Bon, alors, je suis belge, je fais des études de médecine en Belgique, je fais mon baptême dans une université libre (de Bruxelles, pam pam -en gros, pas chez les catholiques).
J'ai commencé mon baptême pour me faire une idée réelle de ce que c'était, justement. Je le fais dans le cercle de médecine, je le fais sans aucune crainte (enfin si, des craintes de couillonne, genre mondieumondieu qui sont ces gens avec des toges ?) et avec des limites que je me pose toute seule comme une grande, bien que nos comitards nous en posent quelques-unes aussi. Je ne sais pas quelle est l'image qu'on a de moi, mais je suis plus une fille rêveuse qu'une fille qui passe son temps à sortir, boire, fumer et autres choses du même style. Comme ça, le personnage est plus ou moins cerné.
Alors certes, en baptême, il faut accepter de regarder le sol. De dire "Oui, comitard" à tout bout de champ. De faire des trucs étranges tels que se mettre dans la boue ou de balancer des organes (désinfectés !) sur le cercle polytechnique. De manger des croquettes pour chiens.
Mais il faut arrêter de croire que notre intégrité physique/morale est bafouée à ce point-là. J'ai refusé de faire des choses, d'un point de vue moral ou médical, personne ne m'a jamais obligée à boire de l'alcool, et même s'il se peut que je finisse un jour ou l'autre par vomir, globalement, je le vis bien.
On oublie parfois que le baptême a d'autres vocations que de rendre les gens ridicules ou d'assouvir les pulsions dominatrices d'une bande de fêlés (personnellement, quand je regarde mes comitards qui sont en sixième année, j'ai du mal à me dire qu'ils sont fêlés). A la base, le baptême était une façon de mettre tout le monde sur le même niveau. Je ne compte plus le nombre de fois où nos comitards ont répété que la solidarité et le libre-arbitre devaient motiver nos actes (notons que personnellement, le libre-arbitre et la solidarité faisaient déjà partie de mes valeurs, je n'ai pas besoin du baptême pour me l'apprendre).
Ceci dit, je ne suis ni pour, ni contre le baptême. Je crois que chacun réagit différemment face à ça, que chaque cercle a ses habitudes, et le seul conseil que j'ai à donner à quelqu'un qui me demanderait mon avis serait de lui dire d'essayer par lui-même, parce que s'il y a une chose dont je suis sûre, c'est que l'image qui se reflète du baptême et le baptême en lui-même ne collent pas vraiment.
(Pour répondre à la question de
L.H.O.O.Q. le baptême ne concerne pas tous les étudiants, mais seuls ceux qui le désirent pour avoir une penne -à noter que l'obtention de la calotte, milieu catholique, n'est pas liée au baptême !).
(Ah oui, et dans mon université, le baptême est soutenu par les autorités. Il y a également une assurance en jeu pour les activités, et les mineurs doivent fournir une autorisation parentale.)