@hawley : Ah oui tiens c'est pas bête du tout comme façon d'analyser le travail de dernière minute. Je suis comme ça aussi, j'ai l'impression que je modifie un peu la dynamique de mon travail à chaque fois que j'y retouche, donc si je le fais en plusieurs fois, de façon progressive et organisée, j'aurai également toujours envie d'y apporter des modifications et de changer un peu mon angle d'attaque. Donc en fait ouais je pense que tu as cerné un point important (et que ça touche peut-être un peu au perfectionnisme : quand tu te relis à froid, tu réalises que tu aurais pu modifier plein de choses, alors que quand tu n'as plus le choix, et bien c'est cool parce que tu es obligée d'accepter tes idées du moment, et que tu ne seras pas tentée de les trouver mal formulées ou bancales en revenant dessus, puisque tu n'auras tout simplement pas l'occasion de le faire). (et je suis pareille sinon
je me mets en "mode machine", j'éteins mon téléphone, je me sers un verre d'eau, je m'isole de tout bruit, et là plus personne n'a le droit de m'adresser le moindre mot, je suis possédée par ce que je fais
d'ailleurs on m'a parfois appelée autiste à cause de ça)
Et un autre truc aussi, c'est que je pense que j'ai du mal à faire quelque chose dont je ne vois pas l'utilité immédiate. Si je fais un devoir la veille pour le lendemain (comme je suis en train de le faire depuis le début de la nuit, sauf que j'ai pas du tout fini et que je dois être à la fac à 9 heures... Super la face de morte vivante que je vais me taper), je vois l'utilité concrète et immédiate de mon travail, donc ça me motive à le faire, ça me donne un but et ça me stimule.
Par contre, si jamais je commençais à le faire des semaines à l'avance, je serais contente, je noterais quelques idées à droite à gauche, mais je pense que je n'arriverais pas vraiment à prendre conscience de l'utilité de ce que je fais. ça me frustrerait, j'aurais envie de m'adonner à des actes dont les résultats sont plus immédiats (entamer des rédactions plus courtes pour pouvoir les écrire toutes avec une même inflexion). En fait j'ai l'impression de m'aliéner un peu quand je travaille ou que je réfléchis "par morceaux", j'aime bien avoir une réflexion qui suit une dynamique soutenue, avec un début, un milieu, et une fin.
Finalement ça peut même rejoindre un peu la problématique de l'aliénation et du travail à la chaine
: travailler sans pouvoir approcher le produit final de mon travail, ça me frustre.