Envie d'avoir un enfant ? (pas d'annonce de grossesse ici, merci)

[Plume*]

@Sildan Merci d'avoir partagé ce témoignage si fort
Et merci de ton partage sur les AAD. Tu as l'air d'avoir déjà une idée assez précise de ce que tu veux, c'est chouette ! Je trouve l'idée de l'AAD très belle, donner naissance à son enfant dans l'intimité et le cocon de son chez soi, sans impudeur, sans blouses trop blanches... Et en même temps je crois que pour un premier accouchement ça me ferait un peu trop peur de ne pas être plus entourée. Les maisons de naissance me paraissent être un bon entre-deux pour juguler mes angoisses et rester dans le naturel. Mais j'ai hâte d'entendre ton récit d'AAD quand viendra le moment si tu maintiens ce choix et si tu sens l'envie de le partager sur le forum. Je pense que c'est très enrichissant d'avoir plein d'échos différents sur toutes les possibilités d'accouchement !

 

[Morgause]

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[Susan Boyle]

@Morgause , je compatis. Je suis un peu dans le même état d'esprit ce soir.
J'ai encore appris deux grossesses via les réseaux sociaux. Et je vois ce bonheur sous mes yeux et je me demande si ma machine fonctionne toujours. En plus, ça fait quelques cycles que mes tests d'ovulation ne détectent pas grand-chose : la barre est censée être plus forte que la barre témoin ou idem quand on ovule mais elle ne l'est jamais. Pourtant j'ai tous les symptômes de l'ovulation mais j'ai lu que ça ne voulait pas forcément dire qu'on ovulait (ce troll).
Est-ce que c'est un défaut des tests ? *je gratte ma barbe en fronçant les sourcils*

Mon médecin m'a dit de ne pas m'inquiéter avant deux ans d'essais et qu'il fallait se détendre. Classic shit quoi (elle a raison hein, mais je trouve le temps long ce soir).
Je pense quand même que je prendrai rdv avec mon gynéco aux un an d'essais. Soit dans un mois ...

 

[Sildan]

@Plume* en effet j'ai une idée assez précise de ce que je souhaite pour l'accouchement mais c'est parce que j'ai été enceinte déjà et donc j'avais commencé à me projeter... poke @MaliMélo

Du coup c'est en fait un peu douloureux de parler de ça (d'accoucher toussa) quand on arrive pas à avoir d'enfants, comme dans mon cas (mais c'est la faute de personne ! allez pas culpabiliser pour rien ! Et si j'en parle c'est que j'en ai envie aussi) ; et je veux pas me porter la poisse, mais c'est promis, si un jour j'ai un enfant à terme en bonne santé, je raconterai mon accouchement ; et je touche du bois pour qu'il n'y ait pas de contre-indication à l'aad (jumeaux (pourtant des jumeaux), présentation en siège, complication quelconque...)
Après si ma (future potentielle) grossesse ne le permet pas, ben advienne que pourra, j'irai en maternité, et ce sera quand même un moment incroyable.

En tout cas pour moi ça a été important de pouvoir envisager sereinement l'accouchement, parce qu'avant de tomber enceinte (et de me projeter donc, et d'appeler une première sage-femme, qui m'a conseillé le bouquin d'Ina May Gaskin, et de lire ce bouquin donc), j'étais plutôt terrorisée à l'idée d'accoucher, et ça, c'est pas le top pour être sereine, tomber enceinte et mener une grossesse... au moins ma première fausse-couche m'aura offert plein de choses : changer ma vision de l'accouchement , me faire réaliser la puissance insoupçonnée de mon désir d'enfants, me rendre plus solide pour m'affirmer face au corps médical (testé et approuvé lors de la seconde FC), faire de moi une maman, en-dedans....

 

[Kettricken]

Je ne poste pas beaucoup ces jours-ci. Parce que de toutes façons, ce mois-ci, il n'y a aucun suspens (M. Kettricken ayant été absent 2 semaines) et que ça me fait du bien de m'éloigner de tout ça.

Mais ce we, j'ai passé mon samedi avec une amie qui a un petit garçon de 5 ans. Elle m'a toujours dit que c'était dur d'être maman, elle ne veut d'ailleurs pas de deuxième à cause de ça. Jusqu'ici, quand elle me disait à quel point c'était dur, je rigolais en disant qu'elle donnait pas envie et elle se récriait que non, il ne fallait pas que je dise ça, que c'était dur mais que c'était aussi merveilleux.
Sauf que samedi, elle m'a dit qu'elle regrettait. Qu'à refaire, elle n'aurait pas d'enfant. Elle m'a aussi dit qu'elle pensait que ça serait dur pour moi, vu que je suis quelqu'un de très impatient (je fonctionne très rapidement, gestuellement, dans mon débit, dans la façon dont ma pensée saute d'une idée à l'autre, et les gens me paraissent parfois lents. Même si je sais qu'en parallèle, ils font souvent mieux les choses que moi, plus soigneusement).
Moi qui ai tellement hésité à avoir avant de décider que je voulais un enfant, ça m'a fait un peu peur. Et ça me tracasse depuis. J'ai peur de faire une erreur.

En plus, je commence à m'interroger sur mon rapport à ma mère, et sur comment ce rapport pourrait affecter ma façon d'être parent. Ma mère n'était pas une mauvaise mère mais elle n'était pas affectueuse. Elle nous aime, je le sais, mais c'est quelqu'un de très rationnelle, de très angoissé aussi, et de pas du tout démonstratif. Elle pouvait nous faire des compliments quand ils étaient justifiés (et quasi toujours sur notre intellect), prendre materiellement soin de nous, mais elle ne disait que très peu de mots affectueux et ne prenait jamais dans les bras. On avait parfois plus l'impression d'être avec une éducatrice qu'avec une "maman". Heureusement, mon père compensait en étant plus démonstratif.
Il y a un mois, j'étais chez des amis, et ils ont soudain commencé à évoquer ce moment de l'enfance où en revenant d'un long trajet en voiture durant lequel ils s'endormaient, leurs parents les portaient dans leurs lits pour pas les réveiller. Comme c'était agréable de se retrouver soudain dans son lit. Ou comment ils faisaient semblant de continuer à dormir pendant que les parents portaient leurs frères/soeurs pour pouvoir être portés ensuite.
Ca m'a vraiment foutu un choc. Parce que c'est quelque chose que je n'ai jamais connu et qui ne ressemblait à rien de ce que je connais. Et que j'ai réalisé que je n'aurais même pas pensé avoir ce geste pour un enfant, que je l'aurais simplement réveillé pour qu'il aille au lit.
Du coup, ça m'a fait de la peine de me dire que j'ai peut-être une vision un peu faussée de mon enfance et que je ne réalise pas que j'ai manqué d'une certaine tendresse (mes soeurs l'ont plus ressentis comme tel). Et que je risquerais de reproduire ça et de priver mon enfant de tendresse aussi, sans même m'en rendre compte.

Bref, je suis un peu perturbée.

J'ai bien noté toutes vos références de livres. Pour le moment je ne me sens pas capable de m'inverstir dans ce type de lecture mais si/quand je serai enceinte, je sais où aller m'informer.
J'en profite aussi pour envoier du soutien à tout.e.s celleux qui en ont besoin. @alie_ je croise fort les doigts pour la suite de la procédure !

 

[Elkaria]

@Kettricken
ton message me touche, parce que, si je ne m’étais jamais vraiment posée la question, je m’y retrouve un peu.

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[Plume*]

@Kettricken
Est-ce que ton amie t'a expliqué les raisons de son remord ? Elle traverse peut-être une phase difficile avec son enfant - ou sur d'autres plans d'ailleurs ; il lui est peut-être difficile de voir le positif si elle a la tête sous l'eau. Je crois qu'aucun parent ne nie le fait que la maternité/paternité, par moment, c'est dur, parfois très dur... mais de là à dire que l'on regrette d'avoir eu un enfant...
Par contre te dire ce qu'elle ressent c'est une chose, mais te dire ce que toi tu ressentiras, c'en est une autre. Personne ne saura comment tu réagiras à l'arrivée d'un enfant, et d'ailleurs j'imagine que la maternité transforme un peu les personnes et fait naître des qualités insoupçonnées

En ce qui concerne la deuxième partie de ton message, je suis de celles qui pensent qu'un manque de tendresse dans l'enfance peut au contraire démultiplier l'amour : on sait ce qui nous a manqué, on sait ce dont l'enfant a besoin. Mon copain a aussi beaucoup manqué d'amour, du côté de son père et, sans qu'il soit encore papa, j'ai l'intime conviction qu'il va être un papa en or justement parce qu'il ne voudra pas reproduire sa blessure sur ses enfants et parce que sa blessure lui a fait acquérir une sensibilité supplémentaire. Bien sûr, il n'y a pas de règles, mais je ne crois pas que le schéma familial se reproduise automatiquement, je crois que tu as ta propre individualité bien différente de ta maman, je crois que parce que tu as manqué de tendresse tu en as à revendre, et je crois aussi que toutes les questions que tu te poses et toutes ces peurs de mal faire prouvent à elles seules que tu vas être une super maman.

 

[Kettricken]

@Elkaria et @Plume* Merci pour vos messages. Je sais bien que je ne suis pas ma mère, je le vois dans plein de choses (mon amour pour les animaux par exemple), mais c'est toujours bien de se l'entendre rappeler.
Ce qui m'a fait un peu peur, c'est que cette situation a créé un angle mort chez moi. Tu dis @Plume* qu'avoir manqué d'amour pousse à réparer ça. Sauf que personnellement, je n'avais pas l'impression de manquer d'amour quand j'étais enfant. Je trouvais ma mère sévère mais j'estimais ça normal. Et je pense toujours que l'amour était là mais qu'il manquait de tendresse.
Ce qui me fait peur, c'est tous ces gestes que je n'ai pas connu et que je ne penserais pas spontanément à avoir .
Mais d'un côté, je me dis que cette discussion avec mes amis aura vraiment servi d'avertissement. Et à côté de ça, je vois bien quand on est avec des enfants que tous ces gestes, tous ces réflxes, M. Kettricken les a. Je pourrais aussi me fier à lui pour mon curseur.

@Plume* Mon amie a un mari qu'elle aime et qui l'aime mais qui travaille énormément. Elle s'occupe beaucoup de son fils seul, sa famille à elle étant à des milliers de km. Elle a toujours dit que c'était très dur, depuis le début.
Elle n'est pas la seule femme que je connaisse qui regrette. Une ancienne collègue et amie, qui est à la retraite, a deux fils qu'elle aime profondément mais m'a déjà dit plusieurs fois qu'à refaire, elle ne le referait pas. Qu'elle a trop mal vécu la dépendance que ses fils avaient vis à vis d'elle quand ils étaient petits. Après, ça avait aussi donné lieu à une conversation très intéressante avec une autre collègue dont le désir d'enfant s'était réveillé sur le tard et qui à ce moment-là était en train d'en faire le deuil ar elle avait atteind 43 ans. Mon amie disait qu'elle regrettait, l'autre collègue disait qu'elle ne pouvait pas savoir ce que c'était de ne pas avoir d'endant, mon amie disait que si, elle avait vécu jusqu'à 30 ans sans enfant, l'autre collègue rétorquait que ça n'est pas la même chose de ne pas avoir d'enfant à 30 ans et savoir qu'on en aura jamais... Bref, on avait fini par conclure qu'on ne peut jamais savoir quelle situation aurait été la meilleure pour sois, vu qu'on ne peut pas comparer.

Si tu regardes les études, 10 à 15% des parents regrettent de l'être devenus. J'imagine que ça implique ceux qui sont devenus parents un peu à leur corps défendant, mais ça me fait quand même un peu peur parfois

Merci pour vos message en tous cas.

 

[Filoute.]

@Kettricken : Tu sais ma soeur m'a dit plusieurs fois quand elle était fatiguée que parfois elle regrettait d'avoir sa fille. Et puis une ou deux fois on en a reparlé quand elle était calme et elle me dit "Non mais je dis ça sur le coup de la fatigue, en vrai je ne reviendrai pour rien au monde en arrière !!!". Je ne dis pas que c'est toujours le cas mais souvent il faut prendre du recul. Et surtout c'est normal de se poser des questions, c'est même très sain. Mais pose toi la question à l'envers, là tu te dis "est ce que je risque d'avoir des regrets en ayant un enfant", maintenant pose toi la question : "est ce que j'aurai des regrets si je n'ai jamais d'enfants ?". Souvent l'une des deux nous paraît plus évidente que l'autre, et je pense que le cheminement que vous avez fait avec ton conjoint t'as justement permis de répondre à cette question

Et concernant ta peur par rapport à ta maman. Idem, si tu te poses des questions c'est déjà que tu as envie de bien faire et ça, ça veut dire que forcément tu seras une bonne maman Et n'oublie pas que vous êtes deux, pour l'histoire de la voiture ce sont peut être des choses auxquelles ton conjoint pensera. Et si jamais vous ne faites pas ce genre de choses ça ne veut pas dire que vous serez de mauvais parents ! Il y a plein de façons d'être de bons parents

 

[Elkaria]

@Kettricken
mais concrètement, tu penses que ça t'as manqué, cette tendresse? Parce que tu sembles être parfaitement consciente de l’amour que tu portes ta maman même sans l’avoir reçu. Tes amis ont des souvenirs, tu en as d’autres, tu as pu te construire en adulte réfléchie, forte et avec une douceur qui te semble innée (autant ici que chez les amoureuses, je trouve que c’est vraiment quelque chose qui ressort de tes posts). Tout le monde n’exprime pas son amour de la même façon. Ma mère, le général en chef, nous câlinait assez peu, était très autoritaire, et pourtant en tant qu’adulte maintenant, et en tant qu’enfant avant, j’ai toujours été consciente de l’importance que j’avais à ses yeux, et en cherchant dans mes souvenirs, je revois plus son étreinte quand je me frayais un chemin pour me blottir dans ses bras que les règles et la froideur dont elle peut faire preuve.

 

[Kettricken]

@Filoute Ah mais après 2 ans et demi d'essai, je sais bien que je regretterais de ne pas en avoir. C'est l'avantage quand ça marche pas du 1er coup, on a le temps de jauger ses réactions (même si je me serais bien passée de cet avantage). Mais du coup, parfois, on a trop de temps pour réfléchir.
Non en vrai, je pense que si on n'en avait pas, je devrais faire un deuil mais que je m'en remetterais. Contrairement à d'autres amies qui ont toujours su qu'elles voulaient être mamans alors que moi, j'ai été childfree jusque passé 30 ans. Donc parfois, ça me fout le doute.

@Elkaria Je n'ai pas souvenir que pendant mon enfance, ça m'ai manqué. Je ne me souviens pas avoir été envieuse des mères de mes petites copines d'école. Ca m'est venu plus tard. A l'adolescence. Je sais que ves 20 ans, j'avais soudain pris l'habitude de prendre ma mère dans mes bras pour tout et pour rien. Je me souviens comme elle s'était raidie la première fois. Elle n'avait pas l'air mécontente mais totalement incapable de rendre le geste. J'ai fini par arrêter.
Ma mère n'est pas quelqu'un de mauvais mais elle est émotionnellement verouillée. Je pense qu'elle n'a pas grandi dans une famille heureuse et qu'elle s'est énormément protégée. Je pense sincèrement qu'elle nous aime mais elle ne nous "chouchoutait" jamais ou presque. Elle voulait nous apprendre le principe de réalité, l'indépendance, le féminisme. Je sais que c'est une forme d'amour mais je n'ai pas de souvenirs d'enfance tendres avec elle.
Et ça n'est que maintenant que je m'en rend compte.

Bref, je vais pas flooder le topic avec des épanchements que je devrais réserver à un psy (pour ce qui concerne ma mère en tous cas) Merci pour votre soutien et vos retour

PS : merci pour tes gentils mots @Elkaria

 

[Sildan]

@Kettricken je ne trouve pas que tu floodes le topic

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Je trouve même que tu abordes un sujet tout à fait pertinent et intéressant par rapport au désir d'enfant. Certes, quand l'enfant se fait attendre on a plus de temps pour y penser que lorsque ça marche "vite", mais ce n'est probablement que partie remise dans ce cas : celleux qui tombent enceintes rapidement auront (à mon avis) à se poser les mêmes questions plus tard.

Comme les autres je trouve que ton questionnement prouve ton désir de bien faire, et c'est beau de voir qu'en y réfléchissant tu réalises que tu n'as pas manqué d'amour, mais d'une forme de tendresse physique, ce qui n'est pas la même chose.

Mon compagnon a je crois manqué d'amour venant de sa mère, ou bien n'avait droit qu'à une forme toxique, de type sadique / moqueur / violent / tyrannique... et de mon côté j'ai eu une maman aimante ET hyper câline, mais totalement fusionnelle avec moi et ça m'a entravée (et ça m'entrave encore) pour devenir quelqu'un qui ne soit pas un morceau d'elle - d'ailleurs j'ai peur aussi de reproduire ça si/quand j'aurai un enfant....

Bref les parents parfaits sont rares (voire n'existent pas) et c'est très sain de questionner ce qu'ils ont été quand on pense à devenir (ou qu'on devient) parent à son tour