Tout à fait d'accord avec ça. Je pense en particulier au féminisme dit musulman car c'est celui que je connais le mieux, il y a des choses simplement inconciliables avec le féminisme "athée". La femme est explicitement décrite comme inférieure, déficiente et sous l'autorité de l'homme, je suis certaine qu'il en va de même dans le judaïsme et ça ne m'étonnerait pas qu'on retrouve ça également dans le christianisme. Est-ce qu'on peut appeler féministes des femmes qui conçoivent les hommes comme leur étant supérieurs, je crois pas.quelques observations tout de même :
Selon @adita, des femmes qui se revendiquent du féminisme islamique, du féminisme juif orthodoxe, du féminisme catholique, sont féministes.
C'est-à-dire ? Si l'on part du principe que l'objectif du féminisme est d'aboutir à une égalité femmes-hommes, c'est problématique, puisque les fondements de ces religions monothéistes reposent précisément sur l'inégalité entre les sexes.
Après, il peut y avoir une interprétation libérale et moderne des textes, plus adaptée à l'évolution de la société. Par exemple, le rabbin Delphine Horvilleur en est une illustration.
Mais quid de l'approche "islamique" ou "juive orthodoxe" ? Et du rejet farouche de l'ordination de prêtres femmes par le Vatican ?
Je comprends complètement ton point de vue. Je dois avouer que j'oscille aussi entre ça et mon empathie. J'aimerais bien pouvoir l'occulter parfois. Ça m'aurait permis par exemple de comprendre bien plus tôt que mon ex était un pervers narcissique fini et pas un pauvre bichon qui avait été battu par son père et qui reproduisait un schéma (et oui quand on est con...). J'ai même eu du mal à accepter le mot viol conjugal.
Mon féminisme n'est pas parfait. Comme celui de chacun. Je pense juste qu'on arrivera pas à gagner tout nos droits sans les hommes à nos côtés. Mais comme je disais plus haut je comprends aussi ton point de vue. Effectivement ils en ont eu du temps pour être empathiques et ils n'ont pas fait grand chose sur ces derniers siècles.
Ce que je pointais du doigt, c'était la hiérarchie, pas la différenciation. C'est là que les athées se distinguent des religieux.Les féminismes religieux proposent une relecture des textes religieux et une valorisation de la place de la femme et de ses qualités naturelles dans la société. C'est sur que si on a pas une vision essentialiste ça peut piquer, mais je ferais rappeler que cette vision existe aussi chez les athées
(Je vais développer exclusivement sur l'Islam, encore une fois parce que c'est celle que je connais le mieux et surtout car c'est de ce que je sais la plus rigide de par le Coran qui serait la parole de Dieu de la première à la dernière page)Juste une remarque : on peut être croyant, se dire d'une religion, et pourtant ne pas adhérer à absolument tous les "dogmes" de la religion. Il y a beaucoup de règles religieuses qui sont mises de coté depuis longtemps car tout simplement datées et ne s'appliquant pas à l'époque. Personne ne remet vraiment cela en cause ! Pourquoi ça ne pourrait pas être le cas pour les points que tu cite ?
Mais du coup, je me demande, ça serait quoi une idée extrémiste chez une feministe et qui décident qu'elle l'est ?Ou alors il s'agit d'aller au bout de ses idées, mais simplement d'avoir des idées qui ne sont pas extrêmistes ? On dirait encore une fois que le problème se situe avant tout dans l'impossibilité de comprendre (ou d'admettre) que d'autres personnes puissent avoir réellement d'autres idées, pour des raisons valables, et pas simplement être ignorantes/lâches/profiteuses.
Tu as des exemples pour le christianisme ou le judaïsme ? Comme je l'ai dit, pour l'islam ça n'a aucuns sens de rejeter ce qui dérange et garder le reste. Tu acceptes la parole d'Allah ou tu la rejettes, mais tu ne pioches pas.Justement, les féminismes religieux rejettent cette hiérarchie D'où la relecture des textes.
Je ne fais pas de concours. Je parle de ce que je connais, et que ce que je cite soit présent dans la Bible ou la Torah ne me fera pas changer d'opinion là-dessus, je ne considère pas moins comme grave une misogynie partagée.Là je vais parler du peu du christianisme que je connais. Honnêtement la Bible c'est pas la panacée non plus... si on prend notamment le Lévithique. Mais la Bible, comme le Coran ou encore la Torah, a été traduite plusieurs fois, dans plusieurs langues.
C'est peut-être vrai pour l'hébreu. Pour l'arabe, la langue a relativement peu évolué, la preuve beaucoup de musulmans apprennent ou ont appris l'arabe littéraire. Et quand bien même, admettons, il y a tellement de contenu sexiste que l'argument du mot polysémique a ses limites.Un mot qui avait tel sens à un moment donné en aura un autre aujourd'hui
Les musulmans sont plus proches des juifs que des chrétiens. Il n'y a pas d'institution officielle en islam, et j'imagine que c'est pareil pour le judaïsme (je peux faire erreur).Et quand je vois à quel point c'est le bordel chez les chrétiens, ben je me dis que c'est sûrement pareil chez les musulmans et les juifs. D'ailleurs je ne connais aucun courant islamique ou juif ayant une "église officielle" qui dictent les dogmes comme peuvent l'avoir les catholiques
C'est là la spécificité du Coran. Dieu a parlé à travers Mohammed. Si tu rejettes le Coran, tu rejettes Dieu.Et quelque soit la religion, personne ne prend en compte l'entièreté des livres ou prend tout pour argent comptant.
Et je t'avoue que je n'en ai encore rencontré aucun qui me montre l'adéquation entre sa religion et ses convictions politiques. Je suis désolée de le dire, mais énormément sont simplement dans le déni et tournent la tête dès qu'on leur pointe leurs contradictions (pas spécifique aux religieux pour le coup).Après il existe des musulman.e.s pro-féminisme, pro-LGBT, etc.
Il devrait l'être, en théorie, puisque la meilleure ère islamique était celle du prophète. Aucune époque ne pourra être plus "pure" que celle où le messager de Dieu est venu répandre la bonne parole, et s'assurer que tous suivent correctement la volonté céleste.Et je doute que l'Islam comme il était pratiqué il y a des siècles soient le même qu'aujourd'hui (sauf pour les ultra-orthodoxes).
En partie du fait que les califes n'étaient pas très amis avec le prophète et ses proches. Le Coran a été modifié, peu importe ce que les légendes islamiques racontent, notamment par le calife Uthman qui a tenté de faire brûler tous ceux de son époque. Sans compter les scribes qui changeaient les mots sous la dictée du prophète. Et sans parler du Coran, les dizaines de milliers de hadiths qui sont arrivés après la mort du prophète y sont pour beaucoup également.Petite question sur l'Islam : si le Coran est figé, pourquoi il existe différents courants musulmans ?
Tout à fait d'accord avec ça. Je pense en particulier au féminisme dit musulman car c'est celui que je connais le mieux, il y a des choses simplement inconciliables avec le féminisme "athée". La femme est explicitement décrite comme inférieure, déficiente et sous l'autorité de l'homme, je suis certaine qu'il en va de même dans le judaïsme et ça ne m'étonnerait pas qu'on retrouve ça également dans le christianisme. Est-ce qu'on peut appeler féministes des femmes qui conçoivent les hommes comme leur étant supérieurs, je crois pas.