Parce que
toute personne qui vit de sa force de travail est un prolétaire (
Larousse). Du coup, les agents SNCF sont, par définition, des prolétaires.
Du coup la rédac de Madmoizelle aussi
Ce qui est critiqué ici, c'est le terme "prolo" (qui n'a pas tout à fait la même connotation que "prolétaire") utilisé en opposition à a prétendue classe sociale de la rédac, ces "gens aisés" tout comme les usagers de la SCNF seraient "aisés" et "privilégiés".
Après dans l'absolu oui on peut comparer avec le salaire du directeur de la SNCF, les 1%, les actionnaires, etc, mais là on est sur une conversation où ça parle de si oui ou non les cheminots de la SNCF peuvent être considérés comme ayant des privilèges comparés aux Français lambdas travaillant dans le public ou dans le privé (des professions dites intermédiaires elles-aussi par exemple), et, si on regarde les salaires et les avantages pour la retraite, on ne peut pas dire qu'ils sont moins bien lotis (et encore moins qu'ils aient moins de privilèges que les gens qui travaillent chez Madmoizelle je pense
).
Et même si on prend la définition plus "populaire" : "toute personne a revenus modestes".
Mais c'est pas beaucoup, en réalité, 2500 e/3000 e par mois.
"Revenus modestes" ça a des définitions statistiques, qui prennent en compte la composition du foyer.
En prenant uniquement des "appréciations personnelles" comme définition on se retrouve aussi avec des personnes aisées qui se perçoivent comme faisant partie de la classe moyenne basse voire comme "de la classe populaire", l'inverse de ceci étant tout aussi vrai (pour l'avoir constaté de nombreuses fois) :
En fait c'est assez bizarre que dans la classe des pauvres, certain.es n'arrivent plus à se percevoir comme tel.les.
Les gens qui se voient comme pauvres alors qu'ils ne le sont pas mais au contraire sont dans la classe moyenne supérieure ou plus existent aussi.
Et les cheminots ne font généralement pas partie des classes pauvres vu leurs salaires (sauf cas particulier, comme soutien de famille par exemple), le seuil de pauvreté en France étant situé entre 825 et 1026 euros pour une personne seule. Donc perso je ne vois pas trop le rapport
C'est pas une tare, de reconnaître qu'on est mal payé, par rapport à ce que se prennent les actionnaires.
Tout comme ce n'est pas une tare de reconnaitre qu'avec un certain salaire, dans telle ou telle configuration familliale, on n'est pas pauvre, on ne fait pas non plus partie de la classe populaire, et qu'on gagne plus que le salaire médian et que pas mal de professions intermédiaires, notamment dans le public.
Après on peut bien sûr considéré que toute personne qui n'est pas "riche" est "pauvre", et se considérer soi-même comme pauvre à 3000 euros par mois seul par exemple (et ces gens-là existent, généralement leur perception est en lien avec leurs habitudes de consommation et leurs standards de vie).
Mais perso cette fameuse rhétorique du "nous sommes les 99%" face aux "riches 1%" qui aplanit complètement les réalités socio-économiques (et est je trouve bien commode pour ne pas réfléchir plus que ça sur le classisme quand ça devient sa seule grille de lecture pour certain.e.s) me parait assez peu pertinente voire même contre-productive pour réfléchir à la notion de privilèges au niveau socio-économique (même si dans l'absolu bien sûr que j'adorerais que y'ait plus ces disparités économiques et que tout le monde soit riche
).