Au lieu de parler du métier de prof quand on ne sait pas et de balancer des vieux préjugés ou des opinions approximatives, on va parler de
faits :
--> "le
taux de suicide chez les enseignants serait de 39 pour 100 000, très supérieur au taux national (16,2 / 100 000)"
--> "Cette semaine Le Monde publiait
une étude révélant que
17 % des enseignants seraient touchés par le burn out (contre 11 % dans les autres professions)"
--> "Un récent sondage réalisé par le syndicat enseignant SE-UNSA auprès de 5 000 professeurs (dont 80 % âgés de moins de 35 ans) a révélé que
45,7 % aimeraient changer de carrière"
--> "le nombre de démissions a fortement augmenté depuis 2012, aussi bien chez les enseignants stagiaires que chez les titulaires.
En quatre ans, le nombre de démissions d'enseignants stagiaires a triplé dans le primaire et doublé dans le secondaire. Une tendance qui se confirme chez les enseignants titulaires
(+ 50% en quatre ans)"
--> En vrac : 54 % ont connu un burn-out au moins une fois dans leur carrière ; 68% (plus des deux tiers) ont déjà pensé à changer de métier ; 40 % se sentent délaissés par leur hiérarchie ; 37 % ont été victimes d'insultes au cours de l'année (47 % dans les ZEP) ; 51 % déconseillent à leur enfant de faire le même métier.
Sources :
https://blog.francetvinfo.fr/l-inst...-burn-out-chiffres-et-malaise-enseignant.html
https://rmc.bfmtv.com/emission/de-p...a-reussi-a-me-degouter-du-metier-1076708.html
https://www.huffingtonpost.fr/2014/...-cinq-chiffres-qui-le-montrent_n_5503465.html
Oh et un peu de lecture à la source, des profs qui parlent de dépression :
http://forum.doctissimo.fr/psycholo...s/combien-profs-depression-sujet_183116_1.htm
Donc la souffrance au travail des profs (dépression, burn-out, suicide, etc), c'est pas seulement "des gens qui se plaignent", c'est une réalité ET
même si cette situation existe dans d'autres métiers bien sûr, c'est particulièrement marqué chez les enseignants, donc c'est parfaitement
normal qu'ils en parlent de plus en plus. Marrant hein, malgré la sécurité de l'emploi et des salaires apparemment corrects (en fait non, les profs français font partie des plus mal payés d'Europe) on a de plus en plus de mal à recruter des profs à cause des conditions de travail. Si prof c'est un métier "ok" pas si à plaindre, j'aimerais qu'on m'explique pourquoi TOUTES mes potes stagiaires dans l'enseignement ont eu des - plus ou moins graves - phases de déprime (pour certaines au point de pleurer tous les soirs et de pas pouvoir se rendre au travail) et pourquoi elles ont TOUTES envisagé au moins une fois de démissionner malgré 5 ans d'étude, un concours éprouvant et une envie de faire ce métier présente depuis longtemps (certaines l'ont finalement fait, d'autres hésitent encore, pour d'autres ça se présente mieux mais vive le bilan quoi).
Bref, sur le plan "matériel" c'est peut-être un métier qui paraît correct, mais les gens sous-estiment énormément la fatigue, le stress et la souffrance que peut produire ce métier, et surtout le fait que ça va en s'aggravant.
Alors quand on ne sait pas, on se renseigne : on lit des articles, des témoignages, on parle à des profs, on va sur des groupes facebook, et là on se rend compte que le malaise est considérable et qu'il est plus que temps qu'on parle des conditions de travail et de l'image des profs. Si vous continuez à faire partie de ceux qui croient que "c'est pas si grave que ça", faudra pas venir chialer quand plus personne voudra enseigner à vos gosses. Parce que SI, c'est grave. Et OUI, on a parfaitement le droit - et le devoir - d'en parler.
Edit : Et je rajouterais même : MERDE, MERDE ET RE-MERDE. J'ai pas vécu l'année la plus difficile de toute ma vie, en plus en voyant des potes se détruire psychologiquement, pour que des random viennent sortir "gneu gneu gneu les profs se plaignent beaucoup quand même". On ne peut parler d'un métier que si on l'a VECU, sinon on se tait et on se renseigne.