BirthdayCake;3132177 a dit :
Pour ce que tu cites, je trouve ça juste plus que débile. Mais quand tu dis "homophobie ordinaire"... en fait je m'interroge, en ce moment, sur des trucs que je dis parfois, parce que je fais toujours des blagues hyper douteuses, j'adore l'humour noir (les blagues sur les juifs / somaliens ne m'ont jamais empêché de dormir, même si je sais qu' "on peut rire de tout, mais pas avec n'importe qui" et que je fais en conséquence toujours hyper gaffe à mon "public") et du coup, même pas dans le contexte "on raconte des blagues", simplement dans la vie de tous les jours, je me demande si ça m'arrive pas de dire des trucs pourris, genre j'ai une copine qui est lesbienne, et je sais que desfois je peux être lourde avec elle, mais c'est juste parce que c'est... communément accepté entre nous.
En fait j'ai peur de donner l'impression que j'ai des problèmes avec ça justement parce que j'en "joue" un peu, alors que non quoi. Je sais pas si je suis très claire sur le coup
Mais quand je lis ce que vous avez écrit, dont le post de @
Van Damsel, ça me fait un peu bouillir quoi.
Bref, mon post sert à rien
Je te rejoins dans la mesure où même si je suis sensible à tous ces problèmes de discrimination, d'homophobie, de racisme et sexisme ordinaires, ça ne m'empêche pas de faire des vannes pas toujours très fines sur ces sujets.
Je comprends et défends le féminisme, l'anti-racisme et l'anti-homophobie à mon petit niveau. J'essaye également de développer ma propre réflexion sur ces sujets, et de façon complémentaire je me suis forgée un regard très critique vis-à-vis des manifestations du système de pensée que je combats. Je saisi donc très bien l'absurdité et la nocivité des discours sexistes, racistes et homophobes et je sais les reconnaitre sous leurs différentes formes, y compris les plus anodines et ordinaires.
Donc quand je balance des vannes sur les blondes, les noirs, les gays, etc. j'ai bien conscience qu'elles sont très vaseuses, mais au fond, je ne ris pas de la minorité visée en elle-même, je ris avant tout de l'absurdité du scénario. Il y a aussi des expressions ou des raisonnements que je réprouve totalement parce qu'ils reflètent une mentalité bornée et intolérante que je voudrais voir disparaitre, et pourtant dans certains contextes, je vais les employer. Déjà par pure provocation, ensuite parce que c'est aussi une façon de caricaturer ceux qui les emploient au premier degré, et finalement parce que se les réapproprier, permet aussi de désamorcer la dimension insultante dont certains les dotent. Je pense par exemple à l'expression "bonnasse" employée par des filles, ou bien aux homo qui se qualifient eux-mêmes de "Pédé". En fait le problème ne vient pas des expressions en elles-mêmes, il vient de la bouche qui les prononce.
Et pour finir, je rejoins Stéphane Guillon quand il dit que "l'humour doit être clivant". D'une part les blagues gentilles et consensuelles qui n'égratignent personne me font moyennement rire, et d'autre part, ça n'est pas parce qu'on se moque qu'on ne respecte pas, bien au contraire. Pour le coup
Intouchables (que j'ai par ailleurs critiqué sur d'autres aspects) le montre bien. Quand tout le monde en prend pour son grade (les femmes, les hommes, les homo, les noirs, les catholiques, les politiques, les juifs, les handicapés, les cons, les vieux, les jeunes, les pauvres, les riches, etc.) je trouve presque insultant d'épargner une catégorie parce que sa condition serait tellement horrible qu'elle s'en trouverait dénuée de sens de l'humour.
Cela étant dit, oui, je trouve les exemples soulevés précédemment par @
Van Damsel, @
Quistis et @
Karma Vengeur très très dérangeants. Je souhaitais surtout réagir à ton post Birthday Cake, et faire part de mon point de vue sur le sujet.
Pour conclure, je conçois qu'on puisse rire d'absolument tout (mais pas forcément avec tout le monde), et je pense que ce qui rend une blague blessante et stigmatisante, c'est l'intention de faire du mal ou c'est le fait d'ignorer qu'on peut en faire.