Je t'avoue ne pas trop comprendre le premier paragraphe, notamment quand tu parles du harcèlement scolaire pour ses élèves : le harcèlement ne s'étend pas forcément juste à la classe dans laquelle l'élève se trouve, mais peut aller jusqu'au lycée/collège tout entier. Il suffit que dans une seule classe un élève connaisse d'autres élèves d'autre classe et les "incite" à persécuter l'élève en souffrance. Je ne trouve pas qu'il y ait de réel protection en réduisant l'effectif
Aux USA il est démontré que les classes de ce genre protègent les élèves du harcèlement (pas complètement, mais ça en réduit fortement le risque et la gravité.
Du coup tu parles du supérieur et du fait que les meilleurs élèves seront confrontés à d'autres très bon élèves d'un autre établissement. Mais la sélection va se baser sur la classe et donc la moyenne de classe et le classement non ? (c'est ce qu'on m'avait expliqué pour aller en prépa, je ne sais pas si c'est vrai désolée si je donne une information fausse).
Du coup si une classe est remplie de très bons élèves, la moyenne de la classe sera très haute (d'ailleurs on pourrait peut être se dire que le professeur a tendance à "surnoter" si on ne regarde pas les notes du bacs). Ce sera favorable pour des personnes qui ont des notes au dessus de la moyenne mais pas pour ceux qui sont en dessous (si je suis mon raisonnement sur comment les prépa et autres écoles acceptent les élèves), mais pas pour celles en dessous. Ils seront plus défavorisés par rapport à une classe plus hétérogène, où la on pourra mieux voir et appréhender leur capacité, non ?
En fait c'est un petit peu plus compliqué que ça.
D'une part tous les lycées ne sont pas égaux concernant les sélections sur dossier, donc ça ne change pas forcément le recrutement sur prépas. Les jury savent bien qu'un 14 dans un lycée défavorisé, un 14 dans un lycée moyen, et un 14 dans une classe à haut niveau, ça ne dit pas la même chose sur l'élève, de même qu’être premier de classe à Louis Le Grand ou dans un lycée quelconque perdu au milieu d'une ZEP. Une fois dans une bonne prépa, il va aussi falloir gérer l'apprentissages. Quand on se retrouve avec tout juste le bagage de term a côté de personnes qui ont déjà fait 30% de l'année on est TRES désavantagé (donc mauvaises notes, plus grande chance d'abandon, et a la fin des 2 (ou 3 ans en cas de 5/2), on risque d'être loin derrière ceux qui avaient pris de l'avance au lycée sur le programme de prépa aux concours les plus sélectifs. Donc avec le potentiel ad-hoc, on se retrouve dans une école et une carrière très en dessous de ses capacités.
Ensuite, il n'y a pas que la sélection sur les dossiers, mais aussi tous les concours qu'on peut passer lors de son année de Terminale. Là encore, avoir un programme plus poussé, voir parfois ciblé sur un concours X ou Y, ça ne met pas tout le monde sur un plan d'égalité, et ça limite parfois la réussite a ceux qui étudient là où il faut.
Dans ce cas je ne comprends pas en quoi ce serait le problème du secondaire. Peut être qu'il faudrait mettre plus d'aide dans le supérieur, plus de méthodologie (ou évalue ce dont ces personnes qui ne réussissent pas le supérieur et mettre à disposition ce dont ils ont besoin) ou autre... pour les préparer à affronter le supérieur, comprendre comment faire pour réussir et obtenir leur diplôme.
En fait ce que je donnais c'était deux états fait à deux moments différents. Mais ça ne veut pas dire que l’échec a lieu dans le supérieur, mais qu'il s'est passé quelque chose de contre-intuitif entre les deux. Le décrochage intervient principalement dans le secondaire. J'ai très fortement résumé mais les travaux sur le sujet sont un peu plus poussé que ce que j'ai laissé paraître, avec les raisons de l'echec qui comme tu t'en doutes sont plurielles ; C'était surtout pour illustré que le système fait que des gens qui ont "tout" pour réussir peuvent aussi se retrouver en difficulté et largement moins bien réussir, en moyenne, qu’attendu (et donc que chouchouté un peu les bons élèves ce n'est pas forcément donner plus de privilèges a des privilégiés).
Mais je n'ai pas tant l'impression que les élèves en difficultés sont pris en charge tant que ça.
De mon point de vu c'est assez contrasté selon où l'on se place.
D'un point de vu général, à l'échelle du pays, je trouve que les populations qui sont le plus au centre de l'attention sont les élèves en difficultés, et qu'on ne prend quasiment pas en compte la moitié supérieures des classes. Car les élèves en échec seront un coût (plus de chômage, plus de délinquance, moins bonne insertion dans la société, etc...) et sont un enjeu de société.
A l'inverse, je trouve qu'a l'échelle de la plupart des établissements, on travaille sont image et on essaye d'attirer les bons élèves et les élèves de bonne famille, pour être bien vu, pour avoir une population plus facile à gérer, etc. D'où la création du genre de classe qui a lancé la discussion.
Je pense qu'il y a beaucoup à dire (et de critiques à faire
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) dans les deux cas
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Mais du coup je me retrouve a défendre un peu une initiative locale qui s’intéresse à des personnes assez peu prise en compte plus haut (dans le secondaire, je précise). Surtout quand on voit passer des horreurs dans les rapports / circulaires parfois. Je me rappelle d'une idée de génie qui préconisait de mettre les meilleurs élèves des établissements, par lot de 3 ou 4, dans les classes les plus en difficultés, parce que comme ça les bon élèves allaient tirer les autres vers les hauts. Et ça avait été sérieusement considéré... Bien entendu sans jamais prendre en compte l'impact que cela aurait sur les bons, qui étaient supposés naturellement bons, et allaient le rester et tirer tout le monde vers le haut (dans un monde de marshmallow et de licorne
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)
Je m'arrête là. J'ai bien lu avec attention ton long message, mais sinon je vais me noyer dans ma réponse et cela risque de devenir contre-productif. N'hésite pas à remettre une question ou un sujet sur le tapis si tu penses que je n'aurais pas du passer à côté
@Jeannedarkh Je trouve tes comparaisons un peu hors de propos (par rapport a ce que j'essaie de dire). Quand on parle des petites classes "élite", il s'agit avant tout la première et la terminale, donc les personnes souffrant d’illettrisme ou ne maîtrisant pas les math élémentaires ne sont absolument pas concernées. Mon propos c'est de dire que ces classes ont un impact quasiment nul sur les autres élèves (donc qu'ils ne sont pas impactés négativement) alors que ça peut faire une différence très sensible pour les bons. Donc que personne n'est sacrifié.
Je n'aurais pas tenu ce discours s'il s'agissait de mettre en grande difficulté des personnes déjà défavorisées juste pour offrir un peu de confort supplémentaire a des gens qui s'en sortent déjà bien.