Je me demande si les amitiés, voire les relations en général peuvent survivre à des styles de communication (radicalement ?) différents. Peut-être que cela a autant sa place sur le sujet amitié.
Et ce principe fonctionne bien tant qu'on peut se rencontrer en vrai pour nourrir la relation autrement mais la plupart de mes relations amicales se font à distance (avec ou sans contexte covid, mais avec un renforcement de cette tendance ecm) et... ?
Mention spéciale pour les (ex-)relations amoureuses qui font des choses du même genre : un ex m'avait envoyé un sms un peu après mon anniversaire pour me souhaiter ce dernier en retard tout en espérant que j'allais bien. Franchement, j'ai trouvé ça assez... nul ? Tant qu'à envoyer un message aussi banal, autant le faire le bon jour, non ? J'ai répondu un truc vite fait sans relancer et je pense que c'était une perche tendue (J'ai donc dit "Merci pour ton message. Ca va.^^", et j'aurais pu dire "Merci pour ton message. Oui, ça va. Et toi ?" et on aurait eu droit à une conversation complètement mirifique, je n'en doute pas.). Mais tant qu'à tendre une perche, autant qu'elle soit jolie ?
Bon, je pense que ce qui ressort de ce message c'est que :
- personnellement, je n'aime pas les messages "salut, comment ça va ? quoi de neuf ? J'ai l'impression que si je réponds dans la même veine : "pas trop mal écoute, un peu pareil que depuis six/neuf/douze mois. Et toi, comment ça va ? Quoi de neuf ?, la conversation va s'étioler en deux deux.
Alors, c'est peut-être l'intention qui compte plus que le message lui-même dans ces cas-là : savoir que quelqu'un a pensé à toi, même pour dire quelque chose d'un peu bateau.
Mais du coup, et c'est là que je me trouve un peu ingrate (est-ce que ça devrait figurer sur "je m'en veux de penser ça mais..." ?), j'ai l'impression de fournir l'effort conversationnel en apportant du contenu à la conversation, ce que l'autre personne ne fait pas (en mode : cette conversation est une transaction ou chacun·e doit apporter autant que l'autre, ce qui est sans doute pas ouf comme conception pour une amitié). J'ai expérimenté la réponse en miroir : étiolement rapide et massif de la conversation qui me plonge dans l'incompréhension car je ne vois pas l'intérêt de l'échange (ça ne nourrit pas la relation, ça n'apporte pas d'infos).
- a contrario, j'aime envoyer des messages qui partent d'un sujet précis (ce qui m'arrive ou ce que j'ai fait, parfois avec une photo), avec une question précise ou deux.
Et ça marche bien avec quelques ami·es : il y en a une à qui j'envoie mes anecdotes sur les énergumènes dans les transports en commun et mes petits fails du quotidien (et réciproquement), un à qui j'envoie les annonces chakra ou perchées sur lesquelles je tombe (et réciproquement), une à qui j'envoie mes réalisation du moment (et...). Pareil, avec certaines connaissances, je relance sur un sujet précis (le yoga, tel problème que nous rencontrons au travail, telle nouvelle lecture), et de fil en aiguille, on peut brasser d'autres sujets.
Et comme c'est un mode de fonctionnement que j'apprécie, j'essaie de procéder ainsi pour toutes les personnes de mon répertoire avec qui j'ai envie de rester en contact. Et je me prends parfois des vents monumentaux, avec des non réponses ou des réponses en un seul mot, ou des réponses en un seul mots des jours et des jours plus tard (sur des sms fleuve où chacun·e analyse son ressenti post-lecture, normal que ça prenne du temps, parfois des semaines, sur des réponses de deux-trois mots... surtout si ça va toujours dans un sens... ben ça me vexe). Est-ce simplement parce qu'elles trouvent mon style de conversation bizarre et ne savent pas comment répondre, tout comme moi je suis perplexe devant le leur ? Ou qu'elles ont la flemme parce que ça leur demanderait de faire l'effort de fournir une réponse précise ?
Et pourtant, ces mêmes personnes sont tout à fait capables de m'envoyer des messages enthousiastes avec forces emojis et points d'exclamation pour me demander : comment ça va, ce que je deviens quelques mois plus tard. Et on retombe dans la boucle sus-citée.
Et même quand je décide de mettre côté mon léger agacement (qui est peut-être du au fait que je considère in petto qu'il n y a qu'un mode de conversation réellement valable : le mien) () et étoffer la conversation, je me retrouve à l'alimenter plus que l'autre personne et je trouve ça bizarre.
Et ce principe fonctionne bien tant qu'on peut se rencontrer en vrai pour nourrir la relation autrement mais la plupart de mes relations amicales se font à distance (avec ou sans contexte covid, mais avec un renforcement de cette tendance ecm) et... ?
Mention spéciale pour les (ex-)relations amoureuses qui font des choses du même genre : un ex m'avait envoyé un sms un peu après mon anniversaire pour me souhaiter ce dernier en retard tout en espérant que j'allais bien. Franchement, j'ai trouvé ça assez... nul ? Tant qu'à envoyer un message aussi banal, autant le faire le bon jour, non ? J'ai répondu un truc vite fait sans relancer et je pense que c'était une perche tendue (J'ai donc dit "Merci pour ton message. Ca va.^^", et j'aurais pu dire "Merci pour ton message. Oui, ça va. Et toi ?" et on aurait eu droit à une conversation complètement mirifique, je n'en doute pas.). Mais tant qu'à tendre une perche, autant qu'elle soit jolie ?
Bon, je pense que ce qui ressort de ce message c'est que :
- je devrais arrêter de considérer qu'il y a de bonnes et de mauvaises façons de conduire une conversation par messages, seulement des manières différentes de procéder (vous avez vu que j'essayais de le faire en début de post ? hein ?).
- je devrais arrêter de prendre les choses personnellement ("cette personne ne me répond pas! c'est donc qu'elle ne m'aime pas! Si jamais elle me recontacte, je la snobe, ça lui apprendra!"
Et en même temps, si c'est un schéma qui se répète, mon ego en prend un coup quelle que soit la distance que j'essaie de prendre, même si je me dis que c'est un peu difficile pour tout le monde de rester motivé·e par écrit) et profiter ou être reconnaissante des témoignages d'attention que l'on m'offre, même s'ils ne prennent pas la forme que je voudrais
- arrêter de vouloir une parfaite réciprocité pour les rapports sociaux (d'autant que je ne suis pas irréprochable sur ce point, bien sûr)
- accepter qu'il y a des relations qui résistent à la distance et d'autres non, les modes de communication différents n'aidant pas. Ce n'est pas nécessairement la faute de quelqu'un.