Je m'en veux de penser ça mais...

[Leinea]

Moi j'ai absolument pas honte de dire que le/la démarcheur/démarcheuse soit sympa ou non, ça me fait royalement chier de me faire accoster dans la rue.
J'entends bien les arguments qui disent que c'est utile pour les ONG et blablabla n'empêche que ça me saoule.
J'ai des démarcheurs à la station de métro de mon boulot et des démarcheurs à la station de métro proche de chez moi. Donc j'en vois plusieurs fois par jour.
C'est pas parce que je marche dans la rue que j'ai envie de me faire accoster pour de la drague, une ONG, des cartes postales pour les plus démunis, etc...
Je suis bien assez grande pour connaitre les associations, pour savoir si j'ai les moyens/envie de donner. Peut être que tout le monde ne fonctionne pas comme ça, mais dans mon cas perso, le démarchage me donne encore moins envie de donner.

Ce n'est pas pour autant que je parle mal aux démarcheurs, mais étant une grande timide, c'est pas simple pour moi de balancer un "non je ne suis pas intéressée" et de continuer mon chemin. Sans parler des techniques culpabilisantes des démarcheurs/démarcheuses.

 

[Léona B.]

Un peu HS sur le fait de se chercher des excuses : Je ne donne à aucune asso, j'ai aucune "bonne raison" et j'ai 0 culpabilité. Arrêtez de sans cesse vous justifier si vous faites de même (y compris ici ), la vérité c'est que pour la plupart qui disent ne pas pouvoir donner, vous pourriez, vous en avez juste pas envie.

Je suis exactement dans la même situation et je pense que c'est plutôt mal vu. Chacun fait ce qu'il veut de son argent, vous pouvez être sensible à une cause sans pour autant la soutenir financièrement, plein de choses passent aussi par l'information et l'éducation, pas juste par la thune. Je n'ai jamais donné de ma vie mais j'ai fait de l'éco-volontariat l'été dernier, un mois à bosser gratos pour une association et pour le coup, je savais que mon temps et mon argent étaient utilisés à bon escient.

 

[Alicia89]

Ben pareil, les démarcheureuses dans la rue maintenant c'est "non, pas le temps, bonne journée", sans ralentir (ielles ne doivent pas sentir la moindre faiblesse !).

Après quand vraiment y'en a qui insistent ou qui m'alpaguent avec des "phrases choc" et m'interpellent directement, je la joue complètement cynique. Mon top trois perso :
3 - Le gars a qui je dis que je suis pressée. "Ecoutez-moi juste deux minutes, pas une de plus, je vous parle juste de notre action, c'est pas pour vous faire donner de l'argent." Moi, ok. Et au bout de deux minutes (bien sûr qu'il n'avait pas terminé son laïus), ben je me suis barrée en disant un truc du genre "ok, j'ai écouté deux minutes, je suis toujours aussi pressée, au revoir".
2 - Madame ! Avez-vous un coeur ? (bien fort et jovial dans la rue) - Non, j'ai préféré prendre un cerveau.
1 - "Hé les filles, c'est important de lutter contre la misère en Afrique non ?" Réponse blasée "Absolument pas, si on partage les richesses on finira comme eux". Je précise que c'est du second degré, mais ça lui a bien coupé la chique. Ma pote a cru bon de s'excuser pendant qu'on continuait notre chemin.

Moi aussi j'ai parfois envie de répondre sarcastiquement "ah oui oui et je m'en fous complètement j'ai un Quick qui m'attend là, en plus j'aime pas les enfants" aux questions du style "vous savez que des enfants meurent de faim en Afrique ?", histoire de court-circuiter d'emblée leur culpabilisation en mode "mais vous êtes égoïste". Même si au final j'ai pas les moyens de donner (pas d'argent propre, je suis prise en charge par mon copain parce que problèmes de santé), je ne vois même pas pourquoi on aurait pas simplement le droit de ne pas donner sans justification. J'aimerais que les démarcheurs comprennent ça.

Au final maintenant je dis juste "non". Pas de "j'ai pas le temps", pas de "j'ai pas d'argent", pas de "bonjour" ni "au revoir". Juste non. Que ce soit leurs boulot, très bien. Moi je suis pas payée pour qu'on me tienne la jambe, j'ai pas un cent ni de l'état (belge) ni de qui que ce soit et sans mon copain je serais à la rue, alors qu'ils viennent pas me faire chier.

Après j'ai toujours une faiblesse pour Greenpeace, mais pour le coup je ne peux pas leur donner, alors avec eux je fais une exception, et leur explique que je suis vraiment dans une situation précaire.

 

[Gabelote]

C'est pas du tout comparable aux CRS (qui servent à rien, TMTC).

On fait un battle #notalldémarcheureuses vs #notallCRS ???? (je précise que c'est du second degré)


Bon, sinon parmi les techniques méprisantes et insultantes pour les démarcheureuses (là encore, second degré) évoquées dans les messages de cette discussion nous avons :
- Je change de trottoir, les évite, passe sans les regarder, baisse les yeux : pas très polie mais pas non plus la plus insultante (12 madz)
- le sarcasme, l'ironie, l'humour : pas impolie, mais pas forcément appréciée par tout le monde (6 madz)
- le "non merci" sec : poli mais pas sympa (1 madz)
- le "non merci, désolée" : poli et sympa (7 madz)
- la fuite : pas très polie, mais quand même bien humiliant pour la personne qui le fait (1 madz)
- envoyer paître : pas poli, pas sympa (1 madz)
- autres : excuses/ explications neutres (7 madz)
edit : oui j'ai rien d'autre à foutre de mon temps là

On est loin du lynchage, on est loin de la stigmatisation ou tout ce que vous voulez, on est loin de traiter les gens comme des merdes, oui ce sont des êtres humains, oui leur boulot est pas facile, et oui aussi, leur activité est considéré comme une nuisance par pas mal de personnes qui ont témoigné ici, alors qu'elle ne l'est pas pour d'autres personnes ayant témoigné ici également.
Alors c'est sûr que le ton des messages était pas dans la bienveillance, parce qu'on parle de quelque chose qu'on perçoit comme une nuisance. Mais l'agressivité, traiter les gens qui font ce boulot comme de la merde, les gifler, les insulter, ça a pas été évoqué ici, si ce n'est pour mettre en cause les premiers messages qui partageaient juste un vécu.


edit : @Alicia89 alors faut pas surinterpréter non plus : faire de l'ironie, du sarcasme, c'est pas forcément parler "méchamment" aux gens. Sinon, mon top trois perso, c'est les fois où le "non" initial n'a pas été compris et respecté.
C'est pas gratuit le sarcasme, c'est aussi un moyen de se défendre quand on est face à une situation qui nous dépasse.

 

[Pawline]

Il y a un truc qui m'intrigue avec le démarchage: pourquoi les assos continuent à tenter de recruter des dons dans la rue, alors que clairement c'est le lieu pour croiser des personnes pressées/occupées/autres motif de pas dispo?
Dans un environnement propice, on peut capter l'attention sans trop forcer. Par exemple, la dernière fois que je suis allée à une exposition de chats, il y avait un stand de l'antenne SPA locale pour récolter des dons et un autre qui vendait des gadgets 3€ pièce pour reverser les recettes à un refuge. Les deux attiraient les gens sans avoir à insister ou à les apostropher, vu qu'on était pile sur le genre d'événement où le public est sensible à la cause.

Je conçois volontiers que moins d'événements peuvent faire un parallèle avec les assos de lutte contre la faim. Mais des actions concrètes, comme l'emballage de cadeaux dans les centres commerciaux en période de fêtes, sont aussi des méthodes efficaces et sans "agressivité commerciale" (testé personnellement avec une asso pour récolter des fonds pour un dispensaire au Sénégal)

 

[Gabelote]

@Pawline ça reste peut-être plus rentable malgré tout, vu l'ampleur de la population touchée. Et puis ça peut permettre de toucher des gens qui n'ont pas de cause ou de sensibilité particulière. Dans l'exemple que tu donnes, quelqu'un qui va voir une exposition de chat a plus de chance d'être sensible à la cause animale. Mais pour des causes humanitaires, où est-ce que tu les verrais installer leurs stands ?

 

[Pawline]

@Pawline ça reste peut-être plus rentable malgré tout, vu l'ampleur de la population touchée. Et puis ça peut permettre de toucher des gens qui n'ont pas de cause ou de sensibilité particulière. Dans l'exemple que tu donnes, quelqu'un qui va voir une exposition de chat a plus de chance d'être sensible à la cause animale. Mais pour des causes humanitaires, où est-ce que tu les verrais installer leurs stands ?

Je me posais la même question, en ce qui concerne l'asso dont je faisais partie on avait donc opté pour un stand d'emballage cadeau dans une grande surface, puisque beaucoup de monde est concerné par les cadeaux de Noël. Comme notre stand était bien en évidence près des caisses il attirait le regard, l'attention, et on n'a pas vraiment eu à faire du forcing... C'est une option parmi d'autres

 

[Alicia89]

On fait un battle #notalldémarcheureuses vs #notallCRS ???? (je précise que c'est du second degré)


Bon, sinon parmi les techniques méprisantes et insultantes pour les démarcheureuses (là encore, second degré) évoquées dans les messages de cette discussion nous avons :
- Je change de trottoir, les évite, passe sans les regarder, baisse les yeux : pas très polie mais pas non plus la plus insultante (12 madz)
- le sarcasme, l'ironie, l'humour : pas impolie, mais pas forcément appréciée par tout le monde (6 madz)
- le "non merci" sec : poli mais pas sympa (1 madz)
- le "non merci, désolée" : poli et sympa (7 madz)
- la fuite : pas très polie, mais quand même bien humiliant pour la personne qui le fait (1 madz)
- envoyer paître : pas poli, pas sympa (1 madz)
- autres : excuses/ explications neutres (7 madz)
edit : oui j'ai rien d'autre à foutre de mon temps là

On est loin du lynchage, on est loin de la stigmatisation ou tout ce que vous voulez, on est loin de traiter les gens comme des merdes, oui ce sont des êtres humains, oui leur boulot est pas facile, et oui aussi, leur activité est considéré comme une nuisance par pas mal de personnes qui ont témoigné ici, alors qu'elle ne l'est pas pour d'autres personnes ayant témoigné ici également.
Alors c'est sûr que le ton des messages était pas dans la bienveillance, parce qu'on parle de quelque chose qu'on perçoit comme une nuisance. Mais l'agressivité, traiter les gens qui font ce boulot comme de la merde, les gifler, les insulter, ça a pas été évoqué ici, si ce n'est pour mettre en cause les premiers messages qui partageaient juste un vécu.


edit : @Alicia89 alors faut pas surinterpréter non plus : faire de l'ironie, du sarcasme, c'est pas forcément parler "méchamment" aux gens. Sinon, mon top trois perso, c'est les fois où le "non" initial n'a pas été compris et respecté.
- Le numéro trois, je lui avais dit un truc bateau "non merci, je suis pressée là", et il m'a bloqué le passage, voyant que j'essayais de passer quand même, il s'est mis à marcher avec moi. Pour le coup, tant que je pouvais marcher pour me rendre à mon rdv, je l'ai laissé parler.
- Le deux, il interpellait vraiment très fort les gens dans la rue, sur un mode très culpabilisant. Avant moi, il venait d'avoir un refus d'un gars et il criait presque derrière lui en mode "c'est triste de pas avoir de cœur, monsieur, c'est très tristes, vous devez être triste !" Apparemment c'était sa punchline "avez-vous du cœur" (une admiration pour le Cid peut-être...). Quand on prend le parti d'interpeller vivement les gens dans un lieu public, sur un mode très à l'aise, on doit quand même pouvoir encaisser une réponse du même acabit.
- Le number one, on était deux fille ensembles. J'ai dit non d'entrée, il est resté dans le passage, ma copine a ralenti, il s'est posé en face d'elle. Elle a dit un truc du genre "je suis super désolée, vraiment, mais là c'est pas le moment" et il l'a branchée sur "qu'est-ce qui est plus important que de lutter conter la misère". Du coup on l'a écouté (enfin ma copine, moi je suis restée à côté à attendre que ça finisse). Elle a dit que c'était hyper intéressant, qu'elle regarderait le site de l'assoc mais qu'elle ne prend jamais de décision d'argent sur un coup de tête comme ça, elle l'a remercié encore, lui a souhaité une bonne journée et m'a fait signe qu'on pouvait repartir. Le gars nous a de nouveau barré le passage avec sa punchline. Et ensuite est venue ma réponse. Ensuite il a dit à ma copine "elle craint la meuf".
C'est pas gratuit le sarcasme, c'est aussi un moyen de se défendre quand on est face à une situation qui nous dépasse.

J'ai corrigé, c'est vrai que faire de l'ironie n'est pas forcément "méchant". Sinon ce qui m'énerve VRAIMENT chez les démarcheurs, c'est qu'ils s'en prennent aux gens en état de faiblesse. A croire qu'ils flairent quand t'es phobique sociale/mal dans ta peau/agoraphobe putain. Ça m'énerve tellement, ça ne me donne pas envie de leur répondre poliment tellement je trouve ça dégueulasse. Après j'ai jamais insulté de démarcheurs ni même été sarcastique avec eux, mais quand je les vois même de loin faire leurs petit manège sur une cible mal à l'aise, c'est pas l'envie qui me manque.

 

[Mymy Haegel]

Haha je ne suis pas Big Brother rassurez-vous, mais ce topic est l'un de ceux que je consulte le plus fréquemment donc en voyant votre conversation je me suis dit « Ah tiens le sujet fait toujours débat, on a pas un article à ce propos au fait ? » et je l'ai ressorti.

J'allais vous mettre un mot mais après je suis partie en tournage et j'ai oublié

 

[Rocksteady]

@Mymy

 

[pikalovescoke]

Je m'en veux de penser ça mais je suis pas emballée par l'idée de mon copain de racheter la maison que son père a construite et va vendre prochainement. OK, elle est pas chère et en bon état mais bon. Elle n'a pas l'air grande, l'extérieur ne m'emballe pas tant que ça (elle n'est pas moche, c'est une maison classique faite après 2000 mais moi j'aime les vieilles maisons de 1800-début 1900 et il y en a pleins dans le coin), elle est dans un coin un peu isolé et ni lui ni moi n'avons encore eu un travail stable donc aucun de nous n'avons des économies. Pourquoi vouloir acheter tout de suite ? Pourquoi ne pas attendre d'avoir un emploi stable, louer un peu un appartement le temps de faire des économies puis acheter une vieille maison à restaurer/faire construire ?

Enfin bon, ça n'aboutira sûrement pas étant donné qu'il n'a pas d'emploi stable, moi non plus

 

[Althéa Vestrit]

Ah les démarcheurs.. Puisqu'on en parle.. Pour ma part, je ne pense pas que ce sont eux le fond du problème, mais les commerciaux/marketeux derrière qui tirent les ficelles et donnent à certains de bien mauvais conseils (et les obligent à les appliquer). Ca m'embête car suite aux trop nombreuses mauvaises expériences, soit ils ont l'air sympa et non agressifs, dans ce cas sourire et bon courage pour votre journée, soit ils ont l'air vraiment lourds, et là je fais comme si ils n'étaient pas là, tant pis. Et je suis bien consciente que eux n'y sont pour rien. Mais c'est eux que je croise, donc c'est la seule méthode que j'ai trouvé pour qu'on me laisse presque tranquille. Dire non, à quoi bon : soit la personne te poursuit, soit tu te fait traiter d'égoïste soit la personne t'arrête et te balance un speech bien rodé. Et faut se dire aussi que parfois on les croise 4x sur une même journée, des différents sur différents tronçons. Il y a de quoi être un peu blasé de se faire arrêter X fois.

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