@Flopidou ahaha, l'exemple des musiques Disney m'a trop fait rigoler 
Je voulais réagir à ce passage de ton post en particulier, parce que j'ai une vision des choses complètement différente.
Il me semble qu'un des enjeux féministes de ces dernières années c'est de libérer la parole des femmes sur les violences sexuelles afin de conduire à une prise de conscience collective. Or la tendance des TW me parait à contre-courant de cette démarche. Quand tu subis une agression c'est suffisamment difficile d'en parler IRL à ton entourage, pour devoir en plus pratiquer une autre forme d'auto-censure quand tu t'exprimes dans des espaces où la parole est sensée être plus libre. En définitive tu dois constamment composer avec le malaise que tu risques d'inspirer aux autres alors que tu as ton propre trauma à gérer (je précise que là je puise dans mon vécu donc je ne suis pas en train de parler depuis ma tour d'ivoire). Je souhaite simplement souligner le paradoxe de la situation : on encourage les victimes à parler, MAIS à condition d'y mettre les formes et de ménager la sensibilité d'autres éventuelles lectrices elles-mêmes traumatisées. Donc quand tu dis qu'on vit dans une société individualiste, ben c'est précisément ce que je déplore aussi : qu'on fasse primer une somme d'hypothétiques ressentis très individuels (qui se manifesteront ou pas), sur la liberté de parole de gens qui ont un ressenti avéré à partager et qui contribuent à décomplexer la parole sur les agressions.
J'aurais d'autres choses à ajouter mais je pense que je vais m'en tenir là pour mes interventions sur les TW, parce que je sens bien que je pars malgré moi en croisade contre eux, alors que c'est disproportionné au regard de la place minime qu'ils occupent dans mon esprit au quotidien. Mais voilà, c'était une occasion d'ouvrir le débat là-dessus et de souligner les paradoxes que leur utilisation soulève à mes yeux. That's all folks!

J'ai également envie de rebondir sur l'idée qu'on s'enferme dans sa peur en agissant de manière à ne pas y être confronté : rien ne dit que la personne n'est pas en train d'accomplir un travail sur elle-même pour surmonter ses blocages mais qu'en attendant d'y parvenir elle préfère éviter ce qui peut les lui rappelerDans ce cas-là, ce qu'elle attend de nous, ce n'est pas qu'on se limite à jamais pour ne pas heurter sa sensibilité, mais davantage un petit coup de pouce à un instant T pour pouvoir mener sa barque dans l'existence de manière un tout petit peu apaisée. J'avoue que l'idée qu'une personne s'enfermerait dans une relation de dépendance aux autres parce qu'elle demande des balises spoilers me semble exagérée : c'est pas tout ou rien, il y a des alternative entre l'option "je me repose sur les autres sans prendre sur moi pour m'en sortir" et l'option "je me démerde tout seul avec mes phobies et mes traumatismes sans jamais demander de l'aide parce que c'est la seule manière de surmonter ses problèmes". Les triggers c'est aussi une forme de compromis, je trouve. Comme @Poacée j'estime que c'est quelque chose qui ne me coûte pas beaucoup d'efforts et qui peut faire beaucoup de bien à la personne en face. Je vais loin, mais dans une société individualiste comme la nôtre, c'est pas plus mal de rappeler qu'on a parfois besoin de l'aide des autres pour s'en sortir (surtout pour des choses lourdes comme les traumatismes).
Je voulais réagir à ce passage de ton post en particulier, parce que j'ai une vision des choses complètement différente.
Il me semble qu'un des enjeux féministes de ces dernières années c'est de libérer la parole des femmes sur les violences sexuelles afin de conduire à une prise de conscience collective. Or la tendance des TW me parait à contre-courant de cette démarche. Quand tu subis une agression c'est suffisamment difficile d'en parler IRL à ton entourage, pour devoir en plus pratiquer une autre forme d'auto-censure quand tu t'exprimes dans des espaces où la parole est sensée être plus libre. En définitive tu dois constamment composer avec le malaise que tu risques d'inspirer aux autres alors que tu as ton propre trauma à gérer (je précise que là je puise dans mon vécu donc je ne suis pas en train de parler depuis ma tour d'ivoire). Je souhaite simplement souligner le paradoxe de la situation : on encourage les victimes à parler, MAIS à condition d'y mettre les formes et de ménager la sensibilité d'autres éventuelles lectrices elles-mêmes traumatisées. Donc quand tu dis qu'on vit dans une société individualiste, ben c'est précisément ce que je déplore aussi : qu'on fasse primer une somme d'hypothétiques ressentis très individuels (qui se manifesteront ou pas), sur la liberté de parole de gens qui ont un ressenti avéré à partager et qui contribuent à décomplexer la parole sur les agressions.
J'aurais d'autres choses à ajouter mais je pense que je vais m'en tenir là pour mes interventions sur les TW, parce que je sens bien que je pars malgré moi en croisade contre eux, alors que c'est disproportionné au regard de la place minime qu'ils occupent dans mon esprit au quotidien. Mais voilà, c'était une occasion d'ouvrir le débat là-dessus et de souligner les paradoxes que leur utilisation soulève à mes yeux. That's all folks!
Dernière édition :
Dans ce cas-là, ce qu'elle attend de nous, ce n'est pas qu'on se limite à jamais pour ne pas heurter sa sensibilité, mais davantage un petit coup de pouce à un instant T pour pouvoir mener sa barque dans l'existence de manière un tout petit peu apaisée. J'avoue que l'idée qu'une personne s'enfermerait dans une relation de dépendance aux autres parce qu'elle demande des balises spoilers me semble exagérée : c'est pas tout ou rien, il y a des alternative entre l'option "je me repose sur les autres sans prendre sur moi pour m'en sortir" et l'option "je me démerde tout seul avec mes phobies et mes traumatismes sans jamais demander de l'aide parce que c'est la seule manière de surmonter ses problèmes". Les triggers c'est aussi une forme de compromis, je trouve. Comme
), mais tout le monde n'est pas d'accord avec ce que je dis non plus (y compris dans les communautés concernées je veux dire).


D'un côté ça m'étonne moyen de la part d'un pilou, mais de l'autre je me dis que j'aurais pu ne jamais répondre, il m'aurait jamais relancé ou demandé ce qu'il se passe 