Hop hop hop lamentation du jour.
Hier en fin d'après-midi, j'ai fortuitement croisé mon coloc dans la cuisine, et nous avons discuté pendant qu'il faisait je ne sais quoi et que je tentais de récurer avec les ongles une casserole qu'il avait laissé cramer. Il m'a demandé si j'avais été en vacances pendant les dernières semaines, j'ai donc répondu que j'avais arrêté la fac, et que là j'étais à Lyon pour chercher un moyen de me rendre un peu utile à la société. C'est là qu'il a commencé à me dire, en gros, que "tu sais, moi aussi j'ai cette impression là, de pas avoir de cadre de vie, d'être un peu un ouf sauvage lâché dans la ville (bon d'accord il l'a pas formulé tout à fait comme ça, mais ça revient au même). Pleine de bon sens j'ai fait remarqué qu'au moins, lui, il étudiait. Réponse : "ouais mais tu vois, regarde hier soir, avec mes potes on était bourrés et on a essayé de forcer un hôpital avant de se faire jeter par des vigiles, alors je comprends un peu ce que tu ressens".
A méditer.
Finalement, bien qu'il m'ait dit de laisser la casserole parce que c'était pas à moi de le faire, c'est quand même moi qui ai fini de la récurer (à l'ongle encore, l'éponge ça marchait pas), parce que j'avais besoin de manger et qu'il avait réquisitionné les casseroles propres pour préparer un dîner presque parfait à sa cousine et son mec.
Plus tard dans la nuit : Une bande de jeunes débarque avec bruit et fureur dans mon appartement. C'est le retour de soirée, les cris, les pleurs, la folie. Et ça dure, et ça dure...ma coloc finit par se lever et crier "NON MAIS JOHN*, TU SAIS QUELLE HEURE IL EST ? IL EST 4H30 DU MATIN ALORS MAINTENANT TU TE TAIS". Je la remercie dans mon coeur, tandis ce que les clameurs s'étouffent un peu et s'entrecoupent de "chhhuuuuuuut" sonores. 1h plus tard, c'est reparti, ils ont visiblement décidé que ce serait soudain marrant de parler tous les 6 à la fois. Là, forte de la conviction que c'est mon tour d'apparaître en scène, je viens cogner du poing contre la rambarde de l'escalier (ça fait un bruit et une vibration très intéressants) en hurlant "JOHN*, TU BAISSES LE SON STP". Re-étouffage pendant 20 minutes, avant de mettre la musique ! Roxanne ! Put on the red light ! Roxanne ! Enfin, tout s'apaise, il est 6h du matin et moi j'arrive plus à dormir, mon coloc tousse comme un tuberculeux, je me retiens fort pour ne pas envoyer un texto à base de "SI TU CREVAIS CE SERAIT TROP BEAU". Finalement je me décide à descendre fumer une clope, pour trouver une scène charmante : la lumière toute allumée, un inconnu qui dort la bouche ouverte et les bras en croix, à moitié par terre à moitié affalé sur le canapé, et mon coloc en train de ronfler bruyamment assis sur une chaise, les bras par terre et la tête se rapprochant du sol. Je pousse la chaise pour accéder à mon bureau, et c'est là que le jour se lève.
Finalement après être allée admirer tout ça (ya un super panorama en dessous de chez moi), je reviens et je lui envoie quand même un texto "Tu vois, là, ce serait vraiment cool d'avoir des céréales". J'ai toujours pas eu de réponses, j'ai fini par m'endormir vers 9h du mat alors que je voulais pas, et un paquet de substitution n'est toujours pas apparu sur mon étagère.
*Par souci d'anonymat gnagnagna