@Madhiko
Eh bien, j'aurais tendance à dire que c'est pile poil les deux !
D'un côté, le terme fast fashion est énormément utilisé, au point où on a l'impression qu'il n'existe que ça VS (Au choix) la mode éthique ou le luxe.
En fait, fast fashion, ça se résume à ces points là :
-Collection rapide
-Qualité médiocre
-Vêtement jetable en moins d'un an
Le truc c'est que par exemple, sur ce dernier point, c'est plus compliqué que juste une question de matières nazes qui font que le vêtement ne va plus. La mode, comme elle est en ce moment dans son état majoritaire, est faite pour pousser à la consommation, et donc, à trouver que ce produit n'est pas si beau que celui du voisin qui l'a en vert vomi VS toi qui l'a en jaune caca (J'aime la poésie
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).
Le soucis, c'est que même des grandes marques dites de luxe peuvent rentrer dans ce moule (Je n'aurais pas de noms à donner, mais les rythmes des nouvelles collections sont rapides (Bien plus qu'il y a 30 ans), et quand on est dans le domaine, la qualité s'est amoindrie avec le temps pour pousser au plus loin les marges...).
Et même une marque dite écologique peut rentrer dans ce terme de fast fashion, dès lors où elle produit beaucoup de collections (Le fameux greenwashing "Oui mais nous notre t shirt il est en coton bio"
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)
Ca fait quelques années que je ne fais plus tellement les boutiques donc j'ai peut-être raté un truc, mais quand je les faisais encore, beaucoup de grandes marques (j'entends par là des marques qu'on trouve partout en France) avaient essentiellement une collection automne-hiver et une collection printemps-été, et ne faisaient pratiquement pas d'autres collections (une petite collection de fêtes en décembre, éventuellement)
Du coup sur ce point là ,c'est intéressant à souligner, parce qu'en fait, pour donner l'illusion qu'elles ne produisent pas à outrance, elles font ça de façon vraiment subtile.
Souvent, elles vont injecter quelques nouvelles pièces par ci par là, ce qui donne du nouveau en continue, sans pour autant que ce ne soit trop visible.
Zara (Pour prendre leur exemple sur pourquoi ils ont si bien fonctionné, malgré leurs tarifs hallucinants) eux, font simple : ils échangent leurs collections avec les autres boutiques. Par exemple, le débardeur à paillettes n'a pas fonctionné à Paris, alors il partira à Lyon, qui lui même changera X pièces, et ainsi de suite. Ca donne l'illusion qu'il y a du nouveau, sans pour autant que ce soit tant le cas.
Donc au final, il n'y a certes que deux collections dans l'idée, mais elles sont tellement énormes que ça revient à ce qu'il y en ait plus que ça dans une année.
Dans le luxe par exemple, cette cadence infernale est arrivée à cause de Karl Lagarfeld (La concurrence tout ça, il fallait se mettre au niveau des boites qu'il gérait (Autant dire, quelques unes), ils ont donc accéléré le rythme).
(Par contre impossible de trouver un article là dessus, donc à prendre avec des pincettes...)
L'inverse de la fast fashion n'est pas tant la mode éthique (Qui elle consiste surtout en une rémunération plus juste combiné à l'attention de la planète (Même si ça reste lié au final)), mais la slow fashion, qui elle, fait des collections permanentes, proposent un renouvellement qui ne peut être que d'une fois par an selon la marque, propose selon la marque aussi de ne fabriquer qu'à la pièce...
Et le petit dernier point
avec peu de stocks et des prix bas
J'ai écarté ces deux points pour le classement de la fast fashion, car celle ci repose surtout une masse de stock très importante (Le nombre d'invendu est colossal, et le fait que ce soit produit en Chine pousse à fabriquer beaucoup de pièces (La Chine, selon les usines, ne vend pas en dessous d'un certains nombre de pièces commandés)). Pour les prix bas, c'est le cas, mais c'est à nuancer.
Par exemple, des marques comme Sezanne sont de la fast fashion. Pour autant, Sezanne, ça coûte un bras... Ils se font juste des marges incroyables, en basant leurs produits sur des matières plus "nobles" (Cotons, laines, lins...), ce qui fait une illusion parfaite.
Dans la réalité, les marques ne sont pas du tout transparentes sur leurs marges, mais dans l'idée, un t shirt revendu 3 euros aura couté moins de 10cts en prix de revient. Voilà voilà.
En bref : le terme fast fashion est large, il est peu utilisé à outrance car des marques slow, ou éthiques sont encore peu existantes (Et quand c'est le cas, elles se heurtent au marché, qui ne conçoit pas à l'heure actuelle que non, changer de t shirt tous les mois pour un plus neuf n'est pas normal).
Et même dans les nouvelles marques (Je travaille là dedans, donc des gens qui veulent créer leur marque sans rien y connaitre j'en vois passer (Et pas la peine de dire que c'est la catastrophe de faire comprendre que non, produire, ça coûte pas 10 euros...)), pas mal sont loin du tarif réel...