@Sylvestrum
C’est une façon de parler des dynamiques entre les groupes, même si à l’intérieur chaque individu n’est pas un cliché du genre. Ça n’empêche pas les variations à l’intérieur, surtout que dans les hommes cis blancs, il y’a effectivement d’autres oppressions non prises en compte comme la pauvreté, le handicap…
Mais au final, ca a du sens à plus grande échelle.
Et même un homme cis blanc het qui a un caractère plus doux/pas agressif…peut avoir eu une éducation sociale genrée.
Typiquement mon copain est le genre de gars qui dit pardon au poteau contre lequel il s’est cogné, il laisse passer les voitures quand il est piéton. C’est la personne la plus gentille que je connaisse au point de se laisser bouffer. Et pourtant, s’il est avec son frère et son père: sa mere, sa sœur et moi, on ne peut plus en placer une. Lui, et son père et son frère, savent comment se couper la parole, savent parler plus fort que les autres, bref ils ont les codes de communication dominants. Pourtant ce sont de belles personnes, c’est pas du tout le propos. Mais la situation, avec trois hommes cis et trois femmes cis, montrent une différence d’usage de la parole et de l’écoute probablement inconsciente et due à notre éducation et à notre sociabilisation depuis le début de notre vie.
Même si je considère que je suis très féministe, que j’ai un caractère assez sûr de moi et que j’ai tendance à parfois imposer mes idées comme plus vraies que les autres, et que mon copain est tout l’inverse, dans une situation sociale avec d’autres hommes cis et d’autres femmes cis, on retourne dans le schéma de domination.
Donc on imagine à l’échelle de la société…
Au final, quelle est l’impact du caractère individuel sur les dynamiques de domination dans la société ? J’ai l’impression qu’elle est assez petite en fait. Parce que c’est pas une question de volonté, de faire exprès (pas que, en tous cas, parce qu’il y a aussi juste des connards et qu’à l’inverse, on peut aussi nous, qui sommes plutôt du côté des dominés, faire exprès d’essayer de retourner le truc, mais c’est dur, c’est long.)