Commentaires sur Isabelle, 11 295 € à deux : « J’ai une mauvaise tendance à investir dans l’immobilier »

[nip33]

@Bloem ,

je souhaite apporter ma pierre à l'édifice sur le fait qu'on est plus tranquille en tant que propriétaire, je suis accédant à la propriété depuis 4 ans, après avoir vécu 4 ans en location, et bien je me souviens quand on a eu une fuite quelques mois après mon emménagement, j'ai regretté de ne pas être locataire, car j'avais l'habitude d'appeler le proprio quand il y avait un souci, mon ancien proprio était plutot réactif!!!

et quand j'ai vu dernièrement des propriétaires avoir des problèmes suite aux fissures qu'ils ont eu dans leur maison, suite à un séisme, intempéries, j'ai stressé énormément!

Et suite aux intempéries dernièrement, j'ai beaucoup angoissé pour mon logement, alors que si j'étais restée locataire, j'aurais eu moins d'angoisse! par contre si tout va bien, et si j'atteins la retraire, mon logement devrait être payé, mais j'espère que je vais pas devoir faire un autre crédit pour tout refaire!!

j'ai lu toutes les pages, et je remercie celleux qui ont développé les arguments au sujet de la multipropriété et sur le fait de manger bio, j'en ai appris des choses!!

par contre pour ce qui est du voyage dont j'ai l'impression que c'est mal vu, et pas que sur le forum, à mon travail j'ai un collègue tres "anti-avion" et il le fait bien comprendre!! désolée mais je comprends que la madz voyage surtout si elle a de la famille qui habite loin, je suis dans le même cas, et j'ai attendu 6 avant de revoir ma famille, certaines personnes sont décédées durant ce temps, d'autres sont très malades, d'autres ont bien vieilli, et je me rends compte que le temps passe tellement vite, donc j'ai promis à ma famille d'aller les voir tous les deux ans et de ne plus attendre 6 ans! si seulement je pouvais avoir la même vie actuelle dans mon ile d'origine, mais j'ai du faire des choix de vie!!!!

 

[nip33]

@Alzire , oui je comprends très bien ce que tu veux dire, mais j'avoue honteusement que j'ai rêvé de voyager hors de mon ile d'origine, car j'ai toujours voulu découvrir d'autres pays, mais j'ai abandonné tout ca, a cause de la situation actuelle écologique, des finances aussi, car quand je vais voir ma famille, c'est un vol long courrier et vivant en province, je paie le train + billet avion super cher, donc je garde un bonne partie de mon épargne pour cela!!

Mais j'ai la chance d'avoir le train ou je suis et de pouvoir visiter l'europe sans prendre l'avion, même si je regrette beaucoup le fait que souvent il faut faire un gros détour à Paris, ce qui rallonge considérablement le voyage!!!

 

[AngèleLN]

@Kettricken oui quand j'avais 18 ans, la banque m'appelait une fois par an environ pour savoir si je voulais faire des placements "plus à risque mais avec des taux intéressants". Pour le contexte un membre de ma famille est mort quand j'avais 17 ans et j'étais sa seule héritière ce qui m'a permis d'avoir un bon pécule (environ 50k) pour commencer la vie. Honnêtement n'y connaissant rien et étant de nature frileuse, j'ai refusé et j'ai préféré faire un PEL, un LDD et une assurance vie.
Avec le reste, j'ai acheté ma première voiture et par la suite, ça m'a constitué un apport pour acheter mon premier appartement dès que j'ai eu mon premier contrat pro. Je précise un petit appartement de 35m² d'une valeur de 80 000 euros. Pour celles que ça intéresse, je l'ai acheté sur 30 ans avec un taux d'intérêt à un 1.45%. Il est maintenant mis en location meublé. Je suis actuellement en location avec mon conjoint.

 

[BravoCharlie]

Il y a deux rhétoriques que je trouve fort déresponsabilisantes quand on parle impact socio-environnemental de nos consommations :
- la théorie du colibri selon laquelle il conviendrait de faire pipi dans la douche pour chancher le monde, sans toucher à rien ;
- l'inverse qui est de se scandaliser quand on juge un comportement individuel au regard des enjeux sociaux et climatiques ;

J'entends que la principale part de responsabilité est portée par l'absence de volontarisme et l'hypocrisie des gouvernements vis-à-vis du dérèglement climatique. Je suis d'accord : sans loi, sans contrainte juridique, sans pénalisation, on n'arrivera à rien. En revanche, s'outrer dès qu'on ose dire que quelqu'un.e qui a le privilège nécessaire pour consommer différemment ne le fait pas, c'est tout aussi déresponsabilisant. Oui, on a une part de responsabilité : oui, faire pipi dans la douche, ne plus acheter du Made in China, faire isoler son logement en exploitant des niches fiscales, ne plus se déplacer en voiture pour des trajets pour lesquels c'est dispensables etc, il faut le faire, dès qu'on peut en fait. Parce qu'à force de ne pas se juger, de respecter les libertés individuelles gna gna gna, bah on fait rien, on continue de nourrir le système qui n'hésite pas à nous bouffer en retour. J'ai les moyens de ne pas acheter de vêtements chez Zara ? Ben je suis désolée mais si je le fais quand même, je porte une part de responsabilité. C'est comme ça. On peut assumer d'en avoir rien à faire, n'empêche que je m'expose à 1/ ma propre culpabilité 2/ le jugement de celleux qui soit sont activistes et/ou n'ont pas les moyens d'adopter un comportement vertueux, soit de celleux qui font ces efforts nécessaires. Parce que la demande c'est pas une personne mais c'est un groupe de consommateurs. Si on s'y met pas tous : on va jamais y arriver. Justement parce que les gouvernements ne font rien, eux. Consommer différemment c'est contraignant ? Ben ouais, peut-être. Parfois aussi, il suffit de moins consommer : ça ne pose pas de contrainte. Quand on peut : faisons-le.

Les pleurnicheurs ce sont quand même surtout ceux qui disent 'ouin ouin, je suis allée au marathon de New York sur 3 jours et maintenant on me juuuuuuge'. Ben ouais, on te juge. Et c'est : normal. Notre liberté individuelle à aller au marathon de New York quand on habite à Paris j'en ai pas grand chose à faire quand elle contribue à un système qui déplace des populations entières parce que leur lieu de vie est devenu invivable.

Et je dis ça en tant que pollueuse : je fais mon maximum et quand je merde, ben je merde. Je chouine pas sur ma liberté individuelle à porter ce pull tissé par des Ouïghours en fait. J'ai merdé et j'entretiens cette culpabilité qui, quand j'aurai besoin d'un pull la prochaine fois ben j'espère bien que j'y réfléchirais à deux fois et que je serais plus rigoureuse sur le choix de la marque. Et si c'est la culpabilité ou le jugement d'autrui qui m'y poussent : ok, pas de problème, c'est un levier comme un autre dans une situation globalement catastrophique en fait.

Et dernier point parce que mon discours fait un peu "quand on veut on peut" : non. Si tu as déjà pas de quoi manger le 4 du mois, fais ce que tu peux en fait. Mais quand on peut en revanche, on doit.

 

[Horion]

@Bloem

Oui alors ce que tu oublies de dire en tant que locataire c'est que
- on est plus ou moins libres (en fonction du marché) donc si la situation financière devient critique, on peut tenter de se retourner, faire une demande de logements sociaux, etc
- on peut toucher des APL en cas revenus précaires et c'est clairement un bon coup de pousse
- certes en étant propriétaire on ne paye plus de loyer mais vu le coût du foncier. Même dans des petits villages franchement ça se vaut parfois (environ 50% de la valeur locative du bien)
- sans parler de l'entretien. En tant que locataire, même si les proprio ne font pas où traînent la pattes, on a pas grand chose à faire. Alors que chez toi si ton chauffeau tombe en panne tu dois tout racheter à tes frais. Bref cumuler sur pas mal d'années avec tout l'entretien à faire, etc, ça peut revenir cher en fonction du bien qu'on a acheté

Bref être proprio à ses avantages mais c'est clairement pas du tout la bonne affaire quand tu as des revenus modestes aujourd'hui. Les taux de remboursement de crédit explosent le plafond. En cas de difficultés les gens sont coincés car il est super dur de revendre aujourd'hui car les banques ne prêtent plus beaucoup et les gens n'ont plus l'argent d'acheter (la maison de ma mère était restée en vente durant 3 ans et ils ont du la brader pour qu'elles partent malgré le fait qu'elle était en bord de mer, piscine, maison d'architecte de 2000, une très grande terrasse en plus du terrain, 3 chambres avec une salle de bain privée, etc. Dans les années 2000 ils ont eu d'énormes coups de chances pour la faire construire car c'était beaucoup moins cher mais aujourd'hui ils n'auraient absolument pas pu se payer ça)

Je trouve ça même dangereux de sortir ton discours avec que des points positifs alors qu'il est important de bien connaître les points négatifs. Je le redis mais un handicap c'est très vite arrivé donc perte de travail donc perte d'argent et la t'es sacrément dans la merde si t'arrives pas à revendre, etc.

 

[BravoCharlie]

- meme ressenti un peu atténué dans l’actuel. Quand il faut prouver au propriétaire que oui il faut engager des réparations pour la serrure et le chauffage et que ça traine, qu’il veut un contre avis … c’est usant et c’est ma qualité de vie qui en pâtit. Pourtant je provisionne un petit budget travaux et mon mari a déjà fait énormément de petites réparations, pour que le propriétaire rechigne sur le prix du matos (tu as déjà économisé la main d’œuvre !)

J’ai très envie d’être propriétaire pour que faire une réparation, ce soit faire une réparation durable.

Je ne sais pas si ce que je vais dire est vrai mais : je suis propriétaire d'un appartement que j'ai acheté pour y vivre. Je n'y vis plus depuis que j'ai emménagé avec mon copain mais je trouve que ça change tout : j'ai fait des travaux pour moi, m'y sentir bien, qu'il soit pratique, pas trop une passoire thermique etc. Et je crois que ça change tout entre un propriétaire qui achète sa résidence principale puis la loue par exemple plutôt qu'un investisseur.
Et du coup, ma locataire actuelle, je la comprends quand elle me demande une réparation. Je ne dis pas oui à tout ou je ne paie pas tout (exemple : quand elle veut des étagères supplémentaires, alors que j'en ai déjà mis pas mal, je lui paie pas mais je dis oui, vas-y fais des trous. Mais elle a cassé les plaques de cuisson, bah oui, j'ai payé et tout de suite, pour qu'elle puisse... manger et c'est normal).
Après, je suis aussi limitée par le manque de liquidités parfois : je ne gagne pas de liquidités sur cet appartement (les dépenses qu'il me provoque sont supérieures aux revenus qu'il me génère) - mais je gagne en capital, et c'est un privilège. Et du coup, une dépense à 1000€ sauf grosse urgence, je vais pas pouvoir la sortir dans la semaine, parce que j'ai quasiment aucune capacité d'épargne pour provisionner. Le risque du propriétaire dans mon cas - particulier - c'est de ne pas pouvoir provisionner suffisamment de liquidités et que, contrairement au locataire (et c'est tout à fait normal), les dépenses de réparation structurelle qui incombe au propriétaire sont souvent très très élevées. Et lâcher des 1000€ comme ça, c'est parfois pas possible pour moi. Je m'y efforce un maximum mais là, par exemple, j'ai eu deux ans de procédure juridique relative à cet appartement, j'ai dû prendre une avocate qui me demandait 1000€ tous les deux/trois mois, ben je suis A SEC en fait. Si ma locataire me demande de changer les volets demain, pour 800€ je vais pas pouvoir. Si c'est une fenêtre qui casse ou quoi, j'irai gratter de l'argent à mes proches, parce qu'il faut qu'elle vive, mais si c'est pas urgent urgent, malheureusement, je vais pas pouvoir sortir beaucoup d'argent d'un coup.
L'investissement que j'ai fait sera, à long terme, rentable puisque dans 20 ans, je serai pleine propriétaire de cet appartement. Mais à ce stade, ce n'est pas le cas. Mon seul risque, c'est ça finalement et ça peut jouer aussi sur le risque, en termes de qualité de vie, de ma locataire. Mais j'essaie quand même d'être ultra attentive à la qualité du logement et à son entretien et ça c'est parce que je suis attachée à cet appartement, que je l'ai acheté pour moi y vivre et y vivre bien et agréablement et que je comprends de quoi me parle ma locataire quand elle veut que je finance un truc (j'aurais pu dire parce que je suis pas une garce tout simplement mais finalement y a pas que ça). Et ça, je pense que les investisseurs et multi-propriétaires n'ont pas cette sensibilité à leur(s) bien(s).

 

[Ecil]

C’est chouette de lire vos témoignages de « petites » propriétaires (dans lesquels je me reconnais).
On a réussi à acheter une petite maison avec mon copain (en résidence principale), et on découvre (naïvement peut-être) que c’est un engagement financier assez considérable même après avoir réussi à aller jusqu’au bout du processus d’achat. Tant de travaux inattendus… Je n’ai jamais eu aussi peu d’économies ou de capacité d’épargne, mais je crois (et j’espère) qu'au bout de l’emprunt et des gros travaux ça ira mieux (et ça sera vraiment très rassurant d’avoir son toit 100 % à soi). Et il y a effectivement une grande satisfaction à pouvoir faire les travaux à sa façon (en isolant pour de vrai un logement par exemple ).

Donc je m’estime quand même chanceuse, et je ne regrette pas trop le statut de locataire. Même si dans le meilleur des mondes, j’aimerais vivre dans une société où il ne serait pas nécessaire de devenir propriétaire pour se "mettre à l’abri" des aléas de la vie et pour vivre dans des conditions décentes, et où la société prendrait soin de tout le monde et où il n’y aurait pas de multi-propriétaires ni de milliardaires héhé… On peut bien rêver

Spoiler: HS

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[Kettricken]

@BravoCharlie Nous avons acheté une maison en faisant un emprunt très en dessous de notre capacité d'emprunt (au début on était à 20% de nos revenus, on est tombé à 15% puis remonté à 19% avec un emprunt travaux)
Et dieu merci car on pensait avoir acheté une maison avec juste 8-10k de travaux (estimation faite par un ami dans le batiment) mais depus qu'on l'a acheté fin 2017, on a du dépenser facilement 7-8 fois cette somme en travaux qui ne sont pas de l'ordre du cosmétique : planchers qui s'affaissaient, toiture vieillotte, infiltration d'eau dissimulée, chaudière...

Je pense que c'est bon de rappeler qu'un achat immobilier même pour y vivre, ça reste un investissement et que ça comporte des risques
On a mal joué, mais je connais plein de gens qui se sont aussi retrouvé avec plein de travaux non prévus qui les ont parfois mis dans la mouise

 

[BravoCharlie]

@Tardigrade ça me parait complètement fou cette rentabilité !

 

[Petit bouchon]

Je voulais aussi apporter mon témoignage quant à l'accession à la propriété.

Spoiler: Spoiler

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[Bloem]

@Horion Là où j'habite la location c'est maximum 1/3 de ton salaire, garant obligatoire, frais d'agence à la charge du locataire et minimum 2 mois de loyer en caution.

Autant dire que, pour les petits salaires, la mobilité, c'est là où on peut, et qu'il faut avoir aussi des économies. En étant proprio, et en comptant tout, j'épargne 150€/mois pour un logement un peu plus grand, à moi. Même avec les imprévus, même si je devais perdre l'appart demain, je reste gagnante.

Ça dépens de pleins de facteur mais avoir le choix entre acheter et louer c'est avantageux pour tout le monde, même les pauvres.

 

[BravoCharlie]

@Kettricken je compatis, c'est d'une angoisse les travaux et les sommes en jeu font toujours peur. Je suis moi-même parfois effrayée quand j'essaie de chiffrer les travaux de rénovation qu'il me reste à faire dans mon appartement (ou alors contribuer à ceux que mon mec voudrait faire chez nous, par exemple). A Paris, où on a acheté tous les deux (enfin, moi en première couronne) et malgré de bons prêts, on ne dégage pourtant pas de rentabilité qui me permettrait, comme @Bloem de mettre les 150/200€ de côté en provisions pour les voir venir, ces travaux. Je n'imagine pas quand, comme pour vous, ce sont des travaux indispensables et structurels (donc chers, sûrement, la toiture ça doit être quelque chose).
@Petit bouchon oui, j'imagine qu'on est pas sur du tous-pourris mais je pense malgré tout que l'échelle aide : quand je vois des amis dans le neuf qui doivent courir après le constructeur pour réparer la moindre petite chose, on sent qu'Eiffage ils en ont rien à carrer. Et au-delà de ça, je reconnais que malgré une certaine sensibilité, être propriétaire (surtout dans des investissements qui ne dégagent aucune liquidité), nous met parfois dans des situations délicates vis-à-vis des dépenses qu'il faudrait engager parfois d'urgence et pour le bien-être de son ou sa locataire.