Je vous survolais un peu, et j'ai eu envie de mettre mon grain de sel (ceymal)
Je suis allée une fois au cinéma, seule (je n'y vais jamais, en général ce n'est pas trop mon truc), et j'ai déjà mangé plusieurs fois seule au restaurant, lorsque j'étais en stage. Je peux dire que un, ce n'est pas désagréable, et de deux, j'admire les gens qui vont au cinéma, au restaurant, ou boire un verre seuls ! Vraiment, je les observe avec attention, je trouve ça génial. J'ai la sensation que ce sont des personnes qui sont bien avec elles-mêmes. Alors même si ce n'est pas le cas, je ne vois pas en quoi c'est honteux d'avoir des activités en solitaire. Dans mon système de valeurs c'est même le contraire... !
Ensuite, ce que j'ai remarqué, comme
Brany, c'est que certaines ont
besoin de leurs ami-e-s,
d'appuis. Sans entourage, il y a cette notion d'inexistence, de vide, de néant. Besoin de béquille ? Je comprends ça car j'étais comme ça avant. J'avais
besoin des mes ami-e-s, sans leur regard, sans eux, j'avais l'impression de ne pas exister. Même faire trois pas dans la rue sans eux était insoutenable ! Même si ce n'était pas mes ami-e-s, j'avais besoin de quelqu'un pour
me tenir. Je crois que ce genre de relation peut fonctionner quand les personnes dont nous avons besoin entrent dans le jeu et le vivent bien. Néanmoins cela peut être aussi très pesant.
Aujourd'hui, je ne supporte presque plus qu'une personne avec qui je me trouve ait
besoin de moi. Je ne peux plus. Et c'est quand même assez ironique, car toute ma vie c'est moi qui ai été dans cette situation là. Quand je vois mes ami-e-s, ce n'est pas pour combler un manque, c'est pour les voir eux, passer un bon moment, leur raconter ma vie, jouer, rire. Et je jure que c'est 100 fois mieux qu'avant. Les personnes qui sont en demande ou qui ont
besoin de moi m'oppressent. C'est une pression que j'ai tendance à fuir, grande claustrophobe que je suis ! De toute façon, je sens direct quand quelqu'un me contacte "pour une sortie" et que la personne est en demande de moi. Dans ces moments-là, j'ai envie de partir, je ne peux pas assumer cette charge, je n'ai pas les épaules pour. C'est vraiment ironique, moi qui suis tellement accro aux gens et qui leur demande tant de me supporter... ! Je ne sais pas comment mes ami-e-s ont fait. Je crois qu'ils m'ont aidée, tout en me laissant seule, pour m'autonomiser. C'est la plus belle preuve d'amitié que j'ai eue : ils ne m'ont pas rejetée pour ça. J'essaye d'en faire autant avec les gens qui sont dans la situation dans laquelle j'étais avant.
Je raconte ma vie là un peu ? De toute façon j'arrête là je vais manger.