@elea51 cette nouvelle loi chômage pénalise.
Alors la 1ere fois que j'étais au chômage, c'était avoir travaillé 3 mois, donc c'est passé à 4 et maintenant 6. Ça pénalise grandement les saisonnier et il y a énormément de petit contrat.
Je suis d'accord que cette loi pénalise (à deux niveaux : d'abord sur le montant de l'indemnisation, puis sur la durée). Je dis juste qu'elle est assez critiquable pour ne pas en rajouter de manière non fondée.
Ok, donc pour les 3 mois ,on parle de deux temporalités différentes. Je pensais que tu parlais des changements intervenus sous la présidence Macron, où on est passés de 4 à 6 mois.
La durée des 3 mois d'affiliation est si ancienne que je n'étais pas encore née : mais d'après ce
rapport, en 1979, 3 mois de travail dans les 12 derniers mois étaient suffisants pour percevoir l'allocation de base pendant 12 mois. En 1984, 3 mois permettaient toujours d'ouvrir des droits....mais pour 3 mois (la situation s'était déjà alors vite dégradée).
Mais ce que je dis, c'est que l'augmentation de l'affiliation minimale, même si elle empêche certaines personnes d'ouvrir des droits, n'est pas la pire des mesures des dernières réformes. En soi, l'idée que la convention d'assurance chômage soit plus protectrice quand le contexte économique est défavorable (et donc revienne en arrière quand le contexte s'améliore) peut se défendre. Mais les autres mesures qui impactent le montant et la durée de l'allocation trahissent à mon sens une autre idéologie.... Et je trouve que ce sont surtout ces mesures qui précarisent les personnes.
Il y a 4 ans, j'avais 3 boulots, j'ai démissionné d'un et les 2 autres étaient des cdd, j'ai pu avoir un allocation chômage.
Aujourd'hui j'ai démissionné pour cause de Burnout, pas concideré comme légitime car la médecine du travail a concideré qu'il fallait que je serre les dents. Il me restait des droits, mais ils sont gelés suite à la démission actuelle. Du coup ca à bien changé à ce niveau et ma conseillère m'a dit que oui il fallait refaire une demande au bout de 4 mois et que j'y aurai droit. (et oui j'ai cherché ailleurs et cherche toujours)
En fait, tes deux démissions s'inscrivent dans des contextes différents mais la législation n'a pas évolué sur ce point ces 4 dernières années.
Dans la première situation que tu décris, ce sont tes deux autres contrats qui ont permis de neutraliser ta démission mais sans cela, tu n'aurais pas non plus été indemnisable.
J'insiste sur le fait qu'après un départ volontaire, il n'y a pas de gel des allocations pendant 4 mois à l'issue desquels les droits seraient ouverts. Il y a en revanche un délai de 4 mois incompressible avant de pouvoir saisir l'IPR, qui est souveraine. Bien sûr qu'il faut la saisir car à part le temps de remplir le dossier, on n'a jamais rien à perdre donc il faut toujours essayer. Mais il n'est absolument pas possible de s'engager sur ce que sera la réponse de l'IPR. Je te souhaite bien sûr une réponse positive de l'IPR, mais cette réponse positive n'est pas garantie (mais on peut être optimiste quand il y a eu une reprise d'emploi, car cela est apprécié très positivement par l'IPR).
Pour les radiations surtout en fonction du boulot proposé, ça existe bel et bien et un ancien conseillé m'a dit que je ne devais pas faire ma difficile... J'ai heureusement trouvé autre chose ailleurs et pas loin de chez moi.
Et je ne sais pas si à ce niveau ça a changé mais il y a 4 ans, il fallait faire les recherches que dans le secteur où on a le plus d' experience, boulot que je ne peux plus faire. J'ai plusieurs compétences et le conseiller ne voulait pas les prendre en compte...
Cela existe dans le texte de loi mais ce n'est clairement pas appliqué. Vraiment, pour moi, c'est un non-sens que de prétendre que le plus grand risque qui pèse sur les demandeurs d'emploi est la radiation pour refus d'ORE tant cette situation est marginale. Le vrai risque, c'est l'absence à rendez-vous ou prestation. Là, les radiations sont bien plus nombreuses et font réellement partie du quotidien d'une agence. Dans mon agence, je n'ai jamais vu un demandeur avec une procédure de sanction pour refus d'ORE. Et vu les chiffres, mon agence n'est pas une aberration statistique.
En outre, oui, la définition de l'ORE a évolué depuis. Préalablement, la distance géographique était supposée augmenter et les prétentions salariales diminuer, selon un barème spécifié par la loi, en fonction de l'ancienneté de l'inscription. Ces dispositions n'existent plus et pour le coup ce changement est en faveur des demandeurs. Désormais, les critères de l'ORE sont définis avec le conseiller. Et bien sûr que rôle du conseiller est aussi de faire réfléchir le demandeur sur ces critères pour qu'ils soient cohérents avec le marché du travail. Faire réfléchir, ce n'est pas forcer la personne. Mais c'est essayer de lever certains freins (mobilité, projet professionnel....) pour augmenter ces chances de retrouver un emploi.
Mais c'est vrai qu'à une époque, les personnes étaient inscrites dans le dernier métier exercé, même si elles ne pouvaient plus l'exercer. Désormais, elles doivent être inscrites sur un métier pour lequel elles sont immédiatement employables, et donc un métier que les personnes acceptent. Par exemple, à l'heure actuelle, on nous demande de modifier les ORE des personnes inscrites sur un métier en tension si elles ne recherchent plus ce métier car nous avons besoin d'identifier les personnes réellement en recherche sur ces métiers pour leur proposer ces offres. Et les contrôles de la recherche d'emploi vont cibler ces métiers donc vraiment, la personne n'a aucun intérêt à être inscrite sous l'un de ces métiers si cela ne correspond pas à sa recherche.
D'où l'intérêt de mettre à jour aussi souvent que nécessaire l'ORE. Mais la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel, le développement du Conseil en Évolution Professionnelle, ont impacté des changements à ce niveau-là.
Et bien sûr, on peut rechercher différents métiers donc on peut avoir une recherche plus large que l'ORE et on ne reprochera jamais à une personne de faire des démarche.