Je comprends votre énervement / exaspération, et bien sûr que je trouve ça irrationnel et inquiétant les dérives du stockage dans les quantités que tu évoques
@Froggynette . D'ailleurs quand je dis qu'on est prompts à juger, je m'inclus dedans : j'ai du mal à me projeter dans les angoisses de ceux qui craignent vraiment de ne plus pouvoir se nourrir, et de ne plus pouvoir nourrir leur famille.
@J_Serpentine a complètement raison de souligner le creusement de l'inégalité financière catastrophique qui en découle. Simplement, ce que je me dis, c'est que même s'ils font partie de l'équation, il faudrait essayer de voir plus loin que l’irrationalité et l'égoïsme individuels.
Je peux me planter royalement mais les personnes qui se ruent sur la farine, les pâtes et le papier toilette, j'ai l'impression que c'est rarement les CSP+. Moi, j'ai pas trop de souci à me faire parce que même si le Leader Price à côté de chez moi est en rupture de stock, ou bien bondé de gens potentiellement contaminés ou au minimum contaminables (comme c'était le cas juste avant le confinement), je sais que je peux toujours aller m'approvisionner au magasin bio en face de la rue. Le panier me coûtera trois fois plus cher, mais je peux le payer.
Ma mère m'a écrit hier que là où elle vit, les habitants restent calmes, courtois, et consomment dans des proportions raisonnables. Franchement dans une banlieue riche peuplée de chercheurs et d'ingénieurs sur lesquels la crise actuelle risque de n'avoir que peu d'impact sur le niveau de vie, est-ce que c'est vraiment surprenant ? Ce n'est pas vous que j'accuse ici, mais l'hypocrisie d'un certain milieu, le mien, qui regarde de haut les mouvements de foule dans les grandes surfaces, qui traduisent la peur de manquer, celle de ne pas pouvoir manger à sa faim, qui est exacerbée par la crise sanitaire et que le milieu dont je parle n'a jamais connu.