Je me rappelle d'ailleurs que mon frère s'était battu à ma place, à l'école primaire, pour me défendre en CP d'un garçon qui voulait m'intimider (bon rien de grave, il ne m'avait pas touchée mais il m'avait mal parlé). Il lui en a collé une et l'autre ne m'a plus jamais emmerdée.
J'ai jamais vu cette expérience de façon négative, et si j'en avais eu la force / si j'avais été sociabilisée pour, je me serais probablement battue aussi. Au contraire je me souviens que j'étais très fière de mon frère sur ce coup-là

(et pour être tout à fait honnête je le suis toujours. Je dois être une sauvage selon vos critères

)
Alors perso, deux frères, un père, x copains : il y en a un seul qui s'est battu et uniquement avec un problème d'alcool ( = je bois trop , je cherche la bagarre). Donc plutôt lié à une addiction. Par contre je n'ai pas compris le passage cité : tu es fière de lui parce qu'il t'a protégé ? ou tu es fière de lui parce qu'il a réussi à imposer "la loi du plus fort" face à quelqu'un qui jouait la brute ? (ou alors autre chose ? Je n'ai pas compris donc hein

) .
Sinon évidemment qu'on est tous influencé par notre milieu social, notre éducation et ce qui est "norme" pour un ne l'est pas pour l'autre. Mais à mon sens c'est pour cela qu'il faut se garder de généraliser son expérience propre en fait de société ? Ce que tu fais là à mon sens en disant "Ouais c'est normal pour les mecs, ça veut rien dire de se battre avec quelqu'un, c'est un comportement genré de boy's club" et ça diminue l'impact des plaintes des techniciens contre JD.
C'est ta norme propre et du coup ça interpelle les autres qui n'ont pas la même et ne comprennent pas l'argument. Ce qui est peut-être plus intéressant ici, c'est plutôt de regarder les acteurs qui ont l'habitude de travailler avec les VD (assistante sociale, psy, médecins, asso, chercheurs, ...) et de voir si péter les meubles/Avoir des antécédents de plaintes pour violence au travail/etc. est un profil fréquent.
Mais je voulais surtout revenir sur ça :
Si Vanessa Paradis l'avait accusé, alors là rien à voir. Mais c'est justement ça le problème... On en revient à l'idée de mauvaise victime, et désolée mais c'est vrai qu'AH est une mauvaise victime. Tellement mauvaise, en fait, que c'est difficile de l'imaginer en victime tout court et de la croire vu les mensonges qu'elle sort.
Je pense que tu as raison et ... que ça représente exactement un argumentaire problématique. On en revient au problème de
base des VSS : la
crédibilité de la personne. En fait, vu que toi tu ne l'imagines pas en victime, elle ne peut pas l'être/on ne peut pas la croire. Et derrière, tout ce qui peut-aller dans son sens va être minimisé et ce qui va dans l'autre sens va être amplifié (par exemple, tu as dis de façon subjective/à l'appréciation de ton oreille que sur l’enregistrement "Elle a l'air d'une vraie psychopathe". Les psychiatres ne l'ont pas déclaré psychopathe pourtant, c'est juste ce que tu vois dans la preuve en fonction de sa crédibilité. Et c'est humain).
Mais c'est toujours le même problème : on imagine une certaine façon d'être victime (pour certains ça doit être la meuf traumatisée, donc si elle est joyeuse ça va pas. Pour d'autres ça doit être la meuf qui garde des preuves, donc si elle a tout effacé c'est signe qu'elle est pas nette).
C'est une histoire de crédibilité, un truc donc purement subjectif en fonction de nos croyances internes, qui fait que les rapports médicaux n'ont pas de valeurs, etc.
C'est la même chose qui fait que la plaignante contre Luc Besson a perdu : pas crédible (elle avait des intérêts pour sa carrière).
C'est la même chose qui fait que la plaignante du viol collectif contre les pompiers a perdu : pas crédible (elle est bipolaire)
Perso, j'ai l'impression que là c'est l'affrontement d'un féminisme théorique Vs pratique. Ça fait des années qu'on explique que les victimes sont dépeintes comme des personnes immorales et manipulatrices quand elles vont au procès (voir le témoignage de
Ils abusent grave par ex) , que malgré les preuves y a très peu de condamnation (chiffres à l'appui). Que les victimes peuvent aussi se droguer, se mélanger dans les détails, cacher des trucs par peur d'être descendu dans l'opinion, etc. Mais là, quand on le voit en vrai, ça ne marche plus. Car là on a un truc concret et notre cerveau est obligé d'émettre un jugement dessus : là c'est pas pareil, elle a dit tel truc sur son maquillage, là c'est pas pareil, elle a fait ça ...
Ca devient du pratique, plus de l'abstrait. Et le passage du concept à la situation illustrée ne prends pas. Oui des victimes rendent les coups, non ce n'est pas une solution et personne n'aura de médailles pour ça et ça restera punie. Mais pour autant, ça n'en est pas moins des victimes. Ca en fait juste des victimes
pas crédibles.
Edit : Et justement si on a réfléchie de façon conceptuelle et construit un savoir sur les VSS, c'est bien parce qu'on a vu que notre jugement instantannée avait des biais énormes (du à la sympathique "Culture du viol"). Ca ne vient pas du hors sol, ça vient des cas précédents, d'études de cas de "Pourquoi on a pas cru machin ?" et on en a tiré des leçons. Donc non c'est pas les concepts qui sont mal faits ou qui doivent être revus dans ce cas précis, là parce qu'en vrai, c'est le cas à chaque fois le "Not all men" et le "Oui mais là c'est pas pareil".