Je m'en veux de penser ça mais...

[Membre supprimé 334599]

pour la discussion sur le poids, je sus de celle qui se plaigne de leur physique. Et en général, je recherche surtout du réconfort car ca mine énormément, et ca joue sur notre image et notre façon d'etre. Par ex je suis musclée de par mon travail et par une ancienne pratique assidue de la musculation, ce qui m'a valu des remarques désobligeantes récemment. Et ca blesse car cela nous fait prendre conscience qu'on est hors norme et rejetée, et vu comme pas séduisante. Du coup, je cherchais du réconfort auprès de mon conjoint sans grand succès, et ici.
Et il est vrai que le matraquage sans cesse des pubs et séries et autres sur ce qui est le "beach body" à avoir n'aide pas, on est dans une société de l'image et surtout de l'image de soi via les RS, c'est encore plus dur à vivre

 

[Nunnally]

Je m'en veux de penser ça mais

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En fait je ne devrais même pas m'en vouloir de penser ça

 

[Margay]

Je m'en veux de penser ça, mais je suis assez saoulé du discours "tout le monde est beau", "si tu te trouves moche, c'est que tu n'as pas confiance en toi", "ai confiance en toi et tu sera belle". Je ne tombe que sur des articles de ce type quand je cherche des témoignages pour un cas similaire au mien. (quand ce n'est pas des conseils sur comment devenir belle en se maquillant et en s'habillant "bien", aka selon la norme).
Après, j'avoue que je ne sais pas vraiment ce que je recherche comme article, en tout cas les articles proposés me font tous lever les yeux au ciel. Je ne suis pas belle et ce n'est pas un problème de confiance en moi, c'est factuel et mainte fois prouvé par des avis extérieurs qui n'avaient pas pour but d'être méchants. Moi je m'aime comme je suis, s'il m'arrivait de changer mon style et de me maquiller, ce serait uniquement pour le regard des autres. Je vis (parfois) assez mal le fait de ne pas plaire alors que je me présente au monde tel que je suis, je vis (parfois) assez mal le fait que pour plaire, il faudrait que je sois quelqu'un d'autre. Et je suis assez saoulée qu'on fasse ce que je ressens comme une bienveillance hypocrite à dire que tout le monde est également beau et que c'est juste une question de confiance en soi.
Après, je rejette pas tout le discours hein, c'est très courant que des gens que je trouve beau se trouvent immonde et ça m'attriste, et qu'effectivement, avoir confiance en soi et être soi même embellit bien souvent les gens. Mais j'aimerais bien parfois lire autre chose que ça, des témoignages de gens comme moi (parce qu'on existe), plus factuel. Et savoir comment ils gèrent ça.

EDIT : c'est un JMVDPC, parce que je pense quand même que ce discours peut faire beaucoup de bien à beaucoup de gens. Quand je vois le nombre de personnes complexées, qui ont un problème avec leur image, oui, ces discours peuvent aider. Juste moi, je suis pas complexée, j'ai pas de problème avec mon image, je suis juste factuellement pas désirable aux yeux de la grande majorité des gens.

 

[Membre supprimé 205317]

@Margay Honnêtement, je ne suis pas persuadée qu'il faille s'en vouloir de penser cela. Même si ce discours peut s'avérer être d'une grande aide pour certaines personnes, il peut être vénéneux aussi.
Cette idée que tout le monde est beau, intelligent, doué à la base et que ceux qui ne croient pas à leur beauté, leur intelligence, leur talent se limitent eux mêmes, je trouve qu'elle n'est pas aussi bienveillante qu'elle ne le paraît. C'est peut-être une idée qui part d'une bonne intention, mais elle me semble assez violente finalement. L'idée que quel que soit l'écart que l'on présente par rapport à une norme, on est la seule personne responsable, parce qu'on ne croit pas en soi et en ses dons.
Ça me fait penser à l'exécrable "quand on veut on peut".

 

[Barbe Bleue]

Et le "crois en tes rêves". Je commence vraiment à fatiguer d'années de galère, de fausses joies, de refus alors que je me donne autant que je peux les moyens de concrétiser mon "rêve". Et c'est vraiment douloureux parce que je me demande si je vais pas devoir renoncer, sans savoir quel est le plan B pour moi.

 

[pikalovescoke]

@Barbe Bleue Clairement le "crois en tes rêves" ou "quand on veut on peux", c'est des discours de gens qui ont des facilités dans la vie. C'est un discours que je n'en PEUX PLUS de lire dans chaque livre de développement personnel. Non, on peut pas toujours et ce serait bien de nous apprendre à vivre avec ce qu'on arrive à faire plutôt que de nous pousser à toujours vouloir plus.
Etre un entrepreneur ambitieux, c'est la nouvelle mode en ce moment. Ca a rien de mal mais on a l'impression que toujours chercher à être mieux, à avoir plus, c'est la seule voie possible pour vivre sa vie.
Comme dans "Miracle Morning", j'ai commencé ce livre, j'ai arrêté après 50 pages. Il ne fait que dire qu'être médiocre, c'est nul et que pour être heureux, faut avoir 10/10 dans tous les aspects de notre vie.

 

[Nastja]

Je suis d'accord sur le fait qu'il y a beaucoup de pression à être "excellent" parce qu'être médiocre c'est être lambda comme le commun des mortels.

Par contre le "quand on veut on peut" c'est assez ambivalent.
D'un côté je suis d'accord pour dire que ça ne fonctionne que pour les personnes qui ont la possibilité d'améliorer ce qui ne va pas (genre cette possibilité d'amélioration existe, elle demande juste à changer ses habitudes), par contre je connais quand même beaucoup de gens qui abandonnent très vite à la moindre contrainte et font preuve d'un petit peu de mauvaise volonté.
Après changer peut supposer un gros effort ou d'être très pénible à mettre en place (changer des habitudes par exemple) mais l'important c'est de faire un pas dans la bonne direction.


Sinon je m'en veux de penser ça mais un de mes voisins continue à applaudir à 20h tous les soirs sauf qu'il est le seul à le faire (les autres ont dû en avoir rapidement marre de leur "bonne conscience" ) et il insiste en applaudissant pendant 3 bonnes minutes. Il a même sorti une casserole en voyant que plus personne ne se motivait pour sortir sur son balcon.
Je me dis : il croit vraiment relancer le mouvement?

(pour l'anecdote les applaudissement me stressaient donc je suis bien contente que ce soit fini, mais je sens que lui il est tenace et que peut-être qu'il applaudira toute sa vie à 20h. Je dis "lui" pour aller plus vite mais si ça se trouve c'est une femme).

 

[Valentina-]

@Barbe Bleue Clairement le "crois en tes rêves" ou "quand on veut on peux", c'est des discours de gens qui ont des facilités dans la vie.

Mais tellement. A chaque fois que j'entends ça, ça vient de gens dont les rêves sont vachement accessibles, ou qui ont potentiellement eu de la chance. Mais les gens ont énormément de mal à reconnaître qu'ils ont eu de la chance pour réussir (par chance j'entends : relations, ou juste une haute intelligence de nature, etc). Ils préfèrent se dire qu'ils ont travaillé (OUI mais parfois ils ont AUSSI eu de la chance et ça peut être un facteur très déterminant. Car ce qui est vrai dans un sens n'est pas vrai dans l'autre : Toutes les personnes qui n'ont pas réussi n'ont pas manqué de force de travail.)
Si ton rêve c'est d'être vétérinaire et que t'es plutôt douée aux études, effectivement si tu veux tu peux. Si tu n'es pas hyper doué, tu peux encore. Maintenant si tu veux être astronaute, politique, ou acteur en étant myope et unijambiste, c'est un peu plus compliqué. Pas impossible, mais les murs à faire tomber vont être beaucoup plus hauts.
Le message "croire en ses rêves" est joli, mais il balaye bien facilement des facteurs d'injustices, des aspects sociologiques, et des réalités plus terre-à-terre, donc c'est pas si simple. Autant je suis partisane de "sois le changement que tu veux voir dans le monde", autant faut pas être dans le déni non plus ce n'est pas si facile que ça.

 

[Nastja]

@Valentina-
Dans le "quand on veut on peut" il faut faire preuve d'un peu de réalisme.

Ce genre de phrase s'adresse surtout à des choses qui sont facilement modifiables. Ça ne prévoit pas de t'amener à la Maison Blanche ou dans l'espace. Ça peut t'aider à trouver de la motivation cela dit.
Du genre se mettre au sport, manger mieux, se lever tôt etc.
Après tu fais en fonction de tes paramètres de manière objective : "puis-je vraiment me lever à 5h du matin si je n'ai pas d'autre choix que de me coucher à minuit à cause du boulot?" ---> Non.
Donc ça s'arrête là.
Après tu peux aller loin, est-ce que tu pourrais changer de boulot, demander à faire d'autres horaires etc.
Le but c'est de mobiliser le plus de ressources possibles pour y arriver et si ça ne marche pas, avoir la tranquillité d'esprit de se dire qu'on a tout essayé avant de jeter l'éponge.

Plein de gens partent de rien ou de très bas et réussissent à accomplir pas mal de choses. Je ne parle pas de devenir millionaire mais des gens qui adoptent un mode de vie sain après des années à faire n'importe quoi, ou des gens qui accumulaient des tonnes de sacs chez eux et qui finissent par faire du tri.
Je pense que la philosophie c'est "essaye et tu verras bien!" et souvent rien que d'essayer ça donne déjà une impression de succès. Rien que de mettre son réveil le lendemain matin à 6h donne l'impression qu'on est sur la bonne voie.

Maintenant c'est non applicable aux dépressifs. Enfin rien n'est applicable aux dépressifs puisque c'est une maladie.
On ne va pas parler de se faire des hommages au gros sel après s'être exposé 8h au soleil. Là c'est pareil.

Je ne suis pas fan non plus de ces catch phrases typiquement américaines ni de tout le délire autour du développement personnel. C'est un peu surfait de toutes façons et une grosse part de variable (quand t'as la poisse, t'as la poisse) entre en ligne de mire.
Mais ça peut motiver ceux qui sont réceptifs au coaching ou à ce genre de méthodes.

 

[Valentina-]

@Nastja
Ouais mais ça fonctionne rarement sur l'idée de je peux = il suffit que je le fasse, juste avoir l'illumination divine et la motivation out of nowhere.
Exemple : perdre du poids "quand on veut on peut" concrètement oui pour des tas de gens, mais si quand on étudie la question de plus près on sait qu'il y a des facteurs qui vont vachement changer la motivation : Si tu es heureux dans la vie, disposé au changement, si tu as du temps, sans stress, que tu as des horaires pour te laisser aller faire du sport, si tu es célibataire, si tu as l'argent pour un abonnement pour une salle etc etc.
(je donne cet exemple car pendant des années j'étais le genre de personne infâme qui disait "Mais... il suffit de le vouloir, et de s'y mettre" en critiquant les personnes en surpoids, alors même que j'étais jeune, et avais un métabolisme favorable, et que j'étais dans des conditions avec tout le loisir de me mettre au sport)
Bref y a des tas de choses qui font que la motivation ne suffit pas, où le "quand on veut on peut" ne fonctionne pas car y a des tas de gens dans des tas de situations, ba ils aimeraient bien (être riche, avoir un physique au top, etc), et pourtant ils peuvent pas .

Mon idée n'est pas de trouver des excuses mais de pas juger les gens et de pas sortir des phrases aussi bateau quand on connaît pas la situation (ce qui est souvent le cas).

Si on connaît la situation, et qu'elle concerne des gens qui se laissent un peu aller, qui sont dans de bonnes conditions pour atteindre leurs objectifs et qui ne font rien (comme tu le décris), là ça semble ok.

Personnellement je suis déjà d'accord avec "quand on veut il faut faire tout son possible" (j'agis comme ça d'ailleurs, dans l'idée d'avoir 0 regret) mais ce n'est pas "quand on veut on peut".

 

[Culloden]

@Khyra merci beaucoup !

 

[Yooni]

Je suis contente de voir cette discussion sur les mauvais côtés du développement personnel.
Personellement je suis tombée dans le piège l'année dernière. Ce qui m'a le plus fait de dégâts je pense, c'est toutes ces tournures de phrases qui, au fond, finissent par créer des injonctions au perfectionnisme et à la productivité. Bah j'ai fais un Burn Out et je pense que c'est en partie liée à ce fameux "mindset" que j'essayais d'adopter, qu'on nous décrit comme meilleur outil pour devenir heureux.

Certaines phrases sous-entendent (voire disent clairement hein) que ne pas avoir 10/10 dans tous les aspects de sa vie n'est pas assez bien pour être heureux. Et c'est faux en soit. Si je suis quelqu'un pour qui la carrière est très important pour mon bien-être, techniquement j'ai juste à concentrer mon énergie là-dedans et ça sera déjà très bien. Me lever tous les matins à 5h, faire du yoga et de la méditation tous les jours, devenir minimaliste ou plein d'autres activités de ce genre ne vont pas m'aider à aller mieux si je me fais chier dans mon travail. Et j'en ressentirais pas le besoin non plus si au contraire, je m'y sens déjà épanouie. Limite ça me prendrait trop d'énergie et de charge mentale en plus, que j'aurais pu consacrer à ce qui est vraiment important pour moi : ma carrière, ma vie sociale, une passion... selon chacun.

Autre chose que je ne supporte pas, c'est l'injonction à la productivité. On nous décrit l'improductivité comme forcément symptomatique d'une mauvaise estime de soi et/ou une mauvaise hygiène de vie. Le fait qu'on nous répète que notre vie est comptée, qu'on peut crever à tout moment DONC faut être à 100% tout le temps sinon on risque d'avoir des regrets, bah c'est hyper anxiogène je trouve. C'est le même principe en soit : c'est pas parce que je passe mes week-ends à rien foutre que je suis forcément malheureuse ou que je vais être rongée par les regrets plus tard. C'est pas parce que je procrastine sur quelques trucs que je vais me retrouver à la rue demain.

Mais c'est l'impression que laissent certaines tournures de phrases de dev perso. Bref, notre vie n'a pas besoin d'être parfaite pour être "réussie". Il y a des très bons côtés au dev perso bien sûr, mais plus ça va plus j'ai l'impression que ça devient l'épicentre d'un nouveau "charlatanisme" à la mode qui se développe. Typiquement celui qui vise des jeunes adultes en manque de repères en leur vendant du rêve (genre oui tu peux accomplir tout ce que tu veux dans ta vie, tout repose uniquement sur toi et ta propre volonté) , qui utilise des pseudo-sciences comme "La programmation de votre cerveau" (e-learning et autres termes a la mode), et des offres à trouze mille balles pour des formations, des conférences ou des livres vides de contenu.