J'avais demandé à mon prof de passer dans les premières dates pour le spectacle de juin. Il était d'accord. Et puis, forcément, certaines n'étaient pas d'accord, elles ont exigé des dates parce qu'une voulait avoir ses gosses, l'autre avait je sais pas quoi à faire... Et donc la date a été repoussé au 21 juin. C'est archi tard. C'est beaucoup trop tard.
Je me souviens maintenant. C'est pour ça que je déteste les groupes. Toujours devoir se plier aux autres, moi qui demande jamais rien et qui pour une fois ose lever la voix en mode "s'il vous plaît, moi j'aimerais bien avoir un aménagement aussi" mais non. Pour moi visiblement, c'est pas possible.
Une opportunité de plus qui est à deux doigts de me passer sous le nez à cause de cette putain de date du 21 juin. J'avais eu l'audace de me projeter, de me dire que ça allait me faire du bien de partir, de partir loin, j'en avais parlé à ma meilleure amie qui me soutient à fond, qui m'a dit de foncer tête baissée dans ce projet.. Mais encore une fois, un de mes projets tombe à l'eau à cause des autres. Je paie toujours pour les autres, surtout là en l’occurrence pour une majorité de gens qui s'en battent du théâtre et qui viennent au cours comme on prend l'apéro.
Je me disais qu'enfin j'allais pouvoir partir. Pouvoir vivre. Loin de cette ville, de cette vie minable que j'ai depuis trop longtemps, loin de la peur de croiser mon violeur en bas de chez moi, ou de découvrir encore une lettre de menaces et d'insultes dans ma boîte aux lettres. J'ai eu l'audace de rêver. La vie m'a bien rappelé à l'ordre.
Encore un Noël en larmes. Je m'en fous, je n'aime plus Noël depuis que mon oncle est mort le 25 décembre. Je suis triste. Mais tellement triste. Ce projet auquel je tiens tant ne se fera sûrement pas à cause d'une date. Et j'ai même pas râlé parce que je voulais pas faire de vagues, je voulais pas foutre la merde, alors que d'autres ne se seraient pas gêné. Je suis triste. Mais tellement triste.