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Pour ajouter mon grain de sel à la discussion, je voudrais dire que je n'aime pas trop cuisiner mais j'ai trouvé une manière de faire rapide, saine, souvent bio, pas trop transformé et pas trop chère. Pour les légumes ce sont des sachets bio congelés. Je fais une grosse quantité une fois par semaine. Pour la viande, deux grosses cuisses de poulet français du supermarché ça fait 5 euros, environ 700 gr ce qui peut suffire pour une semaine... même si je me fais des plaisirs par ailleurs car je ne cherche pas à réduire le budget. Cuire ça au four ne demande pas beaucoup d'attention. Pour les féculents c'est les pates semi complètes bio du supermarché, super bonnes. Une grande quantité pour plusieurs jours... pardon aux italiennes. Sinon des bocaux de légumineuses bio. En crudités, des légumes de saison bio si possible, faciles à faire, endives, tomates, concombre. Je prépare les concombres à dégorger pour la semaine. Ça me lasse au bout d'un moment de préparer mais bon. La sauce est faite pour plusieurs semaines dans une bouteille au frigo. Pain bio de seigle ou d'épeautre tranché au congélateur et passé au grille pain. Aller chercher du pain tous les jours me ferait chier. Des oeufs bio en omelette, yaourts nature bio... voilà. C'est sans doute trop répétitif pour certaines personnes mais je préfère ça que de cuisiner. Je préfère bricoler ou lire ou peindre.
@Trouscaillon Oui le budget nourriture a baissé, mais pourquoi ? Parce que tous les autres coûts ont explosé (notamment le logement), donc il faut bien arbitrer. Perso, je m'arrange toujours pour payer mes courses pas trop cher (même si j'ai les moyens), car j'ai pas mal de charges et je n'ai pas envie que l'alimentation empiète sur le reste. Bon, je m'arrange pour manger bio et sain quand même (d'où mon interrogation sur les légumes qui coûteraient cher par rapport à tout le reste), mais ça demande d'organiser ses repas, de cuisiner, etc.
Pour en revenir à la discussion, je pense effectivement que le gros du problème c'est pas l'argent, mais le manque de temps et de connaissances. L'anecdote sur les tomates de @Potimarron ça ne m'étonne pas, les gens ne savent même plus quels fruits et légumes sont de saison, mais c'est aussi la faute de l'industrie agroalimentaire qui balance des barquettes de fraises et de tomates dans les supermarchés même en plein mois de décembre... Ca me fout les nerfs
EDIT @Astipalaya Alors vraiment je pense que NON, la majorité des gens ne savent pas ce qu'est une alimentation équilibrée. J'aime bien observer la façon dont mangent mes congénères, regarder ce que les gens achètent au supermarché, et vraiment : c'est dramatique. Même si les gens savent qu'il faut manger des légumes, bah ils en mangent peu au final. C'est un peu comme fumer : tu sais que ce n'est pas le truc à faire, mais tu le fais quand même. La plupart des gens ont une alimentation très industrielle (ce qui coûte cher, justement !), avec des produits d'hypermarché de mauvaise qualité. C'était mon cas aussi avant, et si je ne m'étais pas éduquée toute seule (parce que je n'ai pas eu l'éducation à la maison, ni à l'école), je mangerais encore de la merde aujourd'hui.
Je pense que oui les gens savent ce qu’est une alimentation équilibrée dans le sens où il savent qu’il faut manger des légumes et des fruits.. mais je pense que beaucoup ne savent pas cuisiner ni comment les rendre bons..
Forcément si la seule manière que tu connais pour cuisiner un brocoli c’est vapeur ou dans de l’eau chaude, ça te donnera pas du tout envie
Bah les légumes sont chers par rapport à ce qu'ils apportent en énergie au corps. Un paquet de riz à 1€30 mettons, ça nourrit plus et plus longtemps qu'une laitue, qu'une botte de radis ou qu'un pied de brocolis qui pour le même prix, vont faire de la déco dans l'assiette (et des fibres et des vitamines pour le corps mais ça déjà faut le savoir). Ce n'est pas donné à tout le monde d'avoir encore du budget, après avoir acheté les produits essentiels (les glucides, l'huile, les protéines...), de pouvoir encore dépenser en fruits et légumes, et n'en parlons pas s'il s'agit d'acheter varié ! Encore acheter 1kg de pommes et en manger une par jour pour avoir un apport minimum en vitamines/fibre c'est une chose, mais acheter différentes sortes de légumes, à cuisiner pour faire des repas variés, c'en est une autre...
Je pense pas que le prix des légumes soit vraiment le problème numéro 1. Les tomates ok c’est cher mais quand tu vois les courges, les choux fleur qui coûtent peut être 2€ pour 4 portions minimum..
Perso je m’amuse souvent à regarder un peu les caddy’s des gens et je vois énormément de produits transformés avec des gâteaux / bonbons / cordons bleu / pizza (et c’est pas donné non plus) et rarement des légumes.
Je pense qu’il y a quand même un vrai problème de cuisine en général… je vois la majorité des gens que je connais qui sont cadres sup en plus donc ont largement l’argent de s’acheter des légumes.. ben ils savent pas cuisiner donc forcément ça aide pas.
Perso je m’amuse souvent à regarder un peu les caddy’s des gens et je vois énormément de produits transformés avec des gâteaux / bonbons / cordons bleu / pizza (et c’est pas donné non plus) et rarement des légumes.
On a le même passe-temps
Mais sérieusement, à quand des cours de nutrition/cuisine à l'école ? Je ne comprends pas que ça ne fasse pas partie du programme. Si les gens mangent mal, c'est en partie parce qu'ils n'ont pas eu l'éducation nécessaire. Et quand on voit à quel point l'alimentation est importante, je ne comprends pas qu'on n'aborde pas ce sujet à l'école, alors qu'on apprend par contre à faire de la flûte à bec (lol).
@Chat-au-Chocolat Element de réponse pour les légumes (enfin je pense, c'est ce qui explique mon manque de légumes au quotidien personnellement): Les légumes, pour être bons, doivent être bien cuisiner (ce qui n'est pas à la portée de tous) + les légumes ont beaucoup perdus en goût ces dernières années (de ce que j'ai remarqué et mes proches aussi). Avec les prix actuels, la plupart des gens ne savent plus s'offrir beaucoup de plaisir au quotidien, à part la nourriture. Et comme je disais, les légumes pour la plupart sont moins appétissants que d'autres aliments.
Alors plutot que d'acheter un brocoli et de se forcer à le cuisiner et le manger avec très peu de plaisir, acheter un paquet de gnocchi au fromage aura un meilleure rapport "plaisir/effort/prix".
C'est comme ça que je vois les choses en tout cas. Financièrement je n'ai plus à me plaindre mais je sais que les légumes, y a que les moments où je suis déjà au top moralement où ça sert à quelques choses de les acheter.
Alors pour info, si vous regardez ce que j'achète en supermarché, vous aurez l'impression que je mange super mal Pour la bonne et simple raison que j'achète 80 % de ce que je mange en Biocoop, mais que je n'arrive pas (encore ?) à me passer de certains produits-plaisirs pas sains genre des gâteaux industriels, parfois des pizzas etc... Donc vous ne me verrez jamais acheter des fruits ou des légumes en supermarché, mais ce n'est pas pour autant que je ne mange que des biscuits et des crèmes desserts
Les études montrent pourtant que le coût/calorie est plus bas pour les produits ultra-transformés que pour les produits peu ou pas transformés. En Belgique une étude récente parle de 0,55€/100calories, contre 1,29€/100calories. Ils ont d'ailleurs cherché les entraves à une alimentation saine, et il ne s'agissait pas d'un problème de connaissances mais bien de ressources:
"Ces résultats corroborent ceux d’une recherche-action participative réalisée à Bruxelles dans le cadre du projet de recherche « Solenprim » avec pour objectif d’identifier les barrières à l’accessibilité des plus pauvres au mouvement de transition alimentaire juste et durable[8]. Les participants à ce projet ont démontré que l’accès à une alimentation saine dépend davantage des ressources matérielles et financières dont on dispose que du fait d’être informé et sensibilisé aux dimensions sanitaires de l’alimentation. En bref, « l’accès à une alimentation saine est plutôt entravé par une question de prix que de volonté »[9]." (lien)
Un autre extrait de thèse qui montre que évidemment les industriels en profitent pour baisser leurs coûts en proposant des produits gras/salés/sucrés pour faire gonfler le poids sans apport nutritif...
Et cela coincide avec une époque où les femmes travaillent plus qu'avant, et sont donc moins disponibles pour cuisiner. Forcément que si on a fait 9h d'usine/ménage/autre travail pénible, on n'est pas prête à batchcooker le dimanche, ou se mettre à cuisiner un légume qui n'apporte que peu de calories à son enfant (qui n'en voudra probablement pas d'ailleurs).
On peut acheter un sachet de 10/12 cordons bleus pour 2€ et nourrir 12fois son enfant avec. Idem avec les sachets de steak hachés en gros que personne avec un revenu décent ne voudrait manger. Ca + des pâtes et on a rempli un ventre pour la soirée. Evidemment ils pourraient ils pourraient, mais je comprends aussi que les quelques euros supplémentaires qui pourraient rester soient orientés vers des produits plaisirs plutôt que vers des produits sains. Sachant que avec l'inflation, un français sur 2 en vient à sauter des repas.
Je passais mon temps à râler sur les caprisone des élèves à la récré quand un sans-abris m'a demandé de lui en acheter.... et j'ai réalisé que ca coutait 50centimes le jus. Evidemment qu'ils ont a chaque récré du pain de mie avec de la pâte à tartiner et un jus ultra sucré.
Et sinon on parle bien assez souvent du période de crise, de devoir toujours travailler plus, de conditions de travail déplorables, de baisse ou stagnation des revenus alors que les couts augmentent.
Personnellement quand je suis épuisée/déprimée, tout ce que j'ai envie c'est un repas rapide, efficace et surtout réconfortant. Même avec un bon revenu, dans ces moments là je me mets à manger plus sucré et plus gras. Je me vois mal jeter la pierre à des gens qui ont déjà pas grand chose.
Et du coup les mesures concrètes recommandées par l'ONS sont plutôt :
" - introduire des mesures fiscales visant à décourager les mauvais choix alimentaires et à stimuler les bons
- limiter la publicité sur les produits malsains destinée aux enfants par le biais d’une réglementation
- stimuler une alimentation saine à l’école."
et les ménages y sont plutôt favorables.
Pareil que @zoulouve, je ne comprends pas bien d'où peut sortir ce chiffre d'un français sur deux saute des repas.
Comment la question a été posée aux personnes ? Leur a-t-on dit "sautez-vous des repas régulièrement ?" ou "sautez-vous des repas régulièrement dû fait du prix de l'alimentation" ?
Parce que lorsque je regarde mon entourage, je vois quelques personnes qui sautent des repas mais jamais pour causes financières :
- Y a un chauffeur routier qui peut sauter un repas lorsqu'il a un retard sur une livraison
- une collègue, qui n'a pas le temps de manger pcq deux réunions peuvent très vite s'enchainer entre la fin de matinée et le début d'après-midi
- un collègue obèse, qui a bénéficié d'une opération de réduction de l'estomac et qui ne peut plus manger le midi
- un collègue qui saute le repas du midi pour maigrir (!)
C'est vrai que tout le monde n'est pas salarié, il y a les retraités, les étudiants, les personnes au chomage... il faudrait que je refasse des comparaisons avec le niveau de vie médian ou les revenus médians ...
