Molly Jones;1783618 a dit :
En fait, je veux être prof, mais n'ayant jamais été devant une classe, je ne sais pas comment je peux réagir. Jamais je n'ai donné de cours à un groupe, je ne sais pas si je supporterais les moqueries, les agressions verbales, comment les gérer, les résoudre.
On ne peut pas avoir idée de ce qu'on ne sait pas, qu'on ne connaît pas... Mais je comprends tout à fait ton interrogation. Quand on aime pas faire son job, le mieux est d'en changer au lieu que ce soit les élèves qui en pâtissent. Mais la formation pour être prof est longue et très dure donc une fois le diplôme en poche, faut aussi comprendre qu'on peut ne pas avoir envie de tout reprendre à zéro...
Et puis si certains profs ne savent pas réagir c'est peut être parce que notre formation est merdique... (fallait que je le dise). Mais oui, il y a des gros nazes dans toutes les professions.
Oui je comprends ton point de vue. Tu n'as d'ailleurs pas tort du tout lorsque tu dis qu'on ne peut pas avoir idée de la chose tant qu'on ne l'a encore jamais faite.
Pour reprendre mon exemple : si c'était sa toute première année d'enseignement, je n'aurais pas été si dure avec elle, j'aurais pu comprendre qu'il fallait qu'elle prenne ses marques. Mais ce n'est pas le cas, d'où mon étonnement.
Je comprends qu'on puisse être sensible, et qu'au début on ait du mal à gérer sa classe. Mais à mon avis, le prof se doit de forger son caractère rapidement. Pour moi c'est même une priorité. Et là, c'est surtout que quand on voit la "banalité" de la chose, à savoir un cœur dessiné sur une liste de nom, je me demande comment elle réagirait pour quelque chose de pire. Et je le redis : quand tu veux être prof, tu sais pertinemment que tu vas parfois avoir de longues journées. Tu peux ne pas savoir gérer ça, être crevé à 18h, mais tu reportes pas ta frustration sur tes élèves !
Et cette malheureuse prof n'est qu'un exemple.
Le pire, c'est que je ne pense pas que ces profs-là n'aiment pas leur job. C'est ça qui est le plus étonnant, inquiétant et que je ne comprends pas.
En ce qui concerne les formations, je n'y connais pas grand chose, mais je ne peux qu'être d'accord avec toi. Il me semble que la pédagogie et le travail sur le caractère et la patience de l'enseignant ne sont pas les aspects les plus développés. Et ça non plus je ne comprends pas.
Je crois qu'au final, le plus responsable et fautif dans tout ça, c'est comme tu dis le système de formation des enseignants.
EDIT : Ah Deetz, je n'avais pas vu ton post. Non mais je suis totalement d'accord avec toi. Les élèves, à cet âge-là, sont censés s'auto-gérer, on est d'accord.
Je ne rejette pas la faute sur les profs, mais sur certains profs. Et je considère également que parfois les élèves ne font pas toujours preuve d'une grande maturité.
En réalité, je pense que voir les dessins sur cette liste n'a été que le déclencheur du craquage de la prof. Depuis le début, on sent tous bien qu'elle est à fleur de peau, elle entend le moindre mot, limite parano. Après en avoir beaucoup discuté avec mes camarades, on s'est tous dis que cet aléa n'avait été que la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. Si ça c'était passé à 9h du matin, je pense qu'elle nous aurait fait la même réflexion sur l'immaturité, mais le cours aurait continué. Il n'y aurait pas eu de débordements lacrymaux.
En effet, je suis à la fac. Et si on fait abstraction des autres profs, et qu'on se concentre sur les profs de fac, je ne réclame pas qu'ils soient là pour nous éduquer, bien sur que non. Mais je pense qu'à ce stade, il aurait fallu qu'elle ignore. Ma prof d'anglais, quand elle lit "Matt Damon" sur la liste de présence, elle se marre, elle doit bien penser que les mecs sont un peu bêtes, mais elle n'en fait pas tout un foin. En fait, j'ai du mal à vraiment exprimer ce que je pense avec les mots justes, mais pour moi la réaction de ma prof, et ses larmes, traduisent là, pour le coup, un manque d'immaturité en tant qu'enseignante. Alors c'est peut-être facile à dire pour une élève, mais de mon point de vue, elle n'a pas à réagir comme ça. C'est grave qu'elle en arrive à pleurer devant ses élèves à cause d'un si petit "incident" si on peut appeler ça comme ça. Et alors, on en revient donc à un possible problème dans la formation des nouveaux enseignants. (je dis "possible" parceque je ne connais pas bien le sujet)
Après, en effet, je n'avais pas pensé à leur statut de chercheur qui les obligeait à enseigner bien que ce ne soit pas leur volonté première.