Pour les mads qui se posaient des questions sur l'accord entre féminisme et religion chrétienne (je ne parle que d'elle parce que c'est ce que je connais de mieux, et de l'intérieur) quelques ressources :
- le
comité de la jupe, sous l'impulsion de
Anne Soupa qui milite dans l'Eglise pour la reconnaissance des femmes et de leur travail pastoral
- et les autres groupes et assoc qui lui sont proches
ici
-
Elisabeth Parmentier, féministe et théologienne, qui a notamment coécrit "Une Bible des femmes"
Bref, des femmes, lettrées, éduquées, qui se prévalent à la fois de la religion chrétienne et du féminisme et qui travaillent à la conciliation des deux, notamment en interpellant le clergé et les hiérarchies chrétiennes.
@Chandernagor aujourd'hui c'est assez consensuel dans le christianisme de considérer que Jésus avait une position novatrice par rapport au statut des femmes
- il admettait des femmes comme disciples, elles suivaient Jésus sur les route avec les hommes
- il se laissait approcher par des femmes considérée comme "impures" par la pratique de la religion juive de l'époque (prostituée, samaritaine, veuves, malades...)
- la place accordée à sa mère veuve est assez exceptionnelle pour être soulignée
- il refuse le châtiment de la femme adultère
- il révèle sa résurrection aux femmes en premier lieu et en fait ses messagères (à l'encontre de la tradition juive qui n'accordait pas au témoignage d'une femme la même valeur que celui d'un homme)
Après, le qualifier de "féministe" me paraît aussi anachronique que qualifier l'empereur Hadrien de "pédophile" parce que son amant Antinous était adolescent quand ils se sont aimés !
Enfin, ce n'est pas un hasard que la relecture féministe de la Bible soit actuelle : des intellectuelles et des théologiennes féministes ont émergé ces dernières décennies et ont vécu leur parcours intellectuel en parallèle avec l'émergence de la pensée féministe.
Du coup c'est assez récent de compiler et de relire pas mal de textes religieux à la lumière de l'interprétation féministe. Par exemple, on relève plus facilement les occurrences où Dieu est qualifié sous un angle féminin, là où la lecture traditionnelle des Ecritures représente Dieu et son Eglise comme un couple masculin/féminin.