Je ne supporte pas la tonne d'articles bien généralisants sur la "Génération Y" qu'on voit partout ces temps-ci: je viens de finir la lecture de
celui-ci sur Rue89 et j'avais envie de crier "mais ta gueule meuf" à mon écran devant tant de généralisations.
Je ne remet pas en cause tous les problèmes que sa génération (qui est la mienne) peuvent connaître, mais de la à parler de "on...", "les..." sans aucune nuance, non quoi
(que ce soit de la part de la fille qui essaie de vendre son bouquin ou de journaliste qui a écrit l'article)
Best of:
- "L'argent pour nous n'est pas un tabou: on en a pas" (aucun jeune n'a d'argent en France? Aucun?)
- "Révolte contre le fait qu’être jeune, c’est être en galère." (tous les jeunes sont en galère en France? Tous?)
-
"Je pense qu’on est une génération où il y a un gros trou noir au niveau des papas. Nos parents ont divorcé et on a cette idée que les femmes, les mères, restent et assument beaucoup de choses alors que les hommes fuient. Du coup, les garçons de notre génération veulent avoir zéro responsabilité." (merci de prendre ton exemple perso et celui de tes amis pour dire ça, tous les parents de la Génération Y ont divorcés et du coup tous les garçons fuient les responsabilités. Okaaaaaaaaaaay)
-
"C’est l’un des stigmates de la génération Y. On montre tout (sous son meilleur jour), on like, on partage (surtout les moments heureux) et les liens amoureux et amicaux réels sont influencés par les liens virtuels, et inversement." (aaaaaaaah ça manquait la généralisation pourrie sur la "jeunesse hyperconnectée qui s'affiche partout"! Tous, bien sûr, suivent ce schéma là, les profils facebook qui ne dissèque pas toute ta vie, ça n'existe pas, non non)
Alors bon, il y a certes des nuances ça et là qui englobent pas tout le monde dans le même panier, comme "de nombreux étudiants", "une jeunesse" et non pas la jeunesse, etc, mais ça contrebalance faiblement toutes les généralisations déjà faites.
Ça ne veut pas dire qu'elle ne dit pas des fois des trucs pertinents ou qui peuvent s'appliquer à un certain nombre de jeunes, mais franchement
Est-ce qu'on est vraiment obliger de passer par des généralisations de ce genre pour
vendre son bouquin attirer du clic sur son article faire passer ses idées?
Ca me fait penser à une phrase que je lis/entends pas mal et qui m’énerve sur le même sujet:
"Nous les jeunes bla bla nous aurons un moins bon niveau de vie que nos parents"
Euh non. STOP.
C'est peut-être le cas pour beaucoup de monde mais pas pour tous. Il y a aussi des gens issus de famille "modestes" comme on dit, qui auront pas forcément tous un niveau de vie de fifou mais qui sera quand même meilleur à celui de leurs parents.
Dès fois j'ai l'impression que ce "nous les jeunes" c'est en fait "nous les jeunes issus des classes moyennes"...
Bon vous me direz, on peut être issu d'une famille pauvre et galérer encore plus que ses parents. Pour autant, je n'aime pas du tout cette espèce de vision en noir et blanc de
la jeunesse, comme si c'était normal de faire l'économie des nuances.
PS: un espèce de relent classiste bien généralisant dans la bouche de la "jeune" de l'article me sort aussi par les yeux:
"J’ai été élevée par des
parents lettrés (Ndlr : un père auteur et une mère comédienne) dans le 18ème arrondissement de Paris entre les tours de Clignancourt et les bobos des Abbesses.
Je peux alterner entre un langage châtié et un autre un peu moins et je pense que c’est ce qui a plu à Bayard, ma maison d’édition."
Je ne sais pas vous mais moi, j'ai l'impression qu'elle pense que c'est à cause de son milieu qu'elle peut alterner son langage... comme si dans les milieux non lettrés (modestes) ce n'était pas possible... (je ne dis pas que c'est le cas chez tous, mais je sens là encore une grosse généralisation)
Voilà voilà, comme vous pouvez le voir, cet article ne m'a pas du tout énervé