Votre discussion sur la bouffe me fait beaucoup rire et en même temps, ça m'ouvre les yeux sur le fait que c'est un sujet super sérieux pour moi
. Je veux dire, je n'avais jamais intellectualisé mon rapport à la nourriture et à la quantité. Et en vous lisant, j'étais en mode : "mais c'est trop moi ça !" ou "aaaaaah je fais ça aussiiiii !"
J'en ai parlé à mon copain qui était vachement gêné genre "bah...
je pensais que tu savais que t'étais comme ça". Le choc
. Pour lui, je suis une vraie radasse de la nourriture
. Et en y réfléchissant bien, c'est vrai que j'ai un rapport très jaloux et possessif avec la nourriture.
Quand je cuisine, sachant que je n'aime pas ça, je déteste avoir la part la plus petite. JE me suis fait chier à préparer, alors JE prends la grosse assiette. Naméoh
!
Au restaurant, j'aime beaucoup goûter son assiette parce que je suis vachement curieuse, et j'ai tendance à me sentir lésée quand il me donne un tout petit bout de son plat, genre "han il partage même pas vraiment !" alors que quand c'est lui, je me sens volée par le moindre grain/bout/miette qu'il prend
(mais je le laisse faire dans la majorité des cas, voire même parfois c'est moi qui lui propose de goûter quand il n'ose pas, c'est bon non ?
). Pour le calendrier de l'Avent, on a chacun le sien. Il m'a volontiers proposé des chocolats de son calendrier. Par politesse, je lui ai retourné la proposition et heureusement, il n'a jamais dit oui !
Quand il prend deux yaourts au dessert ou deux parts de gâteau, je suis en mode "
il en a pris plus que moi ! Je ne mange qu'un yaourt à la fois, donc je vais manger un yaourt au goûter". Non mais parce qu'en fait, j'ai le réflexe de compter ce qu'il prend... sur une longue période
. Genre je sais qu'il a pris telle quantité de telle chose tel jour, moi telle quantité, et ainsi de suite. Si je sais qu'il a de l'avance sur moi, je me DOIS de rectifier le tir même si finalement je n'en ai pas tellement envie. Je ne supporte pas qu'il mange plus que moi. Par contre, les choses qu'on achète expressément pour lui, je n'en ai strictement rien à carrer, c'est vraiment en ce qui concerne les aliments achetés pour nous deux, ou pour moi et que j'aime particulièrement. Le riz, les pâtes, la purée, je ne fais pas de fixette dessus. La charcuterie, le fromage, certains plats... c'est la guerre
!
Et moi aussi je surveille la taille des assiettes. Je m'arrange toujours pour avoir une des plus grosses si on est plusieurs, ou à rattraper sur autre chose si j'ai été lésée quelque part ("ah tu as fait le radin sur le plat, je me vengerai sur le dessert"
). Mais ça devient quelque chose de banal dans ma famille, puisque je suis considérée comme un aspirateur à restes. Quand quelqu'un ne finit pas son assiette, on se tourne vers moi pour me demander si je veux terminer
. Pour le partage, je suis pour le partage équitable si je n'ai pas le choix, pour le partage à mon avantage si personne ne regarde
.
Pourtant objectivement, je n'ai absolument jamais manqué, et ça n'a jamais été la guerre à table. Je ne sais pas pourquoi j'ai ce besoin d'en avoir plus que les autres, ou en tout cas, jamais moins. Ce n'est même pas forcément une question d'appétit, parce que j'ai ce sentiment d'être perdante si on me sert moins que les autres même si j'ai moins faim. Ca n'a pas de sens ! J'ai un appétit plutôt costaud, mais j'essaie de me réguler pour des questions de gaspillage et de perte de poids. Mais ça n'empêche rien...