@diabolomangue Je sais que ça a un côté rassurant d'avoir une tierce personne qui peut intervenir dans une éventuelle relation parce qu'on a l'impression qu'on se mouille moins, qu'on prend moins de risque, et qu'il y a quelqu'un qui peut "décrypter" ce qui peut paraitre obscur. Mais c'est aussi bien souvent un piège, parce qu'une relation romantique ne s'arrange pas avec un tiers entre les deux. Même dans les sociétés qui pratiquent le mariage arrangé, il y a toujours un aspect de la relation qui doit être négocié entre les deux parties intéressées.
Si je ne me trompe pas, ça fait plusieurs mois maintenant cette histoire, non? Je ne pense pas que ce soit très judicieux d'y mêler encore ta collègue. Si tu n'as absolument pas envie de discuter de ça avec le mec en question parce que tu as peur d'être blessée, c'est ton choix mais dans ce cas, je ne pense pas que ta collègue puisse apporter quelque chose de réellement pertinent. Et peut-être aussi que tu investis tant dans cette relation sans non plus vouloir prendre de risque (puisque tu ne veux pas aborder le sujet avec le mec directement), parce que c'est autre chose qu'une relation amoureuse avec CE mec que tu cherches?
Perso, à l'époque où je doutais de moi sentimentalement, j'étais désespérée à la moindre rupture parce que j'avais l'impression que ça me remettait en cause en tant que personne. En vrai, le mec, c'était pas ça qui me tenait à coeur. Je me souviens d'avoir pleuré pour un mec que j'avais vu 3 fois, qui était mignon mais franchement pas si excitant comparé à d'autres que j'ai fréquenté ensuite. Mais j'ai pleuré parce que j'avais l'impression que son rejet voulait dire que j'étais nulle, qu'on n'avait pas envie de me connaitre, que ça ne fonctionnerait jamais pour moi. Je me souviens à peine de ce qui m'a plu chez lui mais sur le coup, ça m'a vraiment mis le moral à zéro pendant plusieurs jours. Je soumettais beaucoup ma valeur au contenu de ma vie sentimentale.
Peut-être que toi aussi, tu attaches à tes histoires autre chose que la simple histoire (tu disais que tu te sentais parfois seule là où tu es?).
Et maintenant pour en revenir à la collègue, je pense que l'intermédiaire n'est jamais une très bonne idée, sauf les 2 premiers jours. On ne parle pas avec l'intermédiaire comme avec la personne, on est parfois obligé de prendre une posture, de dissimuler des choses parce qu'on ne veut pas tout partager avec l'intermédiaire pour des raisons variées.
Quand Paul, le pote de Dan, a appris que j'étais sortie avec Dan, il m'a demandé si j'aimerais reprendre quelque chose avec lui et j'ai dit... non! Enfin, j'ai pas vraiment dit "Non" direct, j'ai dit un vague "ça ne mènerait à rien" et comme il m'a demandé pourquoi, j'ai répondu qu'on habitait loin, blablabla et que ça serait trop compliqué, alors autant en rester là. Du coup, Paul a dit "Ah oui, tu préfères le garder en ami". Et j'ai répondu "oui voilà, c'est ça". Ben toutes celles qui ont lu mon histoire ici savent que c'est complètement faux

Je doute que Paul ait répété tout ça à Dan mais s'il l'a fait, ça a dû sûrement être du genre "elle n'envisage rien avec toi et elle te voit surtout comme un ami", et c'est absolument absolument absolument pas ce que je pense

Mais j'allais pas dire à Paul que si, carrément que je veux reprendre un truc, je fantasme sur Dan depuis 5 ans et j'en ai rien à foutre de la distance, je lui suivrais au Canada si j'avais l'impression que c'était réciproque

Je ne me voyais pas lui confier des trucs dont j'avais pas parlé avec le principal intéressé. Donc bah, j'ai répondu ce qui me venait par la tête de peur qu'il répète à Dan des trucs que je contrôlerais pas. Et je l'ai laissé un peu tirer des conclusions de mes phrases à demi-mot sans trop le contredire parce qu'en vrai, c'était entre moi et Dan cette histoire.
Et idem, un mec qui me plait pas des masses, si son pote vient tâter le terrain pour lui, je pense pas que je dirais franchement ce que je pense parce que c'est bizarre d'en parler derrière le dos du mec en sachant qu'il y a des chances que ça lui soit répété... sauf si le mec me harcèle et que j'ai besoin qu'il le comprenne, ce qui n'est pas ton cas.
Le seul moment où je pourrais éventuellement être franche c'est si j'ai envie qu'on me mette en contact avec un mec, mais une fois que le contact est pris, je ne jugerais plus que ça regarde les autres
Enfin chacun son fonctionnement mais bon, je ne me fierais pas à 100% sur ce qu'il dit à ta collègue, à moins que ce soit genre sa meilleure amie et qu'il croit à tort qu'elle ne répétera pas ce qu'il raconte.
Et pour le coup des papillons, et c'est encore là où c'est traitre l'intermédiaire, c'est que par exemple je répétais partout que Dan était beau mais pas très intéressant au début. Si un intermédiaire était allé lui rapporter ce que je disais, ça lui aurait fait peut-être de la peine à tort, et en tout cas ça aurait renvoyé une fausse image de ce que je pensais de lui, parce que rétrospectivement, j'aime beaucoup mes souvenirs du début avec lui. Et s'il m'avait demandé au bout d'un mois, ce que je pensais de notre relation, j'aurais pas dit "j'en sais rien et je m'en fous" comme j'avais répondu à ma pote, j'aurais sûrement dit "j'ai envie que ça continue". C'est juste que voilà, je misais pas mon futur sur lui au début, ce qui est NORMAL. Et j'avais pas pris le temps d'analyser ce que je ressentais ou de le qualifier, mais j'aimais ce que je ressentais en tout cas et j'avais pas envie que ça s'arrête. Donc ce que je pouvais répondre à une amie ou au principal intéressé, c'était très différent.
Alors que tu aies été échaudée par le passé et que tu veuilles arrêter, ça peut se comprendre. Mais je pense qu'on se sent quand même mieux en discutant directement avec l'intéressé, quitte à ce que ça casse et que ça soit pas fun sur le coup, plutôt que de monter des plans seule ou de se reposer sur la médiation d'un tiers et de trainer comme un boulet l'incertitude de déplaire

Alors pour le prochain mec (si tu abandonnes avec lui), n'hésite pas à prendre un peu plus les rênes, quitte à dire "bon écoute coco, moi je veux pas d'un indécis donc soit tu me dis on tente, soit on arrête tout de suite" dès le départ
