@Tu as raison. ma compassion très sincère, pleine et entière, puisque je voulais poster justement un JNSP sur mon acné.
Ce matin je discutais avec une amie qui a de l'acné et qui a décidé de prendre Roaccutane. Elle m'a dit qu'elle n'avait commencé que depuis deux semaines mais qu'elle avait d'horribles douleurs à l'estomac depuis le début du traitement.
Une de mes copines de fac a fait 4 cures de Roaccutane. Pas une, pas deux, quatre. Tout ça pour que dalle. Son acné fait des gros fuck à tous les antibiotiques, à la Roaccutane, bref, c'est incurable.
Et j'avoue que c'est aussi mon problème. Mais c'est plus le problème des autres en vérité.
Mon acné me suit depuis mon adolescence, ça a commencé à la fin du collège, et ça a empiré au lycée. J'avais des boutons, des kystes énormes, sur le visage, ça me déformait... Et forcément, j'entendais des trucs très sympas dans mon dos.
- De corps elle est trop bonne, mais sa tronche c'est une horreur
- Elle devrait se maquiller, mettre beaucoup de fond de teint pour cacher /
et quand j'ai commencé à me maquiller -> C'est parce qu'elle met trop de fond de teint
- Elle est dégueulasse
- Elle a une tronche de cul mais au moins elle se maquille, elle prend soin d'elle, c'est déjà ça
Vive la vie quoi
J'ai décidé de prendre des traitements. A chaque fois, réaction allergique, surréaction, peau qui pèle, lèvres défoncées, système digestif en PLS... Tolexine, Doxycycline, je ne sais plus les noms tellement j'en ai pris. Et quand je suivais ces traitements, j'avais l'approbation de tout le monde. On me disait que j'étais courageuse, que je me prenais en main, que j'étais un exemple. Mais ces traitements me coûtaient beaucoup physiquement, avec toutes ces réactions allergiques, sans compter le stress qui faisait tout empirer... J'ai vu tout un tas de médecins, je crois que le seul que je n'ai pas vu c'est un druide. Tout ça pour pas beaucoup de résultat. Quand j'ai décidé d'arrêter les traitements parce que je n'en pouvais plus, des gens se sont permis de me faire des remarques à la con pendant des dîners ou en pleine conversation "Bon alors, quand est-ce que tu commences la Roaccutane ? Va falloir en passer par-là, c'est horrible, t'es ravagée.".
Estime de soi ? Décédée. Il a fallu que je pousse une gueulante où j'ai été d'une vulgarité effrayante, pour qu'on me foute enfin la paix. Je ne prends plus aucun traitement depuis au moins trois ans. J'ai une acné qui varie avec mon cycle, elle disparait après mes règles et se manifeste après l'ovulation.
Petit à petit, je réalise qu'il y a beaucoup de femmes de mon âge et plus qui ont de l'acné, et que c'est ok. J'ai une cousine qui en a beaucoup, ça ne l'a pas empêchée de se marier et d'avoir deux enfants. Ça tord le cou à ce qu'on me disait "Tu ne trouveras jamais quelqu'un qui t'aimera avec une tête pareille". Et pourtant, j'en ai trouvé, des hommes qui regardaient autre chose que mon acné, qui ne me définissaient pas uniquement comme un bouton d'acné sur pattes.
Je crois que le plus dur c'est de voir toutes ces peaux parfaites qu'on nous expose partout, tout le temps. J'ai des boutons dans le dos. Ça me complexe de ouf. Je stresse de me mettre en bikini, je refuse de mettre des dos nus, ou des robes ouvertes dans le dos. C'est toujours très angoissant quand je dois me déshabiller devant quelqu'un.
Mon acné fait partie des sujets que je travaille avec mon psy. Et j'avoue que m'entourer aussi de personnes qui voient autre chose en moi, ça m'a changé.
Je te souhaite beaucoup de courage, parce que je sais que c'est pas facile, mais on va y arriver ♥