Plus je réfléchis au sujet du polyamour, plus ça me parle. Je me vois de moins en moins me mettre avec quelqu'un en mettant toute mes autres relations de côté.
Premièrement parce que comme @bleue_ j'ai de la peine à imaginer de ne plus aimer une personne dont j'ai été amoureuse. Ne plus être amoureuse oui, mais ne plus l'aimer non. Et moi pour l'aimer, c'est continuer de me préoccuper du bien être de cette personne, d'être à son écoute et de la voir si elle en ressent le besoin et de continuer de partager une intimité, pas forcément physique, mais partager une intimité dans le sens de partager complètement ma vie privée, mes pensées avec quelqu'un. C'est le cas avec mon ex. Et je me vois pas lui dire qu'un jour je serai tomber amoureuse d'un autre donc je ne cesserai de lui parler comme je lui parle en ce moment.
D'ailleurs ça m'angoisse un peu de rencontrer quelqu'un pour cette raison, j'ai peur que cette personne n'accepte/ne comprenne pas la relation que j'entretiens avec mon ex et me demande de prendre une décision.
Et puis de manière générale, j'ai de la peine à concevoir à mette terme aux différentes relations que j'entretiens et où je peux ressentir beaucoup d'amour, pour une seule et unique relation amoureuse, qui soit disant prendrait le dessus sur toutes les autres. Je pense que tout ce que je vis au niveau relationnel me construit, m'apaise et fais que je devienne plus équilibrée en ce moment, y renoncer, c'est renoncer à une part de moi.
Donc l'idée du polyamour me plaît, déjà pour laisser une porte ouverte à d'autre histoires d'amour si elles arrivent mais aussi pour dès le début être d'accord que mes autres relations ont droit de cité - comme toutes celles que pourrait avoir mon futur peut-être partenaire.
Plus je réfléchis, plus je vois l'idée du couple, comme le choix d'une personne, d'une relation avec lequel on veut construire quelque chose - des projets, se marier, une famille.. Avec cette personne on s'engage dans quelque chose de concret. Et ça, je me vois le faire avec une seule personne. Mais partager mes pensées intimes, apporter du soutien, du réconfort, ou de l'intimité physique, je ne vois pas seulement ceci possible avec une seule personne.
Ce n'est pas l'idée de privilégier une relation à une autre en me mettant en couple, mais je pense qu'il y aura surement une personne avec qui je partagerai surement assez de valeurs pour fonder une famille avec et je trouve important d'être d'accord sur certains points pour se mettre en couple avec quelqu'un mais je considère qu'on peut aimer quelqu'un tout en ayant des divergences avec cette personne. Par exemple, je pense pas que mon ex et moi on pourrait être un couple heureux aujourd'hui parce qu'il y a certains points sur lequel on ne s'accorde pas.
Bref, j'ai de la peine selon ma propre définition du couple à saisir la différence entre polyamour et non-exclusif ( être non exclusif c'est partager de l'intimité physique avec d'autres personnes sans en être amoureuse?) et alors en ce qui concerne le polyamour, oui on peut imaginer vivre plusieurs relations à la fois où tout le monde est mis sur un pied d'égalité, mais ça voudrait ne vivre avec aucune de ces personnes, n'avoir aucun projet futur avec l'une d'entre elle (enfants, mariage)? Mais est-ce vraiment faisable? D'ailleurs @
_Fadette tu te considères non-exclusive ou polyamoureuse? Et pour toi, c'est quoi la différence?
Après, l'idée que la personne avec qui je suis fasse pareil de son côté ne me dérange pas tant que ça, tant que de mon côté je me sens épanouie relationellement. Je pense qu'il y a quelques mois/années en arrière, l'idée que la personne avec qui je suis puisse partager quelque chose de fort ou une intimité physique avec quelqu'un d'autre me rendait malade. Mais en fait ce qui me dérange vraiment c'est l'idée que cette personne le fasse dans mon dos, qu'elle ne soit pas honnête. Ce qui ne serait pas le cas dans une relation polyamoureuse ou non exclusive. Après il y a la peur que finalement le partenaire décide de partir avec quelqu'un d'autre. Mais je crois qu'on prend aussi ce risque dans une relation monogame, je ne crois pas à l'idée d'appartenance et je préfère qu'un partenaire me quitte plutôt qu'il reste avec moi s'il ressent qu'une autre personne s'accorderait mieux avec ses valeurs du couple. Je ne me vois pas retenir quelqu'un. Si cette personne reste auprès de moi malgré la liberté dont elle jouit, je pense que ça veut dire que cette personne se sent bien avec moi et ce serait ce qui me ferait le plus plaisir.
Et je ne suis pas contre la monogamie, tant que la possibilité de parler de ses attirances intellectuelles et ou physique avec d'autres personnes avec son partenaire n'est pas tabou. Je pense que chaque couple est libre de fixer les règles qui lui convient mais je pense qu'il peut y avoir beaucoup de frustration/souffrance si ce sujet est est mis complètement de côté dans une relation monogame. Je pense que ça doit être dur pour une personne dans une relation monogame si elle se rend compte ressentir quelque chose pour quelqu'un d'autre sans pouvoir en parler à son partenaire sans que ce soit vu comme une trahison ou quelque chose d'odieux. Peut-être même que cette attirance peut être vécu bien mieux et passer avec le temps s'il y a discussion dans le couple monogame, s'il y a compréhension qu'il peut y avoir attirance sans que ce soit le rejet du couple en lui-même? Ce serait toujours une relation monogame dans le sens que rien concrètement ne serait vécu, il n'y aurait pas de passage à l'acte ou de relation amoureuse en parallèle vécu.
Finalement théoriquement, ce qui me plaît dans l'idée du polyamour/de la non exclusivité, c'est de garder cette porte ouverte, sans forcément passer à l'acte. Je crois même que je pourrais avoir un comportement monogame sexuellement parlant tout en gardant cette possibilité d'aller ailleurs dans ma tête. Par contre aimer, je crois que de moins en moins je pourrais garantir à une personne de ne l'aimer que elle.
Très bonne idée ce topic @shield , ça me permet de mettre au clair des pensées qui me trotte dans la tête depuis un bon moment et ici je n'ai pas l'impression que ce que je peux penser est répréhensible et ça fait du bien.