Commentaires sur J’étais childfree, je suis devenue mère, et la pression à la maternité m’a fait douter de mes choix

[Kettricken]

@MorganeGirly la fertilité décline chez les femmes, plus que chez les hommes, c'est un fait. J'avais luy que ça commence vraiment vers 38 ans et à 42 ans (ou à la fin des 42 ans ?), la mutuelle belge ne rembourse plus les traitements PMA considérant que c'est foutu

Mais ce sont des statistiques (les pieds dans le four et la tête dans le frigo, ça fait une température moyenne du corps de 37 degra). Et en vrai, c'est une énorme lotterie. On ne peut pas savoir avec quelle facilité un couple fera un enfant avant de tester.
J'ai commencé à 33 ans et galéré pendant 3 ans. Une amie vient de tomber enceinte à 40 ans en 2-3 mois.
Perso, je me suis pas mal référée à cet article de Martin Winckler. Je ne sais pas si les chiffres sont encore valable mais j'aime bien le fait de présenter les choses en terme de "% de chance individuelle de tomber enceinte en deux ans". La majorité des femmes entre 35 et 39 ans qui tentent d'avoir un enfant en ont un dans les 2 ans selon ses données.

Après, je pense comme toi que la majeure partie des femmes, voir l'immense majorité, ont cette idée de fertilité décroissante bien implantée dans un coin de leur cerveau. Et que ça ne sert à rien de le leur rappeler. C'est inutile, parfois douloureux et quasi toujours impoli.
Dans mon entourage, toutes les femmes qui voulaient un enfant ont commencé à sentir la pression dès 30 ans.

Après, on m'a récemment dit que si on avait des craintes parce que pas en situation d'avoir des enfants alors que l'âge avance, il est toujours possible de faire un bilan de fertilité pour évaluer où on en est. Ca ne présumera pas forcément de la situation si on tente ensuite d'avoir un enfant, ne serait-ce que parce que celle-ci dépendra aussi fortement de la fertilité du compagnon.
Mais si le bilan indique une réserve ovarienne déjà basse à 35 ans, ça peut valoir le coup de réfléchir à congeler des ovocytes (en Belgique, c'est possible pour les femmes seules. Y compris de faire appel à un donneur. Je ne connais pas la situation en France)

Bref je pense comme toi que ce message de "prévention" ne sert à rien dans l'immense majeure partie des cas
Et j'envoie bcp de soutien à toutes celles qui sont dans la trentaine, n'ont pas encore d'enfant ni de compagnon, et ne sont pas CF et qui se tracassent

 

[Crapule du Far West]

Mince ! Wahou ! 4 pages de commentaires pour un sujet qui n'en est même pas un. Evidemment que chacun.e fait et pense ce qu'iel veut tant que ça n'impacte que ses propres choix (et les choix de son.sa partenaire éventuellement).
Je ne comprends même pas qu'en 2022 on en soit encore là (ah ah mon côté trop radicale). Non mais franchement, de quoi j'ai besoin de me justifier si j'ai aimé le chocolat noir à 20 ans et que maintenant je me damnerais pour du chocolat au lait ??? Je ne comprends pas pourquoi on n'aurait pas le droit de changer de caractère, de point de vue, ... dès lors que le sujet est la maternité (/la féminité/...)
bref on reste sur le "mon corps, mes choix".

 

[Anna Cassius]

@Crapule du Far West ah ben on aimerait bien que ce soit pas un sujet, c'est justement l'objet de l'article et de la conversation !
c'est pas à nous qu'il faut dire ça x)

 

[Chat-au-Chocolat]

@Kettricken Étonnant cet article de Martin Winckler, je n'aurais pas pensé que la majorité des femmes pouvaient être fertiles jusqu'à 50 ans Je crois que c'est la première fois que je lis : rassurez-vous, à 35 ans vous avez encore quinze ans de fertilité devant vous ! Ça tranche tellement avec le discours (inutilement) alarmiste habituel.

 

[just_in_case]

Spoiler: Chiffres sur la fertilité, pour les personnes qui ont envie de développer sur le sujet

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[Ornicar]

Franchement (sans nier la pression de la société et les injonctions à la maternité) j'ai l'impression que ce témoignage est juste une évolution naturelle, qu'on soit childfree ou pas. C'est normal qu'à la vingtaine quand on est celib, qu'on a une carrière à construire, souvent une vie sociale bien remplie et pas ou peu d'enfants dans l'entourage on soit plus enclin à se déclarer childfree en pendant aux désavantages. Même les gens qui veulent des enfants sont moins enclins à l'heure actuelle à faire des enfants à cet âge-là. Et comme la témoignante il y a un moment où on y réfléchit sérieusement et la situation, l'âge aidant on se dit "pourquoi pas maintenant?". L'ambivalence dont elle parle me paraît assez commune. Même s'il y a une envie viscérale, c'est plutôt sain de se poser des questions, d'avoir des doutes...
Peut-être qu'effectivement on n'en parle pas assez mais je pense que comme pour tout, les gens qui sont sûrs à 100% de vouloir ou non des enfants constituent les extrêmes d'un continuum. Je trouve aussi que quand on se pense childfree ou qu'on pense vouloir des enfants, on a tendance à voir et à mettre en avant ce qui correspond à notre choix (voir le côté négatif ou les peurs quand on est childfree ou fantasmer la vie avec des enfants quand on en veut). Alors que pour faire un choix éclairé à un moment T on devrait aussi se mettre à l'autre place et lister les avantages qu'on verrait à l'autre situation, y compris les avantages que ça peut avoir par rapport à la société.
Je trouve que la conclusion de l'article est un peu facile en accusant la pression de la société alors que les questionnements et les doutes sont inhérentes à ce genre de décision qui engage pour toute une vie. C'est d'ailleurs une chance quelque part qu'elle ait pu se poser toutes ses questions et se torturer l'esprit. S'il y avait une vraie pression à la maternité elle n'aurait pas vraiment eu le choix d'être childfree à un moment.

Spoiler: Sur la baisse de fertilité

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Donc oui je pense qu'avoir ce genre d'infos ça permet aussi de se positionner: si on est célibataire envisager d'avoir un enfant seule ou si on est encore jeune et qu'on veut des enfants se renseigner sur l'age banking plutôt que de se stresser à trouver un mec ou se résoudre à être childless alors qu'aujourd'hui on a de plus en plus de moyens de faire un choix pour soi à ce propos. Le souci comme le dit @MorganeGirly c'est qu'on reste encore dans l'idée qu'un enfant c'est le prolongement voire la preuve d'un couple hétéro amoureux et limite une réussite sociale (ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants) alors que quand on voit le nombre de familles monoparentales ou recomposées, il y a de quoi relativiser d'assouvir son désir d'enfant sans entrer dans ce schéma.

 

[Charockie]

je trouve aussi que c'est inutile de répéter aux femmes à l'infini qu'elles ont une limite d'âge pour tomber enceinte par contre c'est juste une réalité scientifique, pour moi nier cette réalité c'est un peu comme affirmer que la terre est plate
on ne passe pas de "fertile comme au jour de ses 20 ans" à "ménopausée de 50 ans" du jour au lendemain, ça paraît logique qu'il y ait une diminution de la fertilité.
plein, mais alors plein de femmes auront leurs enfants sans peine dans cette période de diminution, ça on le constate très bien.

 

[Kaktus]

L'idée de faire un enfant quand on n'en a pas envie parce que peut-être que quand il sera trop tard on regrettera, je trouve ça méga flippant. Mais alors vraiment très très très flippant. Jouer avec sa vie et pire : jouer avec la vie d'un enfant qui n'a rien demandé, c'est tellement horrible, ça me dépasse...

Je ne comprends pas pourquoi autant d'infantilisation. Vous faites chier tout le monde sur tous les sujets comme ça ? Vous dites aux adultes d'aller aux toilettes parce qu'après hein, quand on sera en voiture, ce sera trop tard ? Vous dites aux adultes de manger parce que l'heure c'est maintenant et pas question de manger entre les repas ? Vous vous préoccupez de tous les aspects de la vie des gens et de ce qu'ils font avec leurs autres organes ou c'est juste le côté parentalité et leur utérus qui vous intéressent ? Non, vraiment, je suis curieuse.

Qu'est-ce qui vous fait croire que vous en savez plus que les gens sur leurs propres désirs, leurs propres envies, leurs propres projets ?

Qu'est-ce qui vous fait penser que les CF sont des gens immatures qui n'ont pas autant réfléchi que vous et qui n'ont pas votre niveau de connaissance au point que vous ressentez le besoin d'étaler votre science en espérant que ça les fasse changer d'avis ?

Qu'est-ce qui vous dérange tant dans le fait que des gens mènent une vie différente de la vôtre ? Ça vous agace ? Ça vous donne un sentiment de remise en cause de vos propres choix ?

 

[Clèves]

Je pense que je choisirais de ne pas avoir d'enfants plutôt que de faire un enfant toute seule (s'il s'avère que ce sont les deux seules options à ma disposition). Je ne me vois pas du tout être mère célibataire, ne serait-ce que financièrement : j'ai un salaire confortable mais je ne gagnerai jamais assez bien ma vie. Ce ne serait pas un service à me rendre, ni à moi, ni à l'enfant.

 

[Kettricken]

Le souci comme le dit @MorganeGirly c'est qu'on reste encore dans l'idée qu'un enfant c'est le prolongement voire la preuve d'un couple hétéro amoureux et limite une réussite sociale (ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants) alors que quand on voit le nombre de familles monoparentales ou recomposées, il y a de quoi relativiser d'assouvir son désir d'enfant sans entrer dans ce schéma.

Petit HS : une amie m'a raconté qu'elle a récemment réalisé que la phrase "ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants" correspond à la phrase "happily ever after" qui elle ne contient aucune référence aux enfants.
Elle a donc fait le tour de la traduction de cette phrase en différentes langues et il s'avère que seule les phrases française et espagnole incluent une référence aux enfants.
Sa préférée étant la phrase allemande :
- Et s'ils vivent encore, c'est qu'ils ne sont pas morts

Bref, cette idée de "il faut des enfants comme preuve ultime d'amour" n'est pas forcément autant ancrée dans toutes les cultures

 

[Pipistrelle.]

@Furya merci pour ta réponse que je viens juste de voir !

J'arrive à me projeter dans ta position dans le sens où je pense que si j'avais un enfant, ce serait une décision mûrement pesée et bien informée par les expériences d'autres parents. Donc je crois que j'arriverais à assumer les contraintes et que je trouverais du sens dans la maternité sans être trop nostalgique de ma vie d'avant. Et en même temps, j'arrive aussi à me projeter dans une vie sans enfant. Peut-être qu'il y aurait un deuil à faire de la possibilité d'en avoir, mais je pense que ça ne m'empêcherait pas de remplir ma vie autrement.

 

[Pas_du _gateau]

@Pipistrelle. je me retrouve beaucoup dans ton témoignage.

Je viens de lire tous ces commentaires et ça me fait beaucoup de bien de voir des personnes se poser les mêmes questions que moi, je me sens moins seule ! Autour de moi c'était soit des CF, soit des personnes qui ont toujours voulu des enfants et pour qui c'est une évidence, qui ont ressenti un besoin viscéral... Moi je sais pas, pendant ma vingtaine j'ai toujours dit "je verrais plus tard, après mes 30 ans" quand on me posait la question.
Maintenant je dis que je ne sais pas si j'en veux, mais j'ai 35 ans et ça me trotte de plus en plus dans la tête. Je ne ressens pas d'envie forte mais la peur de regretter, que ce soit trop tard...et je me dis que cette peur vient surement de toutes ces personnes qui m'ont justement dit que j'allais le regretter ! J'y pense quasiment tous les jours, ça me bouffe de l'espace mental et ça me fatigue. Parfois je vois l'enfant d'un ami ou mon neveu, et je me dis que c'est génial d'avoir un enfant et le lendemain je me dis que c'est quand même beaucoup de contraintes et que la maternité me fait peur.

C'est précisément dans ces conditions que j'ai commencé à essayer d'avoir un bébé.
Mon point de vue c'était qu'on n'est jamais prêt à 100%, la peur et les doutes sont toujours là (confirmé par beaucoup d'autres parents), on supporte peut-être un peu plus l'idée avec le temps.

J'ai vécu ça comme un saut en parachute, en fait.
Le parachute, c'était le soutien de ma moitié qui s'est engagé à s'occuper de notre enfant en partageant les tâches de façon équitable. Ça m'a rassurée.
Et on s'est lancés et on est très heureux. C'est vrai que c'est parfois usant, mais en faisant équipe les tracas passent.
Pour moi (et c'est bien ma situation perso et ça ne se transpose pas automatiquement à quelqu'un d'autre), être maman c'est tout vivre plus intensément. La joie, l'amour sont décuplés. Les embêtements aussi. Mais sa bouille, ses yeux, son sourire... Tout ça fait disparaitre la fatigue. J'ai vécu (et je vis encore) une expérience merveilleuse et le faire grandir pour qu'il devienne un adulte est un challenge très excitant, bien que terriblement angoissant.