iaoranamoana;4730556 a dit :
On serait dans une société où les notes ne seraient pas autant sacralisées, peut-être que ça me ferait rien de lire que les profs ne mettent jamais la moyenne à leurs étudiants
Mais le choc à encaisser doit être terrible
Voilà, pour moi, c'est plutôt ça le coeur du problème
On ne conçoit pas les notes comme un indicatif numérique indifférent, on a un lien affectif avec elles. Même si on sait rationnellement que la note n'est que le reflet d'un travail avec un barème aléatoire, c'est violent de se prendre un 2 en histoire quand on a passé plus d'une semaine (dont une bonne grosse dizaine d'heures de son week-end) à réviser la politique de Charles X et de Louis-Philippe alors qu'au fond ça ne devrait pas être lié.
Mais peut-être que le problème, c'est qu'on est noté trop tôt dans notre vie scolaire. Je n'ai pas de réponse, je ne me suis pas assez renseignée là-dessus, mais je sais que le principe de notation dans le primaire (et même dans le secondaire) est très largement en débat (il ne s'agit pas de ne plus évaluer, mais de ne plus noter de "note" numérique).
Quelqu'un demandait par ici pourquoi les profs mettent des notes. Je m'apprête à être prof, et on ne me demandera pas mon avis pour mettre des notes, ça sera mon travail parce que ça fait partie du contrat avec l'Education Nationale en quelques sortes. Mais si j'avais le choix, je ne suis pas sûre que je trouverais ça pertinent et motivant de noter en dehors des contextes hyper compétitif comme les prépa aux concours (où de toutes façons, il y aura une note à l'examen puisqu'il s'agit de ne retenir qu'un certain nombre de personnes et qu'il faut bien discriminer).
Mais pour revenir sur mon expérience de prépa, je n'ai pas trouvé ça si difficile de s'adapter au système de notation. Ce que j'ai trouvé vraiment difficile, c'était (et "c'est" encore d'ailleurs, youpi
.) de trouver mon rythme de travail. Le principe d'un concours, c'est qu'on doit être particulièrement bon, meilleur que les autres. Et dans les prépa ENS ou agrég, on est en compétition avec des gens qui ont presque tous eu une bonne mention au bac et ont quasiment tous été les meilleurs de leur classe d'un coté, et de l'autre avec des gens qui ont déjà tous un master dans leur discipline. Je ne suis pas quelqu'un de très compétitif à la base, la seule chose qui me motive dans la compétition, c'est la curiosité (est-ce que je peux le faire?), mais comme l'idée de chercher à être la meilleure me répugne vraiment, j'ai du mal à être motivée par cette aspect et je tiens très mal la pression, ça me rend vraiment anxieuse malheureusement.
Mais je ne regrette aucune de mes prépa malgré tout le stress qu'elles m'ont fait subir. Elles m'ont permis d'avoir une culture littéraire étendue qui me reste encore aujourd'hui et qui a forgé une bonne partie de ma personnalité et m'a rendu plus exigeante et plus rigoureuse (surtout les prépa ENS mais même les prépa agrég en anglais).