Simplement parce qu'aujourd'hui faire un monochrome blanc ça ne veut pas du tout dire la même chose qu'à l'époque. On a beau être dans une optique de "tuer le père", on ne construit jamais rien sur du rien. Les questionnements ne sont plus exactement les mêmes, les formes évoluent, mais au final on retrouve beaucoup de grandes lignées.lady-stardust-2;4449757 a dit :Ah tiens, c'est très intéressant ce que tu dis, et ça me rappelle que je ne comprends pas vraiment l'art contemporain...
Autant Malévitch j'aime beaucoup (sa "Charge de la cavalerie rouge" m'a beaucoup touché), et je comprends pourquoi ses tableaux ont "marqué" l'histoire de l'art (parce que c'est le premier à faire ça?), autant les œuvres d'artistes qui, 60-70 ans après lui, peignent un tableau entièrement blanc... ça me rend perplexe, je comprends juste pas.
Un monochrome blanc n'est jamais qu'un monochrome blanc. Deux monochromes blancs ne se lisent pas de la même façon suivant l'artiste qui l'a fait. L'artiste ne fait pas que citer des artistes du passé, il offre un autre regard, et des questions qui vont avec.
Il y a donc différents indices que l'artiste peut donner. Le titre déjà (refaire un "carré blanc sur fond blanc" et l'appeler "la fenêtre" par exemple, déplace l'oeuvre), la date (il est clair qu'on ne peint pas en 1805 comme en 1915 comme en 2013), l'exposition (parfois voir quels oeuvres entourent une autre oeuvre permet de comprendre des choses, d'en changer la lecture) et surtout l'artiste puisque son travail ne vient pas de nul part et qu'avant de faire CE monochrome blanc il a surement fait de nombreuses autres peintures qui font le lien.
Après je dis pas que je comprend toujours tout, ni que j'aime tout, ni même que toute les oeuvres sont des réussites extraordinaires... Et heureusement! Juste qu'il ne faut pas voir les citations comme de simples citations, mais comme un déplacement de formes et problématiques à une autre époque.
Dernière édition :