@Impromptue
Ce que tu décris, c'est quelque chose de quasiment institutionnalisé dans la culture anglo-saxonne, le "date". D'après ce que je connais des Anglo-saxons (surtout les Américains), y a un peu un coté "tout ou rien" dans les relations amoureuses, et y a pas grand chose entre le "date" (relation suivie, plutôt légère, pas sérieuse en tout cas) et les fiançailles. Je pense que c'est dû au fait qu'on est passé rapidement d'une culture où le mariage était (est toujours) perçu comme quelque chose de sacré et de central dans les relations amoureuses (pour un Américain lambda, il faut absolument faire ta demande en mariage dans les règles, c'est super émouvant, etc. - ce qui se voit bien dans les séries et les films d'ailleurs) - à une culture où la sexualité est un peu plus libre et où il faut "se connaître" (sexuellement et personnellement) avant de s'engager.
Ce que toi tu considères normal, ça se réfère à une façon plus française de voir les choses : la relation amoureuse est importante et elle se définit sur certains points de façon assez similaire à ce qu'on retrouve aux Etats-Unis ou en Grande-Bretagne (stabilité, fidélité, etc.), mais le mariage n'a pas cette valeur centrale. Pour la plupart des gens ici, ce n'est pas parce qu'on est en relation stable et exclusive avec quelqu'un qu'on va l'épouser, l'engagement n'est pas le même; ce qui explique, je pense, qu'on soit plus "intense" dans nos relations. On part un peu du principe que si on est avec quelqu'un, on va vivre "tout ce qu'on a à vivre" avec cette personne, et on voit si ça nous mène au mariage ou non mais on ne choisit pas entre la relation légère et le mariage à vie, on n'a pas cette pression de "se tester" avant de s'engager définitivement
Bon après il va sans dire que je trouve ça dommage de partir du principe qu'une relation "va aller dans la norme sauf indication", parce que je connais pas deux couples pareils (même parmi les couples monogames de mon entourage - c'est à dire quasiment tous les couples de mon entourage hein). Là je sors de l'explication culturelle du date pour exprimer une pensée perso, mais je pense qu'il vaut mieux partir du principe qu'on ne peut rien exiger des autres tant qu'on ne sait pas ce qu'ils en pensent, et qu'il n'y a que la connaissance de l'autre (discussion, débat, échanges sous forme de jeux ou autre) qui nous permet de savoir ce que désire l'autre dans ses relations. Autrement dit, le contexte social a beau être un implicite, la norme ne peut pas être extrapolée et on ne peut pas dire "il voulait quelque chose de différent, mais comme c'est pas dans la norme, c'est sa faute de pas avoir éclairci ça plutôt". Je pense que les philosophies de vie, ça s'éclaircit à deux dans une relation (de deux personnes, évidemment).