Bon, mon 1er pavé n'a pas été pris en compte, zut, faut recommencer T_T
L'accusation du pape : je suis contre, car c'est accuser un homme, à une époque donnée, pour tous les crimes de pédophilie commis par l'Eglise depuis sa création, c'est absurde. Même s'il est le chef de l'Eglise catholique c'est aux coupables au sens large d'être incriminés, pas à lui. Et cela ne rentre pas dans la définition du crime contre l'Humanité : faut-il vraiment mettre sur le même plan l'Holocauste et la pédophilie qui sévit dans l'Eglise ? C'est un amalgame dangereux, qui risque d'induire dans les esprits le schéma suivant : "prêtre = pédophile, pédophile = prêtre", alors que beaucoup de crimes pédophiles ont lieu hors de cette institution.
Sur l'accusation des prêtres : en théorie, un chrétien doit être soumis aux lois terrestres de son pays, sauf si celui-ci a un dirigeant tyrannique; il peut se rebeller et "rompre son contrat" avec le dirigeant à ce moment. Depuis l'encyclique, "Au milieu des sollicitudes" (en français dans le texte) du début du XXè (1894 je crois), l'Eglise catholique s'est pleinement ralliée à la République française et à ses lois.
Sur le foetus : en théorie bis, à partir du moment où un enfant est conçu, il a une âme. Et tuer un être ayant une âme est un crime.
Sur le divorce : se marier chez les cathos, c'est faire le serment (= sacré, inviolable) devant Dieu d'aimer et de chérir la même personne jusqu'à sa mort. Donc en théorie pure, un homme battant sa femme rompt ce serment...Mais divorcer pour manque de compatibilité est une violation de ce serment, ce qui est très grave pour la doctrine catho.
Sur la modernisation de l'Eglise : depuis l'époque médiévale, l'Eglise catholique est dite "semper reformanda" (devant toujours être réformée), elle doit donc toujours se purifier, se perfectionner, mais aussi, depuis le XIXè, s'adapter à la société terrestre pour mieux guider ses fidèles vers le salut, sans pour autant que ceux-ci doivent renoncer à leurs obligations terrestres.
Pour le préservatif et le discours du pape : si j'ai bien compris, le pape a adressé ce message aux africains qui ont tendance à recycler les capotes usagées, donc à se filer le sida, en ayant notamment des relations extra-conjugales. Dans ce cas PRECIS, le préservatif peut propager le sida, effectivement.
Pour Galilée : il a mené des recherches sur l'astronomie, sur les traces de Copernic (jamais condamné par l'Eglise), et a été soutenu par des ecclésiastiques comme le cardinal Bellarmin et le cardinal Barberini (futur pape Urbain VIII). Sa doctrine a d'abord été attaquée par les pompes de la doctrine adverse, et a eu un écho considérable, puisqu'il a été traîné devant l'Inquisition pour ne pas avoir pu faire concorder sa théorie et la Bible, et il n'a pas pu prouver sa théorie de façon indiscutable. Alors oui, il a été condamné, s'est rétracté, mais cette querelle a démarré avant tout sur fond de querelles entre universitaires.
Pour la fonction de pape : aucun pape n'a été démis de ses fonctions à ma connaissance, seul Célestin V en 1294 a été pressé de démissionner. Pour les papes ayant eu une conduite scandaleuse, ils sont généralement retenus comme étant des contre-exemples dans l'Histoire de l'Eglise (comme Alexandre VI, 1492). mais comme l'élection du pape est censée être inspirée par Dieu, c'est difficile pour une institution terrestre de le démettre de ses fonctions.
Pour Benoît XVI et les jeunesse hitlériennes: jusqu'à quand allons-nous accuser et pointer du doigt les Allemands pour les crimes commis par les nazis ? A-t-on vraiment toute sa conscience politique/critique à 14 ans ? Et admettons qu'il ait rejoint les rangs des jeunesses hitlériennes en adhérant réellement à la doctrine de race et d'extermination (ce qui est difficile à prouver, vu que TOUTE LA JEUNESSE ALLEMANDE a été incorporée dans les jeunesses hitlériennes), qui n'a jamais changé d'opinion entre ses 14 et ses 84 ans ? Un crime de jeunesse jette donc l’opprobre sur tout le reste de votre vie ? Allons donc traîner tous les Allemands ayant vécu sous le régime nazi devant le CPI, et condamnons les tous à la prison à vie, ces salopards tous pourris (ceci est ironique) ! Moi-même, Alsacienne, je suis montrée du doigt parce que mon grand-père a été incorporé par les nazis dans l'armée allemande et est parti combattre les Russes en Sibérie en 1942, où il a perdu tous ses amis, et parce que les autres membres de ma famille ont été dans les jeunesses. Qui sommes-nous pour dire que NOUS, fiers européens, aurions résistés ? Et n'oublions pas qu'internet n'existait pas à en 1942, en dehors de voir les juifs disparaître, que savait-on de leur sort ? Le général qui a libéré les prisonniers d’Auschwitz a fait défiler les Allemands du coin devant les corps morts des victimes, il suffit de voir la vidéo pour comprendre à quel point ils étaient horrifiés...
Il faut savoir aller de l'avant sans pour autant oublier les atrocités, et savoir accuser les bonnes personnes.
Plus généralement, je trouve inquiétant ce mouvement qui consiste à vouloir faire de chaque affaire un "symbole", de "frapper fort", trop fort, pour marquer les esprits. On réfléchit avec son coeur, c'est bien, mais il ne faut pas oublier de réfléchir avec sa raison, et ne pas voir dans chaque délit/crime commis une généralisation. Chaque massacre n'est pas un génocide (contrairement à ce que veulent bien croire les journalistes), et chaque atrocité n'est pas un crime contre l'Humanité. Nous avons crée ces notions pour pouvoir penser ces horreurs nouvelles que sont l'Holocauste et les doctrines nazies, elles sont utiles pour penser la justice et l'Histoire, et ne sont pas là pour frapper les esprits ou bien être plaquées sur les périodes antérieures (ce qu'on a trop tendance à faire...).
Ce n'est que mon opinion : je ne suis ni catholique, ni sympathisante du pape. Mais il faut savoir incriminer les bonnes personnes, dans les bons termes, sinon, où est la justice ?