du XXI° siècle (d'aujourd'hui quoi). Quels seront les événements qu'on considérera comme étant marquants ? Que retiendra-t-on de ce temps-là, du contexte international, de la politique française, des mentalités ? Quelle lecture en aura-t-on ? En quoi sera-t-elle différente de la lecture immédiate que l'on en a ? Quels seront les éléments qui nous aurons échappé à nous, vivant en ce siècle ?  Ca me perturbe de savoir que je ne connaîtrais jamais ce qu'on dira de mon époque  Et je trouve ça terriblement frustrant


Et aussi, ce qui me perturbe, c'est de ne pas savoir comment seront utilisées les ressources Internet. Pendant des millénaires, beaucoup de sources écrites utilisées en Histoire ont été globalement limitées à une ou quelques catégories socio-professionnelles, les mentalités des "puissants", des riches, sont mieux comprises aujourd'hui parce que mieux documentées - le paysan n'avait pas forcément les moyens, le temps, l'envie de s'épancher dans des correspondances pour raconter à son interlocuteur quels étaient ses tourments intérieurs . Aujourd'hui, la démocratisation de l'éducation et de l'Internet (en France / pays occidentaux) permet une expression extrêmement large, qui touche une immense partie de la population. Du coup, pour les historiens (mais aussi sociologues par exemple), c'est un outil extraordinaire qui pourrait éventuellement donner un aperçu de plusieurs classes sociales, de la manière dont certains événements ont été accueilli par tel ou tel public, bref, l'outil rêvé pour étudier les mentalités du XXI° siècle. Sauf que... finalement, il y a trop de données  On ne peut pas toutes les compiler, on ne peut pas toutes les analyser  Donc finalement, tandis que l'étude des mentalités du peuple est relativement compliquée à cause d'un manque de sources, là, est-ce que ce ne serait pas le problème inverse qui se profilerait ?  

 

[Félix Nadar.]

@sur-le-fil : Déjà actuellement, les cours d'histoire sont simplifiés au possible et il y a une répartition des périodes de la primaire au lycée  alors j'imagine que cela sera pareil
Evidemment, le programme évolue mais en sortant du lycée, nous avons tous à peu près les mêmes connaissances historiques que nos parents avaient eux-mêmes (grandes figures historiques - évènements majeurs - chronologie sommaire) La prise de recul sur le programme change, il est vrai. Aujourd'hui notre regard est plus neutre sur Jeanne d'Arc qu'il ne l'a été sous la IIIe République, par exemple, mais nous continuons à l'étudier. 
Cela dépend évidemment de l'école de ton professeur d'histoire (il y a eu différents courants dans la manière de faire de l'histoire et il est normal qu'un historien méthodique aura une autre façon d'aborder les faits et de faire ses cours qu'un historien de l'école des Annales, par exemple). Mais globalement, je n'imagine pas de grands changements dans la manière de faire les programmes (comme une disparition d'une certaine période, par exemple. Les quatre périodes forment une chaîne et supprimer un maillon reviendrait à ne plus comprendre la chaîne).

Et tant qu'il y a des traces (écrites ou autres) d'un évènement, il sera forcément conservé grâce aux archives et aux travaux de certains historiens qui continueront de se pencher dessus :chat: Il ne sera peut-être plus étudié au collège ou au lycée (comme c'est déjà le cas pour certains jugés trop compliqués) mais il continuera à être étudié par les chercheurs et dans le milieu universitaire.

Oui, je suis très historicoptimiste  

@rhapsody : L'histoire du XXIe siècle est déjà en train d'être écrite par les historiens :chat: Nous sommes une dizaine à faire de la recherche sur la période contemporaine dans ma promo et deux amis ont pris un sujet de mémoire très actuel (dont un sujet sur les ressources Internet utilisées dans le domaine journalistique, justement  ) Globalement, depuis les années 2000, Internet révolutionne la façon de faire de l'histoire, notamment avec la numérisation de sources et avec la mise en ligne de magasines (ce qui nous arrange énormément).

Quant à la façon de voir et d'écrire l'histoire du XXIe, cela dépendra des futurs historiens, du courant dans lequel ils ont été formés,... Je suis bien d'accord, c'est frustrant  Ce que je me demande le plus, c'est s'ils classeront les temps actuels dans la période contemporaine (qui commence tout de même avec Napoléon Ier) ou s'ils créeront une nouvelle période. Et je me demande quel nom cette hypothétique période prendra

Pour le traitement de toutes ces données, ce sera le travail de quantité de sociologues et d'historiens qui se pencheront respectivement sur différents domaines et aspects. Peut-être que l'un deux fera un mémoire de recherche sur la pratique du skyblog au début du XXIe siècle - cette pratique était-elle représentative d'une génération ?

 

[Félix Nadar.]

Ce que je me demande le plus, c'est s'ils classeront les temps actuels dans la période contemporaine (qui commence tout de même avec Napoléon Ier) ou s'ils créeront une nouvelle période. Et je me demande quel nom cette hypothétique période prendra

Le nom de cette période me perturbe beaucoup, normalement la période contemporaine devrait se décaler sur la frise chronologique au fur et à mesure que le temps passe vu qu'elle est censée être contemporaine des historiens actuels Il faudrait séparer "l'ancienne période contemporaine" de la période qui nous est vraiment contemporaine (et qui devrait je suppose commencer au plus au début du XXème siècle, quand sont nés les plus vieilles personnes encore en vie), ça n'a pas de sens sinon Sans compter qu'il y a eu tellement de bouleversement depuis que ça ne me paraît pas très cohérent.

Foutu raccourci clavier qui me fait poster avant que je ne le veuille

Ca sera le travail des historiens du futur de choisir la délimitation et le nom de cette fameuse nouvelle période.
Si ça se trouve, nous ne somme déjà plus dans la période contemporaine et nous n'en avons pas conscience. C'est comme les médiévaux, ils n'avaient pas conscience de vivre à l'époque médiévale ("hé Jean-Guillaume, on est trop des médiévaux LOOOL  ") tandis que les modernes avaient conscience de se démarquer des médiévaux ("trop des prolos quoi, on est trop différents d'eux   ") mais ne se désignaient pas comme étant des modernes  

Personnellement, si je devais choisir une grosse rupture pour débuter une nouvelle période, ce serait la création d'internet. C'est vraiment quelque chose de novateur (alors que la mondialisation existait déjà mais à une moindre échelle, par exemple) et qui n'existait pas du tout ; sans compter les bouleversement de ouf que ça entraîne.
Peut-être que dans 100 ans, il y aura des cours intitulés La révolution internet  

 

[Songi songi]

Ça me perturbe que mon père tutoie tous les jeunes 

Ouais je suis pas sur que je le prendrais bien non plus

Par contre, ce qui me perturbe c'est quand les jeunes me vouvoient  Pour situer j'ai 22 ans, pas particulièrement veille mais plus parmi les ados non plus. Du coup quand un ado de 14-16 ans me vouvoie, ok ça me perturbe pas. Mais quand c'est une personne entre 18 et 23 ans, par exemple, ben ça me perturbe

J'ai une pensée spéciale pour le fils de ma voisine, 30 cm et 30 kilos de muscles en plus que moi (grand et baraqué, quoi) et qui me vouvoie alors que je n'ai que 3 ans en plus que lui  Et c'est vrai que instinctivement le tutoiement vient quand je lui parle, du coup ça me pertube à mort

 

[Black Kiss]

Ca me perturbe quand un mec que j'adore dans ma classe est regardé de travers parce qu'il fait L et qu'il adore ça (être en L, pas être regarder de travers) (il n'est pas maso, plus sado).

Ca me perturbe quand j'ai quasiment le même emploi du temps qu'une amie (sauf la LV3 où elle a italien et moi chinois mais osef) et que je la vois bosser comme une malade mais en même temps elle regarde toutes les dernières nouveautés et tous les classiques. Le tout avec plus de succès que moi.
Damn.

Ca me perturbe quand je change de cours et que l'on ne me vouvoie plus mais me tutoie.

 

[Iris Chase]

Attention ! Un ça me perturbe hautement superficiel.

J'ai tendance à beaucoup m'habiller (overdress quoi, je trouve pas le terme adéquat en français). C'est ce que j'aime faire, et ça ne m'avait jamais posé de problèmes. Depuis que j'ai changé de ville, j'ai l'impression de détonner complètement à la fac. Les filles sont toutes en jean/sweat/baskets ou alors portent des robes très casual. Et du coup, je ne peux pas m'empêcher de penser que les étudiants doivent croire que je m'habille comme je le fais pour être remarquée, alors que ce n'est pas du tout le cas. Et ça me gêne terriblement ! L'autre jour, je me suis surprise à enlever mon rouge à lèvres parce que j'ai pensé que ça faisait trop avec une jupe et des talons...  Mais c'est rigolo parce que mon copain a le même problème. Il a une passion pour les cravates vintage et n'ose pas toujours les mettre à la fac vu que les mecs sont en bermuda... Bref, je n'ai pas envie de compromettre mon "style", c'est le mien et il me reflète, mais je n'ai pas non plus envie qu'on me prenne pour une pimbêche ! Même si je voulais m'habiller de manière plus discrète, ce serait compliqué, j'ai un seul jean et une paire de converses qui ne me sert que quand je vais à la campagne...

Et pour rejoindre votre discussion sur le vouvoiement, des étudiants m'ont vouvoyé plus d'une fois, parce qu'évidemment, seule une prof pouvait être habillée comme moi. Je ne sais pas comment le prendre

Je devrais écrire à Cristina Cordula pour résoudre mes problèmes ontologiques...

C'est marrant ce que tu dis parce que ça me fait ça souvent aussi. Bon là ça a un peu changé parce que je peux pas m'habiller comme je veux (jambe dans le plâtre), mais souvent quand je sors j'ai tout le temps l'impression d'en faire un peu trop parfois: j'aime bien les mini jupes, les robes courtes du coup j'en profite parce que je suis encore jeune (et que je me trouve pas trop mal foutue) et le rouge à lèvres voyant, même mat. Parmi mes amis parisiens bobo-chic ça passe encore, mais dès que je suis avec le groupe de mon copain (il est néerlandais et là bas c'est le royaume du dress down, il faut dire que tout le monde se déplace à vélo aussi), je m'en veux un peu mais j'ai tendance à vouloir me fondre dans le groupe et donc en fair un peu moins (moins de maquillage, tenues plus casual). A Londres par contre et c'est pour ça que j'aime cette ville malgré tout, c'est le royaume du n'importe quoi: tout le monde fait comme il veut! Et oui parfois la vision d'une fille dressée sur talons aiguilles, robe moulante hyper sophistiquée, brushing et maquillage style série américaine, bijoux, sac-pochette qui brille, tout ça pour aller au pub, personnellement ça me fait mal aux yeux, mais en même temps je me dis "Et pourquoi pas?". Si une meuf a envie de s'habiller comme ça, après tout je vois pas pourquoi elle devrait changer. Ca c'est en principe, en vrai souvent, je crois qu'on essaie de se fondre dans le décor en général, moi j'ai fait le choix plus ou moins de m'adapter un peu à mon entourage (et aussi parce que justement à Londres, souvent il faut tellement en faire trop en matière de fringues, de maquillage etc. que j'ai tendance à vouloir faire le contraire) mais je ne pense pas pour autant avoir perdu ma personnalité. Et pour ce qui est de se faire traiter de pimbêche, alors là on s'en fout un peu non?

 

[Théodora-]

Attention ! Un ça me perturbe hautement superficiel.

J'ai tendance à beaucoup m'habiller (overdress quoi, je trouve pas le terme adéquat en français). C'est ce que j'aime faire, et ça ne m'avait jamais posé de problèmes. Depuis que j'ai changé de ville, j'ai l'impression de détonner complètement à la fac. Les filles sont toutes en jean/sweat/baskets ou alors portent des robes très casual. Et du coup, je ne peux pas m'empêcher de penser que les étudiants doivent croire que je m'habille comme je le fais pour être remarquée, alors que ce n'est pas du tout le cas. Et ça me gêne terriblement ! L'autre jour, je me suis surprise à enlever mon rouge à lèvres parce que j'ai pensé que ça faisait trop avec une jupe et des talons...  Mais c'est rigolo parce que mon copain a le même problème. Il a une passion pour les cravates vintage et n'ose pas toujours les mettre à la fac vu que les mecs sont en bermuda... Bref, je n'ai pas envie de compromettre mon "style", c'est le mien et il me reflète, mais je n'ai pas non plus envie qu'on me prenne pour une pimbêche ! Même si je voulais m'habiller de manière plus discrète, ce serait compliqué, j'ai un seul jean et une paire de converses qui ne me sert que quand je vais à la campagne...

Et pour rejoindre votre discussion sur le vouvoiement, des étudiants m'ont vouvoyé plus d'une fois, parce qu'évidemment, seule une prof pouvait être habillée comme moi. Je ne sais pas comment le prendre

Je devrais écrire à Cristina Cordula pour résoudre mes problèmes ontologiques...

Idem !

J'aime beaucoup m'habiller, j'adore tout ce qui contribue à créer l'élégance et la subtilité (et j'ai dû passer mille heures sur le site What Kate Wore, oui oui, à découvrir des marques anglaises qui correspondent à ce que j'aime et à repérer les beaux vêtements que je pourrais m'offrir la paye venue). Je porte des vêtements plutôt haut de gamme : je préfèrerais toujours mettre 300 euros dans une seule pièce que 300 euros dans quinze pulls, ce qui fait que les vêtements de ma garde-robe sont "triés sur le volet" même si je ne dépense pas plus qu'une fashionista... Et il se trouve que dans le cadre professionnel où j'évolue, je sais que je détonne un peu avec mes bottes L.K. Bennett et mes jupes crayon.

Mais j'ai remarqué en regardant autour de moi que, s'il peut parfois y avoir une première réaction méprisante, moqueuse, ou perplexe, c'est vite dépassé et ça contribue plutôt à donner une bonne image au final. Je crois que ça tient plus au fait d'oser affirmer une identité un peu décalée, quelque soit le sens dans lequel ça va, qu'au style en soi, d'ailleurs.

 

[Félix Nadar.]

Attention ! Un ça me perturbe hautement superficiel.

J'ai l'impression que ça dépend des filières, non ?

Je m'habille avec beaucoup d'imprimés animaliers ou d'inspiration vintage et je sors de plus en plus rarement sans mettre du rouge à lèvres bien rouge. Ca ne m'a jamais posé de problèmes dans ma fac puisque j'étudie dans un bâtiment où des historiens côtoient des historiens de l'art et des étudiants en design : il y a plein de styles différents et beaucoup frôlent le style hipster.
En revanche, mon copain est en fac de chirurgie dentaire et à chaque fois que je l'ai accompagné chercher un papier ou autre chose, j'avais vraiment l'impression de dénoter  La grande majorité des filles là-bas s'habillent de façon assez chic, un peu précieux. Du coup mon impression de dénoter n'en était pas vraiment une, en fait

 

[Hawley]

@harpo Ca fait quelques années que je ne fais plus d'études, je suis allée à la fac hier pour la présentation de thèse d'une amie ; j'étais avec une autre amie qui a un peu plus de la trentaine, on était toutes les deux sur notre 31... Je me sentais tellement déplacée quand on a demandé notre chemin à un groupe d'étudiants  Nous deux en talons et tailleur, eux ben, tellement en étudiants qu'on aurait dit des déguisements d'étudiants  Ils nous ont vraiment regardé bizarrement. Du coup je comprends et compatis mille fois, au quotidien ça doit être pesant. Mais ils finissent pas par ne plus le remarquer ? Même si la fac est grande, au bout de quelques semaines tu fais partie du décor  "Oh c'est la fille qui s'habille bien, je l'ai déjà vue, ok."

 

[Ashes.]

Ca me travaille depuis un moment, mais je me demande si les amours d'été existent toujours.

Je me demande surtout si c'est une question d'âge ou de génération.
Est-ce qu'une fois qu'on est sortis de l'adolescence on est moins amenés à vivre des amours d'été ? Quand j'étais au collège/lycée (mais surtout au collège), beaucoup de mes amies sont sorties avec des garçons rencontrés en vacances, genre dans des clubs ou villages-vacances où elles partaient avec leurs parents etc. Est-ce qu'une fois passée cette période c'est quelque chose qu'on ne vit plus forcément ? (plus vieux, on part en vacances entre potes/en couple, parfois dans des lieux plus "intimes" que des villages-vacances)
Ou alors est-ce une question d'avancé technologique ? A l'époque il n'y avait pas vraiment les réseaux sociaux, Skype (voire Internet haut débit). Est ce qu'à l'heure d'aujourd'hui les amours d'été n'existent plus parce qu'il est plus facile de les prolonger grâce à Internet ? Qu'ils tendent à devenir des relations plus sérieuses alors qu'avant on se disait adieu à la fin de l'été ? (d'où l’appellation "amour d'été" )

 

[Hawley]

@ashes



Sinon je me pose aussi la question

 

[Shield]

J'ai beaucoup de mal avec les gens qui sont complètement sûrs d'eux-mêmes.
En même temps, j'ai un peu cette idéal socratique du savant comme celui "qui sait qu'il ne sait pas". J'ai une image assez négative des personnes qui ont plus de réponses que de questions à apporter