@Anne de Russie Je trouve le ton de ton message un peu péremptoire.

Garde en tête que les méthodes pédagogiques sont diverses et variées et ne passent pas toutes par la scolarité "Education Nationale-style".

Ma comparaison "garderie/maternelle" était malvenue, désolée pour ça, j'ai bien conscience que les instits de maternelle ne sont pas des baby-sitters.

Mais je pense qu'on a tous en nous le potentiel pour accompagner notre enfant, surtout à cet âge, sans avoir
nécessairement forcément besoin de professionnels. En fait, je pense que tous ces apprentissages que tu cites et les autres peuvent tout à fait se faire
naturellement, sans avoir besoin de guider l'enfant (par naturellement, j'entends "tout seul et entouré de bienveillance"). Par contre, ça demande de
réussir à lâcher prise et ne pas contrôler les apprentissages de l'enfant, ce qui j'en conviens est assez difficile aujourd'hui.
Si je reprends tes exemples, je pense vraiment qu'elle le fera d'elle-même quand elle en ressentira l'envie (si tant est que personne ne l'en empêche à l'instant t, ce qui n'est pas forcément gagné non plus

)("non Poupouts', on ne transvase pas le téléphone de papa dans la bassine d'eau

"). Je pense que les apprentissages que tu as cités, par exemple mais ça s'appliquerait à tout, peuvent être acquis sans utiliser les exemples concrets dont tu parles (exemple : regrouper des perles : on peut regrouper des cailloux, des haricots (par exemple en assistant la personne qui fait la cuisine) ; trouver des mots-blabla-phonologie : on peut faire des jeux oraux de poésie "trouvons tous les mots qui riment" ou d'observation "combien d'objets dont le nom commence par M vois-tu dans la pièce ?"), mais surtout, ces apprentissages peuvent être faits
SANS qu'un adulte
n'intervienne ou n'ait conscience d'intervenir (on peut se mettre à inventer une chanson et donc faire des rimes sans avoir l'idée derrière la tête de travailler précisément cet apprentissage-là. Mais ça n'empêche que formellement, administrativement et si faut remplir les cases d'un cahier de scolarité, l'apprentissage aura été fait). Et je pense que la vie quotidienne suffit à ça, du moins dans le cadre de la maternelle.
Là où je te rejoins tout à fait, c'est qu'effectivement pour suivre une scolarité "normale", alors c'est bien de commencer tôt et de commencer par la maternelle. Ça tombe bien vu que je ne veux pas scolariser ma fille.

#cohérence
Je sais que c'est bizarre de vouloir ça, et je sais que plein pensent que je suis cinglée, ou que je me goure royal, ou pire que mes idées pourraient faire du mal à mon enfant.
Mais moi je refuse de penser à Poupouts' en termes de "pré-requis" et de "compétences d'apprentissage" et de tous ces mots barbares, et de classement, et de notes, et de comment elle fera quand elle voudra s'intégrer à la société et être la gentille salariée d'une méchante société. Je pense que l'enfance est trop courte et qu'en tant qu'être humain, on devrait la passer à jouer dans l'herbe (en gros). Et je pense aussi qu'au fur et à mesure qu'on grandit, on apprend forcément (à chaque instant, en fait, vu qu'à la base on sait rien de rien) et que c'est là qu'il faut, en tant que parents, savoir être présents-mais-pas-trop pour permettre à l'enfant d'aller au bout de ce qu'il veut découvrir (et oui, je suis d'accord, c'est mieux si les parents savent lire, encore plus s'ils ont un minimum de culture, mais y'a pas non plus *que* la culture dans la vie, y'a par exemple-mais-ce-n'est-encore-qu'un-exemple ce que j'appelle "le bon sens paysan" avec des gens qui peuvent ne pas connaître le nom de Rousseau mais pourtant savoir reconnaître 50 chants d'oiseaux différents.).
Je pense qu'on a beaucoup de préjugés sur le genre humain en général (paresseux, aime l'oisiveté, mauvais) mais que pourtant chaque bébé qui naît est une nouvelle page blanche qui n'a rien ni de paresseux, ni d'oisif, ni de mauvais, et que si collectivement on avait les ovaires de laisser les petits grandir sans leur imposer les morales des adultes, on aurait sans doute des surprises. (Et que la paresse, l'oisiveté et la méchanceté sont issues d'un manque d'amour - ouh que c'est niais
Je pense aussi que standardiser l'éducation comme c'est le cas aujourd'hui tue la créativité au sens large. Je ne suis pas foncièrement contre l'école, je le redis car vraiment je ne veux pas qu'on se méprenne. Mais je n'admets pas le fait que l'école soit la seule voie possible, logique, attendue, "normale".
@Lilliy D'abord que ce soit bien clair encore : je dis pas que mes choix sont les meilleurs.

Comme dit
@Aalia j'essaie juste de pousser les gens à faire ce qui leur plaît et je conçois tout à fait qu'on puisse être 100% épanoui dans le cadre que tu décris. Juste quand quelqu'un me dit que "j'ai de la chance" ou que "il aimerait bien faire pareil mais il peut pas", j'essaie de proposer des pistes pour que la situation de la personne s'améliore
dans le sens qui lui convient, c'est tout.

Je comprends ce que tu veux dire sur l'histoire personnelle qui fait que..., mais je pense aussi qu'il faut savoir réussir à s'extirper de ça et que cette capacité est en chacun, même si souvent bien cachée si bien que parfois on la trouve jamais. Mais là ça rentre dans le cadre de ce qu'on peut appeler au sens large "développement personnel", des tas de livres et de gens le disent très bien et mieux que moi, je souhaite seulement à chacun de prendre conscience de la force qu'il y a en soi.
(Un tout pitit exemple, et après j'me tais,
le fait que tu te penses incapable de prendre des risques fait que tu en es effectivement incapable. Mais, même si tu en doutes, tu as la capacité de modifier cette perception que tu as de toi-même et de fait, de modifier ton cerveau lui-même pour qu'au bout, l'idée émerge qu'en fait tu es tout à fait capable de prendre des risques. Ça s'appelle une "croyance limitante" si tu veux te renseigner.

)
Après, je dis pas que c'est facile de décider de s'occuper de son enfant à temps plein comme je le dis ici. Il y a deux jours j'écrivais ici que j'étais ravie de la nounou de ma fille et de pouvoir être tranquille très souvent. C'est du boulot. On a envie de le faire, et faut vraiment avoir envie. Ça veut dire aussi que d'ici maximum 4 ans j'espère que j'aurais la possibilité de ne plus travailler car ça me prend trop de temps, temps que j'ai envie de consacrer à autre chose qu'à ce travail et notamment à ma fille. Je me fais à l'idée doucement, aussi, parce que je ne me suis jamais vue maman donc c'est beaucoup d'investissement personnel de ma part auquel je n'étais pas forcément préparée. Mais moi en mon for intérieur je suis convaincue que c'est la meilleure chose qu'on puisse faire pour elle, ça me/nous regarde (nous ses parents), et si là demain je devais l'envoyer même en garderie, ou ensuite en maternelle, ben je me sentirais mal, ça ne me conviendrait pas parce que ça irait à l'encontre de ce que je pense être "le mieux pour elle". Ce que je veux pour elle, c'est que si un matin elle veut approfondir la physique quantique, elle soit capable d'aller chercher les ressources pour le faire, de me le dire sans peur aucune (peur de rater, peur de trop de pression, peur que je m'enthousiasme puissance mille pour elle - le truc relou

), de chercher avec ou sans nous une solution pour le faire. Parce qu'on est aussi en 2016 ici, que y'a internet, des bibliothèques, et que vouloir faire l'IEF et vivre en autonomie ne nous a pas fait retourner au Moyen-âge.
Au final, l'essentiel c'est surtout que chaque parent soit à peu près persuadé qu'iel fait le mieux pour son enfant : ceux et celles qui pensent que l'école sera le mieux pour lui ou elle, zou à l'école. Mais si quelqu'un vient dire "oh, j'ai pas trop envie de lea mettre à la maternelle, je sais pas, je l'aurais bien gardé.e avec moi encore un peu...", bah comptez sur moi pour dire "ouais vas-y fais-le, tu peux, c'est forcément du boulot mais c'est possible donc si c'est ça l'idée qui te met à l'aise pour l'éducation de ton enfant, tu dis fuck à la société et aux pressions et tu le fais !

".
Et surtout : peut-être que dans 7 ans, elle ira à l'école. Je n'en sais rien. Rien n'est gravé dans le marbre, vive la liberté.
