Je ne supporte pas la culpabilité qui suit certaines de mes entrevues.
Il y a un truc que je déteste, c'est quand je sympathise beaucoup avec quelqu'un un jour (en soirée par exemple, ou alors parce qu'on est à côté à en cours, etc) et que le lendemain, j'agis comme si on n'avait jamais eu cette super conversation avec la personne. Cela peut être parce que je suis gênée d'aller ré-enclencher le contact, ou parce que je "suis" mes amis et que, comme ils ne connaissent pas la personne et n'ont rien à lui dire, alors je ne prends pas le temps d'aller montrer à la personne que je me souviens de notre conversation et que je la considère.
C'est vraiment des situations qui me mettent très mal et me foutent des boules au ventre, surtout si la personne avec qui j'ai eu la conversation intéressante est du genre solitaire. Bon je culpabilise vite, mais je me dis que comme on a eu une conversation stimulante et dans laquelle je me suis montrée très intéressée la veille, alors la personne "attend" sûrement de l'amitié de ma part. Or, souvent, tant qu'on n'aura pas l'occasion sociale de pouvoir rediscuter, et bien cette amitié ne pourra pas revenir. J'en ai envie, mais je n'ose pas retourner vers ces gens en général, surtout s'ils sont solitaires donc. Du coup à cause de ça, j'ai peur que la personne pense qu'en fait, notre conversation n'avait aucune valeur à mes yeux, que j'ai oublié ou que je m'en fous, qu'en fait j'ai un air intéressé quand je discute avec tout le monde mais que j'oublie très vite, alors que ce n'est pas le cas.
Je m'en veux quand je ne suis pas à la hauteur, quand je sens que la personne est un peu réservée, qu'elle me lance des regards amicaux, et que soit je continue de faire le clown en parlant à tout le monde et en faisant comme si je ne voyais pas ses gentils regards, soit je lui renvoie des regards gentils mais sans aller vers elle. Je trouve ça lâche, c'est des petites situations banales mais je me sens mal quand j'ai cette impression de ne pas assurer. Comme si un "monde symbolique" nous séparait, et qu'on ne pouvait pas prendre la navette pour aller d'un monde à l'autre, alors qu'on en a tous les deux envie.