Ma grand mère paternelle est décédée hier et je suis dans un tourbillon de sentiments étrange: tristesse, culpabilité, étonnement...
Je la connaissais "peu": nous parlions pas la même langue, je la voyais peu souvent, encore moins ces dernières années. Mais ça a toujours été ma "mamie du Maroc". Je suis pleine de culpabilité en me disant que si j'avais parlé sa langue on aurait pu communiquer par téléphone, si j'avais été en vacances là bas dernièrement je l'aurai vue encore une fois...
Je l'ai appris de façon très moche: les statuts de mes cousins et cousines de là bas. J'ai tellement espéré que ça soit de l'autre côté de leur famille... Puis j'ai réalisé que ça venait de tous mes cousins et ils n'ont qu'elles en commun. Alors que je ne savais pas quoi faire de "ça"... Mon frère m'a envoyé un message et on a échanger longtemps comme ça, aucun de nous n'osait appeler mon père. On est un peu handicapés des sentiments dans la famille...
Petite j'ai toujours redouté le moment où elle disparaitrait parce que j'avais peur de la réaction de mon père, et de ses addictions. Il m'a laissé sur mon répondeur, très calme, quand je l'ai rappelé il m'a donné quelques détails, m'a prévue qu'il prenait l'avion ce soir et m'a simplement répété "c'est la vie". Je m'attendais (depuis tant d'années) tellement à ce que ça déclenche un deuxième drame que je suis comme soufflée.
Je l'ai appris à ma mère (mes parents sont séparés), elle a appelé mon père et lui a laissé un message. Quand elle m'a rappelée elle était en larmes, elle et ma grand mère maternelle sont chamboulées.
Mon frère a un examen important demain et n'arrive plus a travailler: je crois qu'il passe par les mêmes sentiments que moi, enfin je ne sais pas je crois qu'il en était plus proche. Le savoir mal me tue et pourtant je ne sais ni quoi dire, ni quoi faire.
Ce matin j'ai été en stage, j'ai animé ma réunion malgré mes quelques heures de sommeil. J'ai refusé de prendre ma journée ou simplement ma matinée, je n'ai rien dis. C'est complétement stupide mais j'ai l'impression de pas être légitime à avoir du chagrin parce que je ne me suis pas donné les moyens d'être plus proche d'elle.
Cet après midi je devrais travailler avec un de mes directeurs techniques mais je commence à accuser le coup, je pleure et pourtant je n'ose toujours pas envoyé un mail/téléphone pour expliquer que je préférerai travailler seule à mon bureau.
La mort me panique, me terrorise, toujours et encore plus depuis hier quand j'imagine la mort de mes proches (dans le sens des liens crées et pas de ceux uniquement du sang) je panique. Depuis hier je pense a mes parents, mon autre grand mère, mon frère, mon amoureux et je me dis que si il leur arrivaient quelques choses je ne survivrais pas (alors que je sais qu'un jour ça arrivera forcément).
Pardon pour ce poste tout décousu, je crois que j'avais besoin de mettre des mots sur les choses.
(Na pas citer, merci)